Bulletin Numismatique n°235 21 la vision des planches et ne facilitera donc pas son utilisation par un lecteur néophyte. Mais cet ouvrage est-il destiné à ce type de lectorat ? En revanche la qualité photographique des exemplaires est irréprochable, même pour les bronzes de Césarée de Cappadoce qui sont souvent en mauvais état de conservation. Le nombre de planches et de monnaies reproduites représente une couverture considérable du monnayage. En revanche, droit et revers pour chacun des groupes sont séparés. Donc, le lecteur qui voudra identifier son exemplaire devra procéder en deux étapes en cherchant d’abord le droit concerné, puis en réitérant l’opération pour le revers ou le contraire suivant les circonstances, mais qui dans tous les cas augmentera le temps de recherche pour ce type d’opération, à moins d’avoir un œil expert ! Dans les premières pages de l’ouvrage, en particulier pour les remerciements, nous trouvons un hommage appuyé, outre l’ensemble du monde scientifique, à deux initiatives dues à des collectionneurs, Briac Michaux pour les antoniniens, Michel et Karin Prieur pour les tétradrachmes de l’atelier d’Antioche (p. VII-VIII). Ces hommages sont suivis par la liste des abréviations (p. IX) puis des collections publiques et privées (p. X-XI) et la liste des types de bustes de A à S (p. XIII). Regrettons que le code établi il y a trente ans par le Docteur Bastien n’ait pas été retenu et que l’école anglosaxonne utilise le sien, qui n’est pas toujours standardisé. La très synthétique mais utile table des matières se trouve en page V. L’ouvrage est construit autour de dix chapitres d’inégale importance qui s’articulent autour d’une introduction (p. 1-18, chapitre 1) et d’un rappel chronologique nécessaire (p. 19-24, chapitre 2). Les quatre chapitres suivants sont consacrés à l’étude systématique du monnayage acompagné à chaque fois du catalogue. Deux chapitres sont consacrés aux antoniniens répartis en deux grandes émssions (p. 25-137, chapitre 3 et p. 209-276, chapitre 5). Intercalé entre les deux émissions de monnaies radiées, le chapitre est consacré de la même manière à l’étude des tétradrachmes frappés à l’Atelier d’Antioche (p. 139-207, chapitre 4). Vous l’aurez compris, si quatre chapitres sont réservés à l’atelier d’Antioche, celui de l’atelier de Césarée fait objet du sixième ne dissociant pas l’argent et le bronze, liés et frappés conjointement (p. 277422). Le chapitre suivant nous livre les résultats des analyses métallographiques, réalisées pour la première fois et livrées en nombre associant bien sur les deux ateliers, ce qui permet pour les monnaies de billon d’établir un lien supplémentaire (p. 423-440, chapitre 7). La circulation monétaire retient notre attention pour la partie suivante avec l’étude des trésors (p. 441-488, chapitre 8) tandis que le chapitre suivant s’intéresse aux événements historiques du règne de Gordien III (238-244) et revient donc sur la chronologie du règne de manière plus approfondie qu’au chapitre 2 (p. 490-506, chapitre 9). Le dernier chapitre en forme de conclusion essaie de mettre en évidence le lien qui unit les deux ateliers et les raisons de ces émissions dans un contexte militaire où les différents types de monnayage, d’un côté antoniniens et de l’autre monnaies de billon, tétradrachmes pour Antioche et monnaies divisionnaires pour Césarée, constituent un ensemble indissociable dans le cadre des opérations militaires qui opposent Romains et Sassanides dans un conflit multiséculaire (p. 507-512, chapitre 10). Une très riche et complète bibliographie (p. 513-528) est ensuite proposée et précède la liste des planches (p. 529). Cet ouvrage devra figurer dans toutes les bibliothèques pour qui veut comprendre et étudier ces monnayages. Il constitue désormais une pierre angulaire qui unit les monnayages impériaux et provinciaux, mis en lumière déjà par les volumes publiés du RPC. Merci à Roger Bland d’avoir mené à terme cette mission qui pouvait paraître simple au départ, mais qui en fait était d’une inextricable complexité dont l’auteur a su démêler les fils. Il nous une vision renouvelée sur le monnayage romain dans son ensemble frappé en Orient au cours du IIIe siècle après J.-C. Laurent SCHMITT (ADR 007) * Toutes les monnaies illustrées dans cet article sont en vente sur la boutique Cgb.fr LE COIN DU LIBRAIRE, THE COINAGE OF GORDIAN III FROM THE MINTS OF ANTIOCH AND CAESAREA Ls09 : 88€
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