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Bulletin Numismatique n°229 36 Une cote est une référence de base, c’est un peu comme l’estimation du prix d’une maison. Si vous proposez une monnaie à un professionnel et s’il est intéressé (monnaie pas courante, belle qualité), il va regarder la cote correspondante et selon celle-ci il vous fera une offre. Selon l’intérêt que celui-ci porte sur ladite pièce, il sera prêt à négocier à un prix plus haut, mais toujours en prenant comme référence la cote qu’il vous montrera et qu’il utilisera comme argument. En tant que vendeur, si vous n’avez pas une idée précise de ce que vous vendez et si vous vous fiez uniquement aux cotes, c’est un problème car vous vendrez à perte : très souvent les monnaies modernes de qualité sont sous-cotées (les exemplaires exceptionnels du XIXe siècle sont également sous-cotés). Si une cote est trop élevée, cela pose également problème, car en cas de vente le montant proposé sera bien inférieur à l’offre que vous attendiez. Vous pensez donc que l’acheteur essaye de vous arnaquer, alors qu’en réalité la pièce est surcotée par rapport au prix du marché. À une certaine époque une monnaie peut être rare ou très rare, mais l’apparition sur le marché d’un rouleau de pièces neuves change complètement la donne et une pièce qui s’échangeait à 4 000€ baisse à 2 500€, mais la cote reste inchangée ! Etablir des cotes précises est impossible et la seule façon de connaitre la vraie valeur d’une pièce ou d’une série en particulier est de faire des recherches et de ne pas se limiter aux cotes. Dans le cas précis de la série présentée et en vue des résultats obtenus, je considère que l’achat de ces pièces en très belle qualité est intéressant dans la mesure où les cotes sont relativement basses. Si vous collectionnez cette série et que vous avez principalement des très belles pièces (si possible gradées), le jour où vous vous en séparerez, vous constaterez qu’il y aura des amateurs et à un très bon prix et cela pour deux raisons : la qualité des pièces et la difficulté ainsi que le temps nécessaire à les rassembler. Réaliser cette série en FDC est à mon avis un vrai défi pas facile à accomplir, mais en fait c’est ça la numismatique, être toujours à la recherche de l’introuvable ! Et toujours le même conseil, n’achetez que du beau ! Une fois le prix oublié, la qualité reste ! Yves BLOT LA 2 FRANCS MORLON EN ALUMINIUM 1941 – 1959 Trouvé dans la jungle du grand site d'enchères qu'on ne nomme plus, cet hybride inédit pour Lyon de la 5 francs Louis-Philippe Ier type Domard 1re retouche, avec avers de la 2e retouche... L'analyse spectrométrique atteste qu'elle est bien en argent, et la tranche, en relief, ne présente aucun problème. Malheureusement, cette monnaie n'est ni sonnante (plouc au lieu de tiiinngg), ni trébuchante (22,50 g au lieu de 25 g). Une analyse très minutieuse révèle la supercherie : on est en présence d'une « bouchée farcie » comme les appelait déjà Michel Prieur dans le Bulletin Numismatique n° 4 où il en donnait la recette. À la binoculaire, on remarque certains endroits où la jointure n'est pas parfaitement camouflée au bord du listel. Méfiance... Roland INDECY, ADF 737 MÉFIANCE…

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