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Bulletin Numismatique n°238 23 LE COIN DU LIBRAIRE ENGLISH GOLD COINAGE 1816-1971 : L’ART DU SOUVERAIN Après English Silver Coinage since 1649 - 7th Edition paru en 2021, English Gold Coinage 1649-1816, Maurice Bull vient de faire paraître chez Spink & Son la seconde partie consacrée aux monnaies en or britanniques entre 1816 et 1971. An 1816. Le monnayage en or est désormais standardisé avec une monnaie de base, le Souverain (Sovereign). Il a existé un premier souverain, monnaie en or autorisée en 1489 par Henri VII. Suite aux guerres napoléoniennes qui ont mis à mal l'économie britannique, s'impose une réforme monétaire sous l'égide de William Wellesley Pole, frère aîné du duc de Wellington. À l'origine, il est envisagé de prendre pour monnaie de base la Guinée créée en 1663 sous Charles II, fort usitée et très populaire. Toutefois, la Guinée en or vaut 1,05 Livre et le gouvernement veut alors uniformiser la monnaie. C'est finalement une nouvelle monnaie qui est créée d'un poids de 7,98805 g en or de 22 carats (917/000) dont la valeur est d'une livre. En 1816, Pole engage le sculpteur italien Benedetto Pistrucci. Ce dernier réalise le revers représentant Saint Georges à cheval terrassant le dragon, scène entourée par la ceinture du très noble ordre de la Jarretière. Si la ceinture disparaît en 1821, le fameux Saint Georges durera jusqu'en 1931, date de l'abandon de l'étalon-or. Le revers sera repris pour les frappes en or de la reine Élisabeth II. Le catalogue est divisé en deux. En premier, les frappes purement britanniques c’est-à-dire celles de l'atelier de Londres. La seconde partie est consacrée aux frappes des succursales de l'Empire britannique reconnaissables par les lettres d'atelier : Sydney (S), Melbourne (M), Perth (P), Ottawa (C pour Canada), Bombay (I pour Inde) et Pretoria (SA pour Afrique du Sud en anglais). Chaque partie est subdivisée par règne et encore subdivisée par type pour le règne de Victoria. Avant les frappes définitives, sont présentées les différentes épreuves puis enfin les monnaies émises avec les innombrables variétés de frappe, de signature, etc. L'essentiel du catalogue est consacré au Souverain mais n'oublie par pour autant les frappes dérivées que sont le demi-souverain (£1/2), le double souverain (£2) et le quintuple souverain (£5). Pour l'anecdote, j'ai découvert qu'il existe en 1853 une épreuve de quart de souverain. L'ouvrage est très complet et très richement illustré avec force agrandissements. Chaque type, chaque millésime et variété sont indiqués avec le niveau de rareté (pas moins de 11 niveaux de rareté !). Les exemplaires rarissimes côtoient les monnaies les plus communes. Au niveau des regrets, on mettra en avant la mise en page étrangement assez brouillonne. Même si l'ordonnancement suit scrupuleusement celui annoncé dans la table des matières présent en début d'ouvrage, l'absence de bandeaux avec des rappels pour le règne, le type ou l'année nuit à la bonne lecture de l'ouvrage. Enfin, même si le niveau de rareté est présent, l'absence de cotes, même indicatives, est dommageable. Reste un immense travail de recherche et de compilation qui démontre que loin d'être un monnayage d'apparence très uniforme, le Souverain peut aussi faire l'objet d'une collection forte de multiples variétés et spécificités. English Gold Coinage Volume II 1816-1971 par Maurice Bull, Londres 2023, broché, (21,6 x 13,8 cm), 618 pages, illustrations en couleur, (en anglais), référence LE83, 68,00 €. Laurent COMPAROT

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