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Bulletin Numismatique n°233 30 Dans la Live Auction du 5 septembre 2023, vous pouvez découvrir un antoninien énigmatique. En un quart de siècle Cgb.fr a proposé près de 700 monnaies de Volusien tant impériales que provinciales. Sur ce chiffre, plus de 600 sont des monnaies des ateliers de Rome ou d’Antioche avec plus de 500 antoniniens pour les deux ateliers. Pour Volusien César, car Volusien a bien d’abord été César avant de devenir Auguste, nous n’avons que trois pièces : deux sesterces et un unique antoninien, celui que nous proposons à la vente aujourd’hui ! Nous allons essayer de répondre à trois questions concernant ce personnage. Comment et à quelle occasion Volusien est-il devenu César ? Pourquoi ces monnaies sont-elles si rares ? Malgré leur rareté, pourquoi ces monnaies restent-elles abordables ? Volusien (Caius Vibius Afinius Gallus Veldumnianus Volusianus) est le fils de Trébonien Galle (Caius Vibius Trebonianus Gallus) et d’Afinia Gemina Baebiana. Il est né autour de 230. Il fait son apparition dans l’Histoire quand son père devient Auguste après la disparition de Trajan Dèce en juin 251, mort à Abritus, en combattant les Goths avec son fils aîné Herennius Etruscus. Trébonien Galle élève ou confirme l’élévation d’Hostilien le second fils de Dèce et d’Herennia Etruscilla à l’Augustat tandis que Volusien reçoit le titre de César. Nous sommes dans la seconde moitié du mois de juin. Moins d’un mois plus tard, Hostilien meurt à Rome de la peste, qui sévit encore. Volusien est élevé peu après, au plus tard au mois d’août à l’Augustat, associé à son père et peut-être fiancé, à la fille survivante de Trajan Dèce. Il reçoit à cette occasion la puissance tribunitienne et prend son premier consulat le 1er janvier 252, suivi d’un second l’année suivante, tandis qu’il renouvelle sa puissance tribunitienne le 10 décembre de chaque année. Il est éliminé avec son père, en affrontant Émilien qui a été proclamé Auguste en août 253 à Interamma par leurs soldats. Voué à la damnatio memoriae, il sera réhabilité peut-être sous le règne de Valérien Ier qui succède à Émilien qui n’aura régné que 88 jours ! Volusien n’est donc resté César que pendant une période qui n’excède pas 50 jours, ce qui explique et justifie la rareté de ces monnaies. Cependant, pendant ce très court laps de temps sont frappés outre l’aureus (RIC 129 – RCV 9712), l’antoninien (RIC 134 – RCV 9713) qui fait l’objet de cet article ainsi que le sesterce (RIC 241 – RCV 9714) et un moyen bronze, dupondius ou as, (RIC 240 – RCV 9715). Deux quinaires d’or sont aussi signalés, appartenant tous les deux au DMMA/ BnF de Paris (King 6a et b, pl. 26). Tous les types en dehors de l’antoninien présentent un buste drapé et cuirassé, tête nue à droite, vu de trois quarts en arrière (A°2) excepté l’antoninien qui possède un buste radié, drapé et cuirassé à droite, vu lui aussi de trois quarts en arrière (A2), plutôt réservé aux Augustes. Cette anomalie pourrait s’expliquer par le fait que l’antoninien pourrait être copié sur ceux d’Herennius Etruscus ou d’Hostilien et pourrait être la première monnaie de Volusien frappée, dans l’urgence, après la proclamation de son père. Au droit la légende : CAE C VIB VOLVSIANO AVG, « Cæsari Caii Vibio Volusiano Augusto) est au datif (c’est-à-dire de dédicace : À Caius Vibius Volusien César) est conforme au nouveau césar ainsi que la légende de revers et le type qui lui est associé : PRINCIPII IVVENTVTIS (Au prince la Jeunesse) est lié depuis Caius et Lucius, petits-fils d’Auguste qui les premiers ont reçu ce titre avec un type devenu traditionnel au IIIe siècle pour les nouveaux césars. Le type présente une iconographie conventionnelle avec le César (Volusien) debout à gauche, en habits militaires, tenant un bâton de la main droite et un sceptre de la main gauche. Si le type de revers est traditionnel, l’antoninien n’en n’est pas moins rare. Tandis que dans le cinquième volume de la seconde édition de l’ouvrage d’H. Cohen, publié en 1885, si l’aureus (C V/ 275, n° 98) cotait la coquette somme de 450 francs or ou le quinaire (C V/ 275, n° 99) était évalué lui à 500 francs or, le sesterce ne recevait une évaluation que de 12 francs or (C V/ 276, n°103) l’antoninien n’était évalué qu’à 10 francs or (C V/ 275, n° 101), ce qui ne rend pas justice à la réelle rareté de cette dénomination. Ce type reste en effet de la plus grande rareté et son évaluation dans la prochaine Live Auction est comprise entre 600 et 1 200€ et devrait susciter l’envie et les enchères ! Marie BRILLANT et Laurent SCHMITT VOLUSIEN CÉSAR : UN HAPAX DE LA NUMISMATIQUE ! lr 47 : 69€

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