Bulletin Numismatique n°240 33 breuses victoires sur les Germains, les Iapyges et les Goths. Il reçoit le titre de « Germanicus ». Enfin, et nous y voilà, la fin du règne est marquée en 215 par la Réforme monétaire et la création de l’antoninien. Caracalla entame une ultime campagne contre les Parthes. Il est assassiné après avoir célébré ses vicennalia. Julia Domna ne désavoua jamais son fils aîné qui avait pourtant assassiné son propre frère. Pendant les différentes campagnes de Caracalla en Germanie ou en Parthie, Julia Domna, restée à Rome, assura la régence. Après l’assassinat de son fils, Macrin la relégua, elle se laissa alors mourir. Antoninien, Rome, 217 (Ar, 5,33 g, 22 mm, 7 h, 500) (1/64 L. 5,07 g, 2 deniers) A/ ANTONINVS PIVS AVG GERM « Antoninus Pius Augustus Germanicus », (Antonin pieux auguste germanique). Buste radié, drapé et cuirassé de Caracalla à droite, vu de trois quarts en arrière (A2). R/ P M TR P XX - COS IIII P P « Pontifex Maximus Tribunicia Potestate vicesimum Consul quartum Pater Patriæ », (Grand pontife revêtu de la vingtième puissance tribunitienne consul pour la quatrième fois père de la patrie). Sol radié, nu, le manteau sur l’épaule debout à gauche, levant la main droite et tenant un fouet de la main gauche. RCV 6781 – C 390 var. (3 f.) - RIC 293 f – BMC/RE 192 – H2/ 1581 (R) Magnifique exemplaire sur un flan idéalement centré des deux côtés. Buste bien venu à la frappe, expressif. Revers finement détaillé. Patine grise avec de légers reflets dorés. SUP 250€/500€ Sol apparaît sur le monnayage de Caracalla au cours de la 8e émission en 215 au début de la campagne parthique. Sol est souvent assimilé au IIIe siècle à Mithra. Il deviendra le dieu principal des armées et sera culte officiel à partir d’Aurélien, avant d’être délaissé par Constantin le Grand qui lui préférera le Christianisme. L’antoninien est créé en 215. Cette monnaie dont le nom véritable est denarius antoninianus, se caractérise par la présence de la couronne radiée (solaire) au droit pour l’Auguste et un croissant sous le buste pour l’Augusta, symboles de Sol et de Luna. Sa masse moyenne est de 5,07 g et est taillée à 64 à la livre (1 livre = 325 g) avec un titre d’argent de 50%. Le denier, quant à lui, pèse en moyenne 3,38 g, soit une taille de 96 à la livre avec un titre d’argent lui aussi de 50%. Donc l’antoninien pèse une fois et demie le poids du denier et court pour deux deniers. C’est donc une monnaie fiduciaire dont le cours est surévalué afin de se procurer facilement des liquidités. Après son assassinat, l’antoninien de Caracalla continue d’être frappé par son successeur, Macrin et son fils Diaduménien. Élagabal (218-222), lui aussi un Marcus Aurelius Antoninus, en interrompt la fabrication en 219. Il faudra attendre une nouvelle crise, celle de 238, pour assister à la réapparition de cette dénomination monétaire avec les Augustes éphémères, Balbin et Pupien. De Gordien III à Aurélien, le poids et le titre de l’antoninien ne vont que s’abaisser et ce qui apparaissait comme une grosse monnaie en 215 ne pèse plus que moins de la moitié de son poids d’origine et son titre a été divisé par dix ou douze ! Il est remplacé par une nouvelle monnaie, que nous Français nommons « aurelianus » et que les Anglo-saxons continuent de nommer antoninianus, jusqu’à la réforme monétaire de Dioclétien en 294, mais c’est une autre histoire ! Après avoir lu cet article, peut-être aurez-vous envie d’acquérir une de ces monnaies et pourquoi pas celle-ci ? Marie BRILLANT et Laurent SCHMITT * Toutes les monnaies et tous les ouvrages qui figurent dans cet article sont en vente sur Cgb.fr. LA CRÉATION DE L’ANTONINIEN SOUS CARACALLA
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