Bulletin Numismatique n°237 14 Jean-Claude UNGAR, Ces monnaies reflets de l’histoire de la Rome antique de 217 av. J.-C. À 192 après J.-C. La république romaine de 217 à 27 av. J.-C. L’Empire romain de 27 av. J.-C. à 192 après J.-C., Rotterdam, 2023, 134 pages, relié cartonné, 21 x 29,7 cm, illustrations couleur dans le texte. Code : Lm 341 ; Prix : 55€. Je connais l’auteur depuis de nombreuses années. C’est un spécialiste reconnu des monnayages féodaux du sud-ouest de la France, en particulier des monnaies de Navarre et du Béarn. Mais cette fois-ci, nous découvrons une autre facette moins connue de lui. Quand il venait sur la Bourse d’Eauze, il y a déjà longtemps, nous évoquions assez souvent le monnayage romain, dans sa dimension historique. Le nouvel ouvrage qu’il nous propose de découvrir est une invitation vers l’histoire de Rome de la République de 217 avant J.-C. à 27 avant J.-C., lié au monnayage au tournant de la seconde guerre Punique, puis celle du Haut Empire entre Auguste et Commode, de 27 avant J.-C. à 192. Le livre se déroule ainsi, constitué de petites saynètes qui ne se limitent pas au monnayage romain, mais sont complétées par des monnaies provinciales. Chacune des vingt-quatre interventions est ponctuée d’anecdotes, illustrées par des monnaies de la collection de l’auteur, souvent accompagnées d’agrandissements, complétées par des cartes et des témoignages photographiques qui agrémentent la lecture des pièces. La seule chose que nous puissions regretter à ce niveau, c’est le choix des monnaies pour illustrer l’ouvrage qui sont parfois de qualité moyenne, mais qui sont des pièces qui ont vécu et traversé les siècles. L’ouvrage débute par un avant-propos (non numéroté) et suivi de la table des matières (p. 3) complété par un guide de lecture (non numéroté). L’ouvrage débute réellement à la page 5 avec le monnayage sous la deuxième guerre Punique de 218 à 202 avant J.-C. (p. 4-7) décrivant le monnayage en circulation pendant le conflit et la réforme monétaire de 211 avant J.-C. avec la création du denier et le victoriat. Suivent plusieurs pages consacrées à la République et les guerres Civiles (p. 8-23) avec des thèmes choisis et variés comme Marius et Sylla (p. 9-11), les temples et monuments (p. 12-13), la guerre en Judée et Aristobule (p. 14), Jules César et la conquête de la Gaule et les guerres civiles (p. 15-17). Suivent des interventions sur le second Triumvirat qui se clôt par la bataille d’Actium en 31 avant J.-C. (p. 18-19) avec un excursus réservé au temple du Divin Jules. Un nouvel aspect est abordé avec les monnayages de la Narbonnaise (p. 2023) : Narbonne, Vienne, Orange et Nîmes, agrémentés d’une carte. Ainsi se termine la partie réservée à la République Romaine. Les pages 24 et 25 sont un tableau de ce qui va suivre entre Auguste et Commode avec les « imago » découpées des monnaies des différents princes de ce que l’on nomme le Principat et qui caractérise le Haut Empire. Une carte ancienne (p. 26) débute cette partie. Auguste (p. 27-31), avec l’introduction du monnayage provincial à Pergame ou à Antioche, est suivi de la même manière par le règne de Tibère (p. 32-37), puis celui de Caius César dit « Caligula » (petite chaussure) (p. 3840), précédant ceux de Claude (p. 41-45) et de Néron (p. 46-50). Cette première partie se termine par le monnayage dit des quatre empereurs Galba, Othon, Vitellius et Vespasien, ce dernier étant le premier Auguste de la dynastie Flavienne (p. 51-53). Cette dernière occupe les pages 54-69 et de nombreux développements liés aux monnayages provinciaux et les temples d’Aprhodite à Paphos ou celui de Thyatire en Lydie (p. 54-58). Un moment est consacré à la guerre de Judée (66-73) pour Vespasien et Titus (p. 59-60). Suivent les monnaies consacrées au règne de Titus (p. 62-64) et un aparté réservé au Colisée. Le règne tyrannique de Domitien complète cet ensemble (p. 65-69) et le rappel entre autres des Jeux Séculaires de 88. La dernière partie de l’ouvrage couvre la dynastie dite des « Antonins » entre Nerva (96-98) et Commode (180-192) (p.70-120) avec les règne de Nerva (p. 70), de Trajan (p. 71-85) où de nombreux thèmes sont abordés autour des monuments de Rome comme le Circus Maximus ou bien la colonne Trajane. Le règne d’Hadrien (p. 117-138) (p. 97-94) précède celui d’Antonin le Pieux (138-161) (p. 85-105), puis celui de Marc Aurèle (161-180) et de Lucius Vérus (161-169) (p. 106-115) et se termine par celui de Commode (180-192) (p. 116-121). L’ensemble de cette partie fait la part belle encore une fois aux monuments, à l’accession ou la succession des empereurs « adoptés » sans oublier le monnayage des cités hellénophones dont Alexandrie. L’ouvrage pourrait s’arrêter là. Il est complété par des pages ayant pour thème le pouvoir d’achat, la solde des soldats (p. 122124), suivies par une page réservée aux monnaies d’or (p. 125). Quatre pages (p. 126-129) présentent une introduction sur les techniques de fabrication et la circulation monétaire. Un glossaire vient compléter ce panorama (p. 130-132) qui précède une carte ancienne de l’Urbs (p. 133) et une page de QR codes de sites que le lecteur pourra télécharger afin de afin de prolonger ses recherches (p. 134). C’est un ouvrage sans prétention qui constitue une invitation au voyage, tant géographique qu’historique, et qui démontre que la monnaie reste un moyen d’aborder et d’illustrer l’histoire de Rome, sans cesse renouvelée ! Vous avez là une belle occasion de placer ce livre sous le sapin avec pourquoi pas des monnaies romaines pour lui tenir compagnie. Laurent SCHMITT (ADR 007) LE COIN DU LIBRAIRE, CES MONNAIES REFLETS DE L’HISTOIRE DE LA ROME ANTIQUE
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