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Bulletin Numismatique n°239 64 Les petits numéros sont activement recherchés par de nombreux collectionneurs. Dans le monde entier, quelles que soient les valeurs faciales, quelles que soient les périodes, obtenir un numéro inférieur à 1000 et - mieux encore - inférieur à 100 est un objectif difficile à atteindre. Par nature, ces billets sont rares mais les prix encore parfois relativement raisonnables. Le 200 Francs Montesquieu est un cas à part… plus petit numéro connu : 3145 ! Cela fait longtemps que cette particularité est connue, mais les données sont imprécises, en 1994, Claude Fayette indiquait « un peu plus des 3000 premiers billets furent fautés et détruits ». Longtemps le plus petit connu était le 3163, mais il y a quelques mois, nous avons eu la chance de proposer le 3145, Plus petits numéros connus, vendus par nos soins : A.001 n°003145 : 2800 euros (2023) A.001 n°003163 : 1342 euros (2009) proposé dans la même vente que le 3171, il réalise 1000 euros de moins, les ventes-sur-offres sont imprévisibles ! A.001 n°003169 : 1500 euros (2015) A.001 n°003171 : 2330 euros (2009) A.001 n°003181 : 1100 euros (2016) Selon le pointage de M.Dutang (blog Kajacques) après ce 3181, le plus petit est le 3324, puis 3460 et enfin 3506, des écarts très importants donc. Que s’est-il passé à la Banque de France, pourquoi n’ont-ils pas simplement détruit toute la série ? UN DÉBUT DE RÉPONSE NOUS EST PARVENU IL Y A QUELQUES SEMAINES… Le 07 juillet 1982, le Montesquieu est mis en circulation, le 21 septembre, un des descendants du philosophe fait une demande écrite à la Banque de France afin d’en obtenir (à la faciale) quelques exemplaires. Réponse (très rapide !) signée du Caissier Général Bernard Dentaud : « En réponse à votre lettre du 21 septembre, je vous confirme volontiers que, dès l’émission du billet de 200 F type 1981 à l’effigie de votre illustre aïeul et conformément à ce dont nous étions convenu en janvier dernier, j’ai fait réserver quelques exemplaires choisis spécialement à votre intention. Ils ont été prélevés dans les cent premiers billets que la Banque a pu valider après les habituelles vérifications de qualités d’impression préalables à toute sortie de coupures neuves ; ils portent des numéros de l’alphabet A.001, quatrième mille. Je vous prie de bien vouloir m’indiquer le nombre de billets que vous souhaiterez retirer… » Puis, autre courrier de M. Bernard Dentaud, daté du 19 octobre 1982 « J’ai le plaisir de vous informer que, conformément au souhait que vous aviez exprimé par lettre du 7 octobre, vingt billets de 200 F type 1981, prélevés dans l’alphabet A.001 (4e mille), ont été sélectionnés à votre intention. Ils portent les numéros : 3213 – 3217 – 3219 – 3229 – 3243 – 3247 – 3261 – 3264 – 3276 – 3336 – 3859 – 3863 –3864 - 3874 – 3876 – 3877 – 3878 – 3880 – 3881 – 3998 Vous pourrez, contre remise d’un chèque de 4000F libellé à l’ordre de «Banque de France », les retirer sur rendez-vous pris avec… » etc. « ILS ONT ÉTÉ PRÉLEVÉS DANS LES CENT PREMIERS BILLETS QUE LA BANQUE A PU VALIDER » N’oublions pas Claude Fayette, qui indiquait « un peu plus des 3000 premiers billets furent fautés et détruits ». Un peu plus ? Oui ! 90 % des billets entre 3 000 et 4 000 puisque M. Dentaud précise que ces 20 exemplaires font partie des 100 premiers validés et que le plus grand est 3998. Donc : tous les numéros inférieurs à 3998 sont des « moins de 100 » !!! D’après les pointages de M.Dutang, nous avons une liste des numéros répertoriés, nous pouvons y ajouter ces 20 numéros (en rouge) car aucun n’est passé en vente jusqu’ici : Soit au total 56 exemplaires sont désormais répertoriés sur les 100 plus petits numéros (prélevés dans le 4e mille) 6ex 9ex 3ex 1ex 12ex 5ex 5ex 11ex 4ex 3145 3213 3324 3460 3506 3651 3700 3801 3901 3163 3217 3336 3534 3654 3711 3859 3950 3169 3219 3396 3538 3661 3756 3863 3961 3171 3229 3542 3662 3779 3864 3998 3177 3243 3550 3663 3798 3874 3181 3247 3558 3876 3261 3559 3877 3264 3562 3878 3276 3564 3880 3571 3881 3579 3883 3581 Nous n’avons pas pu déterminer de logique par rapport aux numéros retrouvés. Compte tenu du pourcentage de numéros répertoriés (56/100) il est plus que probable que ces 100 premiers billets aient été conservés et distribués à des personnalités, sans être mis en circulation. Il est intéressant de noter que dans le pointage des A.001, après cette série, il n’y a que deux exemplaires du 5e mille (4000 à 4999) et aucun pour le 6e et 7e mille (5000 à 6999) ni pour le 9e mille (8000 à 8999). Les Montesquieu A.001 sont rares, le début d’impression a posé beaucoup de problèmes et il est essentiel de pointer systématiquement tous les numéros qui apparaissent. Sur les vingt billets sélectionnés par la Banque de France en 1982, sept exemplaires ont été retrouvés, nous aurons le plaisir de les proposer dans une prochaine vente-sur-offres. Jean-Marc DESSAL 200 FRANCS MONTESQUIEU : LES VRAIS PETITS NUMÉROS

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