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Bulletin Numismatique n°233 29 Dans la prochaine Live Auction du 5 septembre 2023, nous vous proposons un statère d’or imité de Philippe II de Macédoine dont les originaux ont été frappés principalement en Macédoine entre 356 et 294 avant J.-C., mais pas seulement. Ce statère conserve une importante marque de démonétisation qui touche une bonne partie de l’exemplaire. Cette pièce nous en a évoquée une autre, proposée dans MONNAIES XXIII, n° 816 en 2004 qui avait été vendue à l’époque 1 370€ sur une estimation de 750/1 200 € avec un maximum à 1 800€ et cinq offres. Cet exemplaire TTB/TB+ d’une masse de 8,23 g, d’un diamètre de 21,5 mm et d’une orientation des coins à 6 h présentait une bonne frappe et un centrage idéal, mais avait reçu un coup de burin au droit, ce qui engendrait une partie écrasée au revers, sous le cheval. Monnaie en très bon or, frappée sur un flan large. Depuis cette date et jusqu’à aujourd’hui, nous n’avions pas eu l’occasion de mettre en vente de nouveaux spécimens. Notre nouvel exemplaire, outre le fait d’avoir une marque de démonétisation identique, a la particularité de sembler complètement inédit et non recensé pour le statère d’or et ne pourrait être confronté qu’avec une série d’hémistatères d’or, déjà recensés par S. Scheers en 1977 dans le Traité II, Gaule Belgique (Scheers/ GB n° 77, série 6). Notre type frappé à la fin du IIIe siècle avant J.-C. présente une « homotypie de contiguïté », chère à Jean-Baptiste Colbert-de-Beaulieu avec le type à « la fleur » de la série 6 variété 1 de Louis-Pol Delestrée et Marcel Tache (DT I, p. 34, n° 30, pl. II) en particulier au niveau du visage déjà stylisé d’Apollon avec une joue bombée et de petites lèvres retroussées. Notre exemplaire, avec un poids de 8,28 g, un diamètre de 20 mm et un axe des coins à six heures, présente au droit, une tête laurée à droite, la chevelure bouclée, tandis qu’au revers avec une pseudo légende à l’exergue, nous avons le traditionnel bige à droite, conduit par un aurige sur une ligne d’exergue et le symbole caractéristique de la série, une rosette perlée (?) sous le cheval qui peut aussi faire penser au soleil, à un astre, ou bien encore à une étoile. Ce type précoce, encore de bon poids par rapport à l’étalon théorique (8,60 g pour le statère d’or), ne semble pas si éloigné des prototypes découverts en Gaule et mis en lumière par Sylvia Nieto-Pelletier et Julien Olivier dans un récent article de la Revue Numismatique, Les Statères aux types de Philippe de Macédoine : de l’Égée à la Gaule, des originaux aux imitations, RN, 2016, 173e volume, p. 171-229. Malgré un coup de burin qui a défiguré l’arrière du visage et oblitéré une partie du revers, c’est une belle monnaie sur un flan épais et centré, un peu court mais les deux côtés sont complets. La tête au droit est magnifique avec une usure régulière. Le revers est plus brouillon mais conserve de beaux détails (TTB+ au droit et TTB au revers). Le prix de départ est de 2000 € pour une estimation de 5 000€. Cette dénomination semble unique pour le moment, seul un hémistatère permet de le rattacher au groupe du Nord déterminé par les auteurs du Nouvel Atlas des monnaies gauloises. C’est un statère d’or particulier avec une fleur sous le bige au revers, caractéristique de la série 6 (DT 30 à 34 et DT IV S30A) très proche de la variété 1 (DT 30, pl. II) et de la variété 2 (DT 31, pl. II). La marque de démonétisation est identique à celle relevée pour le statère d’or imitation de Philippe II, proposé dans MONNAIES XXIII, n° 816 qui restent toujours rares. Nous signalions, à l’époque dans le commentaire accompagnant cet exemplaire que les statères de ce type sont réputés provenir du territoire des Carnutes ; l’entaille étant supposée être en liaison avec l’activité druidique. La profonde forêt située sur leur territoire était effectivement le lieu de réunion annuel des druides des différents peuples celtes de Gaule qui y tenaient leurs assises en un lieu consacré et à date fixe. Plusieurs exemplaires, avec cette caractéristique commune d’avoir reçu un coup de burin, apparurent sur le marché au début des années 1980, dont celui désormais conservé au musée Bargoin de Clermont-Ferrand. Mais cette affirmation en 2005 mérite d’être amendée et complétée, l’attribution restant incertaine. Cependant, les exemplaires qui présentent ce type de marque de démonétisation restent rares ! Ln12 : 87,00 €/ 43,50 € (prix spécial) Viviane BÉCLIN et Laurent SCHMITT STATÈRE D’OR AU TYPE DE PHILIPPE II DE MACÉDOINE À LA FLEUR

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