Bulletin Numismatique n°236 43 naies et d’outils monétaires. Pour ces derniers je rappelle que nous avons eu l’immense honneur et privilège d’accéder aux réserves du musée Monétaire situées dans la zone hypersécurisée de l’usine de Pessac. PARTIE « CATALOGUE » Comme tous les objets de collection, les essais monétaires ont une rareté et une valeur marchande. La partie « Catalogue » les recense de la manière la plus exhaustive possible. L’intégralité des essais des ouvrages de référence tels que le Guilloteau, le Mazard ou le Gadoury sont présents dans notre recensement mais parfois avec des doutes émis voire des reclassements en tant que reproductions. Sur la période de Napoléon 1er (de 1803 à 1815), Guilloteau recense 92 essais, Mazard 151, Gadoury 130 tandis que nous en avons recensé plus de 400. Nous avons choisi également la difficulté en tentant de les illustrer un à un et non pas seulement un par type ! Certains ne le sont qu’au travers de dessins car nous ne les avons pas retrouvés. Pour certains ils sont certains et pour d’autres ils sont douteux. Nous informons ainsi le collectionneur de ce qui est du domaine du signalement et de ce qui est du fait avéré. Nous remercions par avance tout signalement de manque à ce recensement au travers de l’adresse de contact présente à cet effet dans l’ouvrage. Les ventes du passé ont bien sûr servi dans l’évaluation de la rareté effective des différents essais. Pour autant l’observation des ventes du passé n’est généralement pas suffisante pour établir une cote d’un essai contrairement à une monnaie circulante. Elle peut l’être si les transactions sur un essai sont fréquentes et récentes. Mais une grande partie des essais sont rares et par conséquent leurs fréquences d’apparition dans les ventes sont faibles voire quasi nulles pour certains. Le rétroviseur sur les ventes du passé ne permet pas d’établir un prix juste même s’il aide toutefois à confirmer la rareté. Les cotes doivent refléter un équilibre entre l’offre et la demande. La rareté de l’offre est un point essentiel. L’apport des archives monétaires est ainsi crucial quand celles-ci contiennent le chiffre de fabrication. Si pour les monnaies, il est simple d’avoir les chiffres de fabrication car ils sont réunis dans des registres de délivrance, il n’en est pas de même pour les essais où les informations sont partielles et dispersées dans divers dossiers… Pour autant, la rareté de l’offre n’est pas suffisante pour l’établissement d’une cote. Il faut savoir apprécier l’abondance ou non de la demande. Autrement dit, l’appétence des collectionneurs pour une typologie d’essais. Les monnaies nous racontent l’Histoire de France et il convient de constater que l’intérêt pour les différentes périodes n’est pas le même. Il y a plus de collectionneurs pour Napoléon Ier, Napoléon III que de collectionneurs pour Louis XVIII ou Charles X. Il nous faut constater aussi que ce qui est en or plait plus que ce qui est en argent et que ce qui est en argent plait aussi plus que ce qui est en bronze. À égalité de rareté, la différence des prix constatés peut être impressionnante et n’a rien à voir avec la simple différence du prix de métal fin contenu dans ces monnaies… Dans un autre registre similaire, également subjectif, les grands modules seront plus appréciés que les moindres. L’esthétisme joue également : un essai disposant d’une gravure complexe sera mieux apprécié qu’un essai avec de simples légendes textuelles. On assiste depuis une dizaine d’années à une augmentation significative des prix de vente des essais et particulièrement ceux du XIXe siècle. Outre les collectionneurs numismates, il semblerait que des investisseurs s’intéressent de plus en plus aux monnaies et plus particulièrement à celles présentant les valorisations les plus élevées, autrement dit les essais. Dans ce « marché des essais » où l’offre peut être très faible, l’apport de nouveaux demandeurs a un effet puissant et rapide. Avant d’établir une cote, il convient donc de s’interroger également sur la longévité de ce phénomène. Force est de constater que les oeuvres d’art en général et les monnaies en particulier peuvent être un refuge très intéressant contre l’inflation. Dans la situation actuelle et celle prévisible des prochaines années, il est malheureusement très probable que l’inflation se poursuive et qu’en conséquence les monnaies et essais rares continuent d’attirer encore plus les investisseurs. Malgré la forte augmentation constatée des prix des rares essais français, il faut reconnaître qu’ils sont encore très inférieurs à ceux observés aux États-Unis, en Angleterre ou en Allemagne… Ne pas tenir compte de cette tendance rendrait obsolètes les cotes dès leur publication. Une autre tendance, que nous espérons fondamentale, est l’impact de l’apport de sens dû à l’exploitation des archives. Le collectionneur ne collectionnera plus à l’aveugle mais en sachant précisément ce qui se cache derrière tel ou tel essai. Nous espérons que nos ouvrages attireront ainsi de plus en plus de collectionneurs intéressés à l’idée de réunir de manière cohérente des témoins de notre histoire monétaire ! Pour vous offrir le meilleur des outils, nous avons établi les cotes en science et conscience mais nous espérons que vous LE FRANC, LES ESSAIS, LES ARCHIVES, NAPOLÉON 1ER
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