Bulletin Numismatique n°235 20 Roger BLAND, The Coinage of Gordian III from the mints of Antioch and Caesarea, London, 2023, RNS/ SP 60, relié toilé avec jaquette, 21 x 31 cm, XIII + 529 p. 100 pl . Code : Lc 225 : Prix : 98€. On ne présente plus Roger Bland qui a fait l’ensemble de sa carrière au British Museum comme conservateur, chargé des monnaies romaines puis responsable du département de Grande-Bretagne, Europe et Préhistoire. Il est aussi la fondateur du Portable Antiquities Scheme (PAS) que le monde entier et la France en particulier, lui envient ! Il a été le président entre 2018 et 2023 de la très ancienne et respectable Royal Numismatic Society (RNS). C’est donc tout naturellement que son ouvrage est aujourd’hui publié sous les auspices de cette vénérable institution dans la collection spécialisée sous le numéro 60 de cette impressionnante et foisonnante série. Cet ouvrage est le fruit d’une recherché débutée il y a plus de trente ans et qui voit son aboutissement en 2023 avec la publication de cet ouvrage qui était espéré depuis longtemps. Mais ce n’est pas le seul dans ce cas. Il suffit de penser aux ouvrages de Michel Prieur sur les tétradrachmes syro-phéniciens ou bien encore à celui de Kevin Butcher sur les monnayages de Syrie, publié dans la même collection. Au départ, nous pouvons être déconcertés par le choix du titre et du sujet et nous poser la question légitime : quel rapport y a-t-il entre les monnayages des cités d’Antioche et de Césarée de Cappadoce sous le règne de Gordien III ? Roger Bland, par son étude d’une incomparable clarté au travers d’un corpus qui compte 3 818 pièces pour l’atelier d’Antioche, comprenant deux séries d’antoniniani impériaux et quatre séries de tétradrachmes provinciaux et 1312 monnaies d’argent et de bronze pour l’atelier de Césarée de Cappadoce, a démontré que ces deux productions ont été réalisées par les graveurs de l’atelier d’Antioche. Cet ouvrage associe deux types de monnayages, normalement traités séparément : d’un côté les monnaies dites impériales, en l’occurrence les antoniniens ou pièces radiées pour le règne de Gordien III (238-244). Celles-ci sont normalement frappées à Antioche dans le cas présent et se trouvent normalement décrites dans le Roman Imperial Coinage (RIC). Le quatrième volume de ce dernier, où se trouve le monnayage de Gordien III a été publié en 1949. D’un autre côté, les monnaies provinciales de langue grecque, anciennement coloniales, qui sont fabriquées ici pour les ateliers d’Antioche pour les tétradachmes et de Césarée de Cappadoce pour les tridrachmes, didrachmes, drachmes, ainsi que les monnaies de bronze de trois modules (Æ 2, 3 et 4) dont un qui présente une réduction pondérale, et qui se trouvent maintenant dans le Roman Provincial Coinage (RPC), en cours de publication et dont le volume VII.2 vient d’être livré en 2022 sous les auspices du British Museum (BM) et de la Bibliothèque nationale de France (BnF). De cette association qui peut sembler insolite mais qui est justifiée par la réalisation des coins dans un seul atelier, Antioche, l’auteur s’est livré à une étude fastidieuse des liaisons de coins pour l’ensemble de ce monnayage au travers d’un échantillon du plus de 5 000 exemplaires dont le résultat est illustré pour chaque coin sur 100 planches photographiques en noir et blanc d’une grande qualité, mais dont nous pouvons critiquer la mise en page. L’utilisation systématique d’agrandissements en facilitent la lecture, mais compliquent l’interprétation et la compréhension du monnayage. En effet, rencontrer des antoniniens qui font pratiquement la même taille qu’un tétradrachme (c. 28 mm) ne facilite pas la différentiation des espèces alors que les premières accusent une différence d’au moins cinq millimètres de diamètre et une différence pondérale du simple au triple qui n’apparaît pas à LE COIN DU LIBRAIRE, THE COINAGE OF GORDIAN III FROM THE MINTS OF ANTIOCH AND CAESAREA
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