Bulletin Numismatique n°241 19 Pierre-Olivier HOCHARD (éd.), Les Antigonides et la Grèce Égéenne : numismatique et morceaux choisis, Ausonius, Numismatica Antiqua 15, Bordeaux, 2023, broché 21 x 29,7 cm, illus. Couleur, 186 pages, 8 articles et annexes. Code : La 114 ; Prix : 35 €. Il est rare de présenter deux ouvrages d’une même collection dans un même Bulletin Numismatique. Ausonius l’a fait et ce sont bien les n° 15 et 16 de la collection Numismatica Antiqua dont nous rendons compte. Comme le signale la quatrième de la couverture de l’ouvrage, parmi les grandes dynasties hellénistiques qui se sont partagé les territoires d’Alexandre le Grand après sa mort en juin 323 avant J.-C. à Babylone, celle des Antigonides est la moins connue, la moins étudiée et actuellement la moins publiée alors que celles des Séleucides et des Lagides ont fait l’objet de synthèses ou de corpus récents. Le descendant d’Antigone Monophtalmos (le Borgne) né en 382 avant J.-C., mort en 301 avant J.-C. à la bataille d’Ipsos était plutôt un contemporain de Philippe II de Macédoine (382-336) dont il fut un compagnon et un général. Diadoque, après diverses péripéties, il essaya de reconstituer l’empire d’Alexandre à son profit, sans succès. Roi en 306 avant J.-C. son rêve s’acheva à Ipsos, opposé aux autres Diadoques, Séleucos, Ptolémée et Cassandre coalisés contre lui. Mais c’est lui qui donna son nom à la dynastie qui devait régner sur la Macédoine et une partie de la Grèce jusqu’à la défaite de son descendant, Persée (179-168), vaincu par les Romains à la bataille de Pydna par Paul-Émile, mettant fin à l’indépendance de la Macédoine avant la sujétion de la Grèce en 146 avant J.-C. L’ouvrage, autour de Pierre-Olivier Hochard se propose autour de huit auteurs de revenir sur l’histoire des Antigonides entre Démétrios Poliocète (l’Assiégeur) (336-283) et Persée (212-165) autour de trois grandes thématiques choisies pour illustrer le propos. Les études sur ces monnaies, si elles sont encore utiles, sont datées : 1927 pour Démétrios Poliorcète (Newell), 1930 pour Philippe V (Mamroth) ou celui plus général de la numismatique de la Macédoine en 1935 (Gaebler). Cependant, des études récentes et la préparation de plusieurs thèses, en particulier pour les deux derniers souverains Antigonides, Philippe V et Persée, nous amènent à repenser l’ensemble de la période à la lumière des travaux récents que viennent éclairer les huit contributions de ce volume. Avant d’aborder le contenu de l’ouvrage, nous voudrions en évoquer sa réalisation. Si la couverture rigide s’inscrit dans la lignée des livres déjà parus, nous voudrions attirer l’attention du lecteur sur le nombre, la qualité et la clarté des différentes cartes qui illustrent ce volume, réalisées par Fabrice Delrieux, en particulier celles pour le Péloponnèse. Malgré un choix de papier un peu léger, la qualité photographique est au rendezvous tant pour les graphes, les diagrammes, les tableaux et les monnaies, qu’elles soient reproduites en noir et blanc ou en couleur. L’ouvrage débute par le sommaire (p. 5) qui s’articule en trois parties comme nous l’avons signalé autour de trois problématiques différentes : 1) Comprendre les frappes monétaires à l’aide de la composition élémentaire des monnaies du royaume antigonide (p. 17-58) ; 2) Vers une autre histoire de la dynastie et des zones d’influence antigonides : l’apport de la numismatique (p. 59111) ; 3) Variations antigonides (p. 113-139). Pierre-Olivier Hochard, qui est aussi l’éditeur de ce volume, nous dresse un tableau géographique et historique du Royaume dans une approche méthodologique et systémique (p. 9-15) qui se referme sur une magnifique carte du royaume de Macédoine et de ses zones d’influence en Grèce égéenne entre Démétrios Poliorcète et Persée (p. 16). La première contribution de la première partie est présentée par Maryse Blet-Lemarquand, Pierre-Olivier Hochard, Pierre Bourrieau et Clément Pinault autour de l’analyse élémentaire de monnaies d’argent antigonides. Premiers résultats et commentaires (p. 19-34). Dans cet article, on rappelle que les analyses élémentaires ont été entreprises dans le cadre d’un programme interdisciplinaire : des Diadoques aux Antiogonides : monnaies et pouvoir dans le royaume de Macédoine de 315 à 168 av. J.-C.. Programme qui associait le CeTHiS de Tours, l’IRAMAT - Centre Ernest Babelon d’Orlénans et la BnF/ DMMA à Paris avec des analyses non destructives effectuées par LA-IP-MS (Laser Ablation Induxtively Coupled Palsma Mass Spectrometry) dont vous trouverez les résultats pour les Antigonides aux pages 31-34 avec un total de 88 analyses de la composition élémentaire des monnaies en % ou en ppm (si non précisé) : 5 pour Démétrios Poliorcète, 9 pour Antigone Gonatas, 6 pour Antigone Dôson, 31 pour Philippe V, 18 pour Persée, mais aussi 15 pour les monnayages des MacéLE COIN DU LIBRAIRE, LES ANTIGONIDES ET LA GRÈCE ÉGÉENNE
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