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Bulletin Numismatique n°241 23 ver les différentes introductions et le catalogue, la table des différents index se trouvent en tête du second volume (p. 501, non numérotée) et les planches dans le second. Une fois que vous vous êtes adaptés au format britannique de l’ouvrage, solidement relié et emboîté dans un sobre coffret noir, vous pouvez débuter votre exploration de l’ouvrage. Autrement, la qualité d’impression, le choix du papier, tant pour le texte que pour les planches, sont irréprochables. J’apporterai une mention complémentaire à propos des planches. Les vingt-cinq premières pages (chiffres romains) outre la préface des éditeurs (p. VII), des remerciements (p. IX-X), contient de très utiles informations pour ceux qui découvriraient le RPC pour la première fois comme la table des abréviations (p. XI-XXV) avec les collections (p. XI-XII) et la bibliographie (p. XII-XXII), sans oublier les revues (p. XXIII-XXIV) et les métaux rencontrés dans ce volume au nombre de deux, le billon pour les tétradrachmes et le bronze ou le cuivre (Æ) pour l’ensemble des autres dénominations. Le catalogue est précédé d’une très riche introduction (p. 1-112) qui se répartit sur cinq chapitres. L’ensemble de ce travail sur lequel repose l’ossature de l’ouvrage, ne le cherchez pas dans le RPC online, vous ne le trouverez pas ! Ce sont ces cinq chapitres d’introduction. Le premier porte sur l’Égypte et son monnayage particulier, propre à la province qui fonctionne de manière autarcique sur le plan monétaire (p. 1-8). Quand on évoque l’Égypte, la province, il faut immédiatement se projeter sur sa capitale et mégalopole, Alexandrie (deuxième ville de l’Empire avec 500 000 habitants environ), carrefour de toutes les civilisations entre Occident et Orient (p. 1-2). Le statut particulier de la province, édifié par Auguste qui en fait un cas particulier et unique afin de mieux la contrôler, explique peut-être en partie le maintien d’un système monétaire clos, déjà mis en place par les Lagides dès l’aube du IIIe siècle avant J.-C., et qui va se maintenir jusqu’à la fin du IIIe siècle après J.-C. (p. 2-3). L’auteur aborde la nature du monnayage (p. 3-4) poursuivi par une esquisse sur la circulation monétaire et ses limites (p. 4-6). Nous avons signalé que le catalogue ne comportait pas de monnaies d’or, ce qui n’a pas empêché la circulation de ce métal, ainsi que de l’argent avec le denier. Ces ensembles sont plutôt des trésors de thésaurisation que de circulation (p. 6-8). Dans un second chapitre, l’auteur aborde la production monétaire (p. 9-36). Si seul l’atelier d’Alexandrie semble avoir frappé les différentes dénominations, l’auteur signale les liens qui unissaient l’atelier alexandrin à celui de l’Urbs. Faut-il rappeler que les monnaies sont datées à partir de l’année qui débutait le 29 août pour se terminer le 28 août de l’année suivante, ce qui parfois nous permet d’affiner ou de préciser la chronologie impériale, dans des périodes troublées, ce qui n’est pas le cas pour ce volume. L’auteur évoque aussi la « périodisation » (p. 9) avec la réforme monétaire intervenue en Égypte au début du règne de Marc Aurèle en 162/3 et l’arrêt de la frappe de tétradrachmes entre 170/1 et 179/180. L’auteur aborde aussi l’organisation de la frappe pour les deux métaux (Bill et Æ) (p. 10-13) et évoque les réutilisations de coins retouchés pour les revers au niveau des dates ainsi que celle de coins de droit appareillés avec des coins de revers de dates différentes. Les différentes dénominations (p. 14-16) semblent régler définitivement le problème de l’appellation des différentes coupures : tétradrachme (Bill), drachme (Æ 33), hemidrachme (Æ 27), diobole (Æ 23), obole (Æ 17) et hemiobole (Æ 12) en fonction aussi du poids moyen des espèces, sachant que la drachme dans ce système équivaut à 6 oboles. Une place importante est laissée à la métrologie des espèces (p. 16-18) avec l’affaiblissement pondéral du tétradrachme qui perd presque deux grammes pendant la période avant de le voir se stabiliser à la fin du règne de Commode. Le phénomène est moins perceptible pour les monnaies divisionnaires où poids et diamètres s’amenuisent pour les plus petites dénominations. La métallurgie des espèces est aussi évoquée (p. 18-20). L’auteur étudie ensuite la production et la répartition des espèces (p. 20-24) avec de nombreux graphes qui éclairent la réflexion à avoir. Nous avons ensuite une comparaison entre le denier et le tétradrachme qui semblait avoir un taux d’échange au départ comparable. Les analyses nous montrent un décrochage dès le début du règne personnel de Marc Aurèle, peut-être lié à la réforme monétaire de 162/3 en Égypte, taux de conversion qu’il ne retrouvera plus ensuite. Ce chapitre se clôt sur les liens entre le monnayage en Égypte et celui de Rome et les rapports avec la « peste antonine » qui fait des ravages dans l’Empire et en particulier dans les provinces orientales à la suite de la campagne parthique à partir de 165 (p. 26-31). Ce chapitre se complète de très nombreuses analyse métallurgiques pour les différentes dénominations (p. 32-36). Drachme Antonin le Pieux Le troisième chapitre s’ouvre sur les droits des monnaies et les représentations de la famille impériale (p. 37-57) et se consacre tour à tour au développement des titulatures ainsi qu’aux différents types de têtes ou de bustes utilisés au niveau des différentes dénominations monétaires, tant pour les Augustes (Antonin le Pieux, Marc Aurèle, Lucius Vérus et Commode) que pour les Césars (Marc Aurèle et Commode), les Augusta (Faustine, Mère, Faustine Jeune, Lucille et Crispine) et les divinisés (Antonin, Marc Aurèle, Lucius Vérus, Commode et les deux Faustines). Le chapitre suivant est consacré aux revers avec les inscriptions et les représentations (p. 58-103) qui est d’une grande richesse en raison des choix iconographiques utilisés au revers des différentes dénominations monétaires, mêlant panthéon gréco-romain et égyptien avec des thèmes souvent originaux faisant appel aux racines profondes de la culture locale. L’auteur rappelle aussi les choix iconographiques particuliers, à l’origine de séries comme les travaux d’Hercule ou les signes LE COIN DU LIBRAIRE, ROMAN PROVINCIAL COINAGE, VOLUME IV. 4

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