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Bulletin Numismatique n°234 41 1642 – Un nouveau portrait de Charles II apparaît sur les doubles frappés à ce millésime. Ce portrait est conservé en 1643 (fig.40) 1643 (5 août) – Arrêt du Conseil d’État du Roy confirmant un arrêt précédent du 25 juin sur le même sujet. La fabrication de l’ensemble des doubles royaux et seigneuriaux, notamment ceux de Sedan et de Charleville, devient interdite et les moulins et presses nécessaires à leur fabrication devront être rompus et démolis. La valeur des doubles en circulation est réduite à un denier. Cette décision royale met fin définitivement à la frappe de tous les doubles, tant royaux que seigneuriaux. figure 41 1643 – Afin de ne pas perdre le stock de cuivre constitué en vue de la frappe des doubles désormais interdite, Charles II fait frapper des demi-liards de cuivre dits « gigots » imités de ceux frappés dans l’évêché voisin de Liège. Le « gigot » vaut alors un denier tournois et demi alors que la valeur du double a été ramenée à un denier. Le « gigot » est du même module que le double (fig.41). figure 42 1646 – Après une interruption des émissions monétaires, de 1643 à 1646, suite à la destruction des moulins et des presses nécessaires à la frappe mécanique, Charles II reprend la frappe monétaire désormais assurée au marteau (frappe manuelle) jusqu’en 1650. Il fait ainsi frapper des escalins au lion à ce millésime ainsi que des douzains de billon non millésimés (dits « sols ») qui imitent le sol de 15 deniers français créé en 1641. Ces sols de Charleville sont décriés début 1647 (fig.42). figure 43 1647 (17 janvier) – La Cour des monnaies de Paris rend un arrêt portant décri « d’espèces de sols de nouveau fabriqués en la principauté de Charleville ». Cette décision judiciaire est rendue exécutoire le 19 janvier. figure 44 figure 45 1649 – On connaît à nouveau l’escalin de 6 sols au lion frappé à ce millésime (fig.43). On peut par ailleurs formuler l’hypothèse que le patagon non millésimé connu à quelques exemplaires a été également frappé en 1649. On connaît deux variétés de ce patagon rarissime publié pour la première fois par J. F. G. Meyer en 1849 dans la Revue belge de numismatique, vol. V. C’est vraisemblablement ce même patagon (avec deux C couronnés et la lettre E remplacée par un F) que l’on retrouve en 1878 dans la collection Regnault (n°482), puis dans la collection Hoffman en 1887 (n°577), en 1902 dans la collection du docteur Henri Meyer (n°2106) et enfin dans la collection du comte Magnaguti de Mantoue en 1957 (VII, n°894) et publiée à nouveau à Milan en 2002 (collection de la Banque Agricole de Mantoue, ancienne collection Magnaguti, n°88). C’est aussi apparemment ce même patagon apparu en 1849 qui est photographié dans Davenport, European Crowns 1600-1700, p.257, n°3841. On connaît également une variété de ce patagon, avec la légende correcte (E non remplacés par des F) et un motif floral couronné au lieu des deux C couronnés : cette variété est connue à trois exemplaires (BnF Cabinet des médailles, ancienne collection de Louis XIV ; musée de Berlin, exemplaire exposé à Mantoue en 1995, catalogue n°B35 p.312 avec photo ; collection privée Los Angeles (USA) 2023 (fig.44 et 45). Ce patagon, dans ses deux variétés, reprend la légende propre aux rois de France SIT. NOMEN. DOMINI. BENEDICTVM. déjà observée sur le sol de 1646 (cf. plus haut). 1650 – Début de la frappe mécanique de deniers tournois de cuivre, grâce à des moulins et des presses réinstallés en principauté d’Arches. Ces deniers tournois montrant 2 lis sur un A (pour Arches, imitation de Paris) sont imités du double tournois de Louis XIV créé en 1648. Ces deniers tournois carolopolitains sont frappés en très grande quantité jusqu’en 1654. LES GRANDES DATES DE L’HISTOIRE MONÉTAIRE ET DU MONNAYAGE DE LA PRINCIPAUTÉ SOUVERAINE D’ARCHES-CHARLEVILLE EN ARDENNE (1564-1659)

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