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Bulletin Numismatique n°233 54 Mort le 6 avril 2015, le prince Rainier III de Monaco était né le 31 mai 1923. Son centenaire a donc été célébré avec éclat à Monaco le 31 mai 2023 et il continuera de l’être tout au long de cette année. Ayant directement succédé à son grand-père Louis II (19221949), général de l’armée française et ancien combattant reconnu et décoré de 14-18, Rainier III régna sur Monaco pendant près de 56 ans, de 1949 à sa mort. Il est très connu en tant que prince « bâtisseur » responsable du développement économique exceptionnel de Monaco, pays qui était ruiné en 1945. Il fut aussi un homme politique intransigeant qui permit à Monaco de recouvrer pleinement son indépendance et sa souveraineté menacées au XXe siècle tant par certains traités équivoques (1918 et 1930 remplacés en 2002 et 2005) que par des prédateurs tels qu’Aristote Onassis. Mais, ce que l’on ignore souvent c’est que Rainier III fut un authentique numismate. À ce titre, il mérite d’être célébré par tous les numismates, les chefs d’État numismates étant rarissimes. On connaît surtout le roi d’Italie Victor-Emmanuel III qui laissa une magnifique collection, aujourd’hui conservée au Musée national romain. À Monaco, en tant que numismate, Rainier III fut précédé de deux ancêtres, également numismates et collectionneurs : Honoré II (1604-1662) et Jacques Ier (1731-1733). Le rôle positif de Rainier III concernant les monnaies fut triple : I°- Il consolida l’existence de la monnaie monégasque, modestement rétablie par Louis II à la fin de son règne. La disparition pure et simple de la monnaie monégasque avait été décidée par la France pendant 20 ans, en application du traité franco-monégasque du 17 juillet 1918. En vertu de ce traité, la France n’accepta d’abord qu’une émission de jetonsmonnaies à l’Héraclès archer (1924-1926) puis s’opposa à d’autres émissions envisagées, notamment celle de la 500 francs-or 1934. La France considérait alors en effet que l’existence d’une monnaie monégasque n’était pas conforme à ses intérêts. Cette position négative était en contradiction avec les conventions franco-monégasques antérieures qui avaient confirmé l’existence d’une monnaie monégasque. figure 1 - ©ÉditionsGadoury Des circonstances particulières ayant permis à Louis II de faire frapper à nouveau quelques espèces dans les dernières années de son règne, Rainier III veilla, dès son avènement, à exercer son droit de battre monnaie, sa production monétaire, assurée par la Monnaie de Paris, conformément aux conventions de 1865 et 1912, étant fixée en pourcentage de la production française. figure 2 - ©ÉditionsGadoury C’est ainsi que fut créée en 1950 une émission de pièces de 100, 50, 20 et 10 francs (anciens), les pièces de 100 (fig.1) et 50 francs montrant le sceau choisi par Rainier III, à savoir celui de son ancêtre Charles Ier montrant un chevalier médiéval au combat. Si la France n’autorisa pas une émission spéciale pour le mariage princier de 1956 (Rainier III et l’actrice américaine Grace Patricia Kelly), elle ne s’opposa pas à la frappe en 1957 d’une pièce de 100 francs en cupro-nickel au millésime 1956 (fig.2). figure 3 - ©ÉditionsGadoury figure 4 - ©ÉditionsGadoury figure 5 - ©ÉditionsGadoury LE CENTENAIRE DU PRINCE RAINIER III DE MONACO, AUTHENTIQUE NUMISMATE

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