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Bulletin Numismatique n°238 44 La Révolution, période durant laquelle la vie quotidienne se transforma considérablement, fut propice à la contrefaçon de pièces de monnaie. La pénurie de petite monnaie était telle que la population peinait à régler ses dépenses du quotidien. La valeur d’une pièce de bronze, quelle que soit son origine, était fonction de son poids officiellement, mais pour la population peu importait le poids, la forme ou la qualité de leur empreinte. En effet, la diversité des espèces en circulation à cette époque est telle que les monnaies de l’Ancien Régime, celle de la Révolution, et les monnaies étrangères ne pouvaient que favoriser la circulation de fausse monnaie. Dans la vie quotidienne, apparemment les gens ne portaient pas grande attention aux fausses monnaies de métal non précieux de cuivre ou billon, ils étaient plus vigilants en ce qui concerne les monnaies d’argent et d’or. Le faux moulé est le type de fausse monnaie le plus courant du XVIIIe siècle car facile à réaliser. La pièce de 10 centimes voit sa création officielle le 15 septembre 1807. Dans l’exposé des motifs de sa création on peut lire « il sera apporté dans sa fabrication autant de perfection que dans celle des monnaies d’argent de sorte qu’il ne reste au contrefacteur aucun espoir d’en abuser. » Et pourtant elle sera la monnaie la plus contrefaite des monnaies françaises avec un peu plus de 23% de faux. L’usure des faux que l’on trouve aujourd’hui témoigne d’une longue circulation. On trouve même des faux les plus médiocres, voire incohérents sur lesquels le différent du directeur d’atelier ne correspond pas à la lettre de l’atelier ou présente une date fantaisiste. Quand bien même une pièce était fausse sur le plan légal, elle était acceptée comme monnaie d’échange. Un rapport de l’Inspection des finances de 1838 met l’accent sur une fabrication de faux 10 centimes toujours importante « le faux-monnayage s’exerce avec tant de facilité sur ces pièces que cette considération doit déterminer le Gouvernement à retirer très promptement de la circulation cette monnaie dont la refonte présentera d’autant plus de perte qu’on la différera davantage ». Fabriqués pour tromper le public à l’époque, ces faux sont tout à fait collectionnés et ne doivent surtout pas êtres considérés avec les « faux pour collectionneurs », fabriques contemporaines destinées à escroquer le collectionneur. Christian GOR - ADF 552 BIBLIOGRAPHIE • Bergeron Louis. Problèmes économiques de la France napoléonienne. • Traimond B., 1994, « La fausse monnaie au village. Les Landes aux XVIIIe et XIXe siècles ». • Guy Thuillier Pour une histoire monétaire de la France au XIXe siècle. FAUX POUR SERVIR QUI ONT BEAUCOUP SERVI Retrouvez l’histoire du Franc à la vente sur Cgb.fr 19€90

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