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Bulletin Numismatique n°233 24 Graham BARKER & Sam MOORHEAD, The Rebel Emperors of Britannia, Caurausius and Allectus, Spink and Son Ltd, London, 2023, relié cartonné, 16 x 24,5 cm, VII + 233 pages, nombreuses illustrations en couleur dans le texte. Code : Lr 117. Prix : 38€. Avec ce nouvel ouvrage, consacré à l’Empire Britannique entre 286 et 296, Carausius et Allectus, nous sommes dans un domaine dominé par l’école anglo-saxonne depuis bien longtemps et qui trouve ses racines sur le sol anglais, même si pendant une courte période, Carausius, a aussi occupé une partie du littoral de la Manche, contrôlant le passage entre la Gaule et l’Angleterre. Les deux auteurs sont deux spécialistes de la période. Graham Becker, chercheur indépendant, spécialiste du IIIe siècle a déjà publié un ouvrage chez Spink. Quant à Sam Moorhead, il est au sein du Britih Museum le responsable des monnaies antiques du PAS (Portable Antiquities Scheme) dont nous rendons compte de l’avancée des connaissances, chaque mois dans le Bulletin Numismatique (BN 232 p. 10). L’ouvrage est clair, net et précis. Sa lecture est revigorante et enrichissante car elle ne se contente pas de présenter la numismatique de Carausius et d’Allectus, mais lui associe aussi l’histoire, la géographie et l’archéologie. En revanche, ne cherchez pas de cotes ou de catalogue. Vous pourrez retrouver une partie de ces informations dans le volume 3 du Roman Coins and their Values (RCV) de D. R. Sear. D’autre part, S. Moorhead travaille à la refonte du Roman Imperial Coinage (RIC V. 2) pour ces deux souverains. L’ouvrage s’ouvre sur la table des matières (p. V-VI) accompagnée des remerciements (p. VII) où les chercheurs français trouvent une petite place parmi les nombreux Anglo-Saxons associés à la publication. Une courte introduction (p. 1-3) laisse une large place aux sources littéraires et épigraphiques et précède le plan du livre divisé en dix chapitres. L’ouvrage, dans le premier chapitre, revient sur les prolégomènes de cette histoire avec la conquête avortée de la Bretagne, que Jules César, a essayé de subjuguer pendant la guerre des Gaules en 55 avant J.-C. sans y parvenir. Puis il aborde la tentative abandonnée de Caligula en 40, qui précède la conquête réalisée par Claude en 43 (p. 4-10) pour laquelle il reçut le titre de « Britannicus » qu’il transmit à son fils. Cette première période connaît un coup d’arrêt avec la révolte de Boudicca (p. 10-11). Elle est suivie par une longue campagne de répression et de conquêtes qui mènent les Romains avec Agricola (le beau-père de Tacite) jusqu’aux portes de l’Écosse (p. 11-13). La visite d’Hadrien sur l’île en 122 est le signe bien vivant de la romanisation de la province, bientôt suivie de la construction du « mur » d’Hadrien (p. 12-13), véritable muraille visant à garantir la sécurité du sud de l’île. Cette première ligne sera repoussée par un second mur érigé le long de la Forth et de la Clyde, construit par Antonin le Pieux, mais qui sera rapidement abandonné, après une vingtaine d’années d’occupation, fixant sur le mur d’Hadrien la frontière et le limes entre la province romaine de Bretagne, les Pictes et les Scots (p. 12-14). Le deuxième chapitre débute sur le turbulent IIIe siècle, marqué par la présence de Septime Sévère et de ses fils sur le sol breton, une longue guerre et une campagne de pacification (209-211) où l’empereur meurt, usé par la goutte et les combats à York le 4 février 211 (p. 15-17). Le siècle s’étire ensuite entre crise et rétablissement, marqué par le début des incursions de pirates frans et saxons sur les côtes bretonnes, au tournant des années 250 malgré la présence d’une première sécession avec les empereurs gaulois (260-274) (p. 18-20). La fin de la période est marquée par la restauration d’Aurélien, puis par Probus, sans lendemain, sous Carus et ses fils (p. 2123), qui laisse la Bretagne exsangue comme une grande partie de l’Occident. Le troisième chapitre revient sur la période de la Dyarchie où sont associés Dioclétien (284-305) et Maximien Hercule (285/286-305) (p. 24-35), ce dernier étant en charge de l’Occident. C’est dans ces conditions qu’intervient l’usurpation de Carausius en avril 286 qui débute avec le quatrième chapitre (p. 36-64). Les raisons de l’avènement de l’empereur gallo-britannique sont explicitées. Devant l’abandon par l’Empire central et de Maximien, Carausius, à l’image d’un Postume (260-269) un quart de siècle plus tôt, se présente comme un défenseur de la romanité. Une partie de ce chapitre est consacrée à la titulature du nouvel Auguste (p. 4751) ainsi qu’aux forces navales et terrestres qui soutiennent le prince (p. 51-57). Un aspect particulier est développé avec l’exploitation des différentes mines qui se trouvent en Angleterre et qui expliquent, voire justifient les premiers succès de l’Auguste (p. 58-64). Ce chapitre comme les suivants sont largement illustrés, agrémentés de cartes et de rarissimes LE COIN DU LIBRAIRE, THE REBEL EMPERORS OF BRITANNIA

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