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Bulletin Numismatique n°233 27 Dans la prochaine Live Auction du 5 septembre 2023, nous proposons un quart de statère attribué aux Arvernes (région de Clermont-Ferrand) (bga_854103) bien que ce type ne soit pas retenu dans le classement récent de S. Nieto-Pelletier, Catalogue des monnaies celtiques, 1. Les Arvernes (Centre de la Gaule), BnF/ MAN, Paris, 2013. L.-P. Delestrée ne pensait pas autrement dans le DT en 2007 pour le type 1 à la joue barrée (DT 3326 pour le statère) même si un quart de statère au triskèle au revers est conservé au musée Bargoin de Clermont-Ferrand avec le bige à gauche. Certains ont voulu y voir peut-être une imitation attribuable aux Helvètes (Castelin, Zürich n° 414) alors qu’il semble probable que la série 1025 à la joue barrée soit à replacer dans le cadre des monnayages aujourd’hui donnés au centre de la Celtique regroupant les territoires des Bituriges et des Lemovices alors que le type traditionnel (LT XI, 3659 = DT 3326 avec le foudre) était bien donné aux Arvernes jusqu’à une date récente (LT II, Paris, 2001, n° 3659 ou G. Depeyrot, Le numéraire Celtique III, De l’Atlantique aux Arvernes, Wetteren, 2004, p. 179, n° 129 = E. Bourgey, 5 juin 1991, n° 366 = C. Burgan, 28 septembre 1991, n° 63, 1,96 g, avec d’autres coins, mais qui semble présenter un globule à la base du cou). L. P. Delestrée a recensé de nouveaux exemplaires assimilés à ce type dans le Supplément DT, n°3328A, pl. XII. Notre type se caractérise par une variante par rapport aux différents exemplaires signalés ! En effet, au droit, la tête laurée d’Apollon à droite, de style classique comme le fait remarquer L.-P. Delestrée, s’accompagne bien de la ligne « sinueuse » en relief de la base du cou jusqu’à l’arrête du nez, mais présente aussi, à la base du cou, de part et d’autre, un globule en relief qui pourrait figurer les extrémités bouletées d’un torque vu du dessus. Bien que le revers soit assimilable au prototype d’Abydos, en dehors du petit triskèle qui semble annelé ou bouleté sous le bige, il ne présente pas les autres « stigmates » du modèle (AP et/ou foudre) ainsi que les restes parfois déformés de la titulature de FILIPPOU. Notre quart de statère, avec un poids de 1,97 g, un diamètre de 12 mm et un axe des coins à 10 h, semble en bon or. Ce type semble prendre place chronologiquement au IIe siècle avant J.-C. Il pourrait avoir été frappé avant la chute de l’empire Arverne en 121 avant J.-C. ? Bien conservé (TTB+), ce quart de statère est frappé sur un flan court et centré. Tête agréable au droit, il présente une usure régulière et quelques légères faiblesses de frappe. Une petite contremarque en forme de croisette se situe entre l’œil et le nez tandis qu’une petite dépression ovale se trouve dans l’angle de l’orbite entre l’œil et le début de la chevelure. Le revers est légèrement décentré et se trouve stylisé, en particulier au niveau de l’aurige. Une jolie patine de collection ancienne recouvre l’exemplaire. Avec une estimation comprise entre 1 500 et 3 000 €, cet exemplaire semble très rare, inédit et non recensé. Ce type dit « à la joue barrée » est classé dans le Nouvel Atlas parmi les monnaies du « Centre de la Celtique, territoires Bituriges et Lémovices » et daté du IIe siècle avant J.-C. Il semblerait pourtant que ce monnayage à la joue barrée provienne plutôt des territoires éduens ou arvernes. La conclusion de S. Scheers, émise en 1996, p. 72, est toujours d’actualité : « les statères et quarts de statères portant les symboles de l’atelier d’Abydos sont abondants, mais aucune étude ne leur a été consacrée. L’aire de dispersion est vaste et s’étend de l’Allier à la Suisse. L’attribution traditionnelle aux Arvernes est possible, mais des recherches plus approfondies sont nécessaires ». Viviane BÉCLIN et Laurent SCHMITT QUART DE STATÈRE INÉDIT ET ÉNIGMATIQUE ATTRIBUABLE AUX ARVERNES ?

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