Bulletin Numismatique n°238 31 UN CONSTANS PEUT EN CACHER UN AUTRE ! R/ VICTORIAE DD NN AVGG/ VOT/ X/ MVLT/ XX// TR « Victoria Dominorum Nostrorum Augustorum// Votis decennalibus Votis vicennalibus », (La Victoire de nos seigneurs augustes/ Vœux pour le dixième anniversaire de règne et plus pour le vingtième à venir). Deux victoires debout face à face, tenant ensemble un bouclier sur lequel est inscrite une légende en quatre lignes. C. 171 (40f. or) – RIC 135 – Depeyrot 6/3 -RCV 18424 (1400$). SUP 1 200€/2 200€ Superbe exemplaire sur un flan idéalement centré des deux côtés. Joli buste ainsi qu’un revers finement détaillé. Patine de collection. Ce type est daté différemment par les auteurs. J. P. C. Kent en place la fabrication en 347-348, au moment du 1 100e anniversaire de Rome, tandis que D. Sear, préfère une datation comprise entre 348 et 350, G. Depeyrot lui préférant celle de 345, retenue ici. Pour ce type, il existe deux variantes avec une couronne entourant droit et revers pour le premier et sans cette particularité. Notre exemplaire appartient à la deuxième catégorie, sans couronne. Le type de revers est aussi bien utilisé par Constans que par Constance II, mais alors le bouclier est inscrit : VOT/ XX/ MVLT/ XXX. Si les Vota décennalia de Constans se placent en 342-343, celles de Constance II sont datées de 343-344 (cf. P. Bastien, Monnaies et Donativa au Bas-Empire, NR XVII, Wetteren, 1988, p. 85 et note 5), notre type de solidus générique ne semble pas pouvoir être directement rattaché à ces événements. Au droit la titulature courte est idéalement répartie avec huit caractères (Constans) à gauche du buste et Augustus à droite. Les exemplaires connus proviennent du trésor du Portugal qui aurait pu contenir plus de 1 350 solidi dont plusieurs centaines identifiés pour notre variété précisément dont le terminus post quem est compris dans la période 337-350. Récemment le lieu de trouvaille « Portugal » a été remis en cause par J.-C. Richard qui pense plutôt à découverte dans le département de PyrénéesOrientales (cf. Jean-Claude Richard, Le trésor dit « du Portugal » (349-350 après J.-C.) : Portugal ou France, département des Pyrénées-Orientales ?, BSFN 2003, p. 57-69. Le trésor aurait été enfoui vers 349-350, peut-être suite à un évènement lié à la fuite de Constans depuis Autun qui fut finalement assassiné aux pieds des Pyrénées par Gaiso. Le trésor aurait été découvert au début des années 60 et aurait fait l’objet d’une recension dès 1961 par le Dr. Bastien. D’après J. P. C. Kent (RIC), le trésor aurait été composé de 1.360 solidi dont 1.250 pour la période comprise entre 340 et 350. Le même ouvrage (RIC) fournit l’inventaire précis de 889 solidi. D’après cet inventaire, le trésor aurait contenu 161 solidi de l’atelier de Siscia, le troisième en nombre après ceux de Trèves (433 pièces) et Aquilée (166 pièces), avant ceux de Thessalonique (126 pièces) et d’Héraclée (3 pièces), Constantinople et Antioche. D’après les recherches de J.-C. Richard et une liste de P. Strauss, le trésor pourrait avoir été plus important et n’a pas encore livré tous ses secrets plus de quarante ans après sa découverte. Cet exemplaire provient de la collection de Raoul Doranlo (1875-1958) médecin et archéologue président de la société des antiquaires de Normandie en 1924 et en 1949 ainsi que membre non-résident du Comité des travaux historiques et scientifiques (CTHS), auteur de plus d’une vingtaine de contributions entre 1912 et 1946, principalement sur l’Antiquité et l’histoire de la Normandie. Avec son étiquette ancienne. Collectionneurs, vous aurez ainsi l’opportunité d’acquérir, un, voire les deux solidi de Constans de notre prochaine Live Auction en les replaçant dans leur contexte historique. Faut-il rappeler que les solidi de la période comprise entre la mort de Constantin Ier et celle de Jovien sont aujourd’hui recherchés et que leurs prix semblent rejoindre ceux de la période précédente (324-337). Marie BRILLANT et Laurent SCHMITT Lr 80:65€
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