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Bulletin Numismatique n°228 47 Très attendue, la vente de la collection Claude Fayette (F.52 à F.76) est non seulement la plus belle série connue - puisqu’elle est complète ! - mais recèle aussi nombre de documents, raretés et particularités qui la rendent encore plus exceptionnelle. Tous les grands thèmes, et plus encore, sont présents. FAUTÉS Pascal E.50 numéros identiques ! L’exception. La Banque de France n'a pas droit à l'erreur… mais cela peut arriver. Depuis deux siècles le papier monnaie fait partie des socles des nations, n'étant plus échangeable contre son équivalent or, sa valeur n'est admise que par la confiance qu'ont les citoyens en leurs institutions. Sans confiance, plus de billets, plus d'échanges, de commerce, d'économie. Cette confiance passe par une fabrication et une distribution parfaitement sécurisée. Non, la Banque n'a pas droit à l'erreur. Deux obstacles peuvent écorner cette confiance : les fautés et les faux. La fabrication doit être parfaite, constante sur plusieurs années, les contrôles sont fréquents et le moindre accroc fait l'objet de recherches extrêmement sérieuses. Les problèmes peuvent donc venir de l'intérieur : les fautés, ou de l'extérieur : les faux. Tout collectionneur averti se doit de s'intéresser à ces deux types de documents. Dans sa collection, Claude Fayette a réussi à réunir un grand nombre de fautés, et quelques faux, domaine plutôt réservé au spécialiste bien connu : Christian Porcheron. Les billets fautés ne devraient - en théorie - pas sortir des ateliers, et être détruits, remplacés par les W. Pourtant, pour le bonheur des amateurs, certains se retrouvent en circulation puis chez les collectionneurs. Parmi ces fautés, Claude Fayette a découvert l'impossible : deux 500 Francs Pascal avec les mêmes numéros. Cette trouvaille, dans les années 80, a provoqué l'émoi que l'on imagine au sein de notre institution : il n'est pas possible que deux billets aient les mêmes numéros. Au-delà du problème de fabrication, cela peut avoir une répercussion économique : le nombre de coupures émises ne correspond plus à la masse monétaire demandée, inconcevable. Durant des mois, la Banque de France a mené l'enquête : comment ces billets ont-ils pu être fabriqués, pourquoi n’ont-ils pas été détruits, comment peuvent-ils se retrouver ainsi hors des murs sécurisés, pire encore : y en a-t-il d'autres ? Sans succès, aujourd'hui encore, l'énigme reste entière, et Claude Fayette a même pu conserver cette découverte unique, un autre collectionneur pourra en profiter et détenir ce qui est très certainement le fauté le plus exceptionnel que la Banque de France ait laissé sortir ! FAUX Domaine à part et assez confidentiel, le faux billet a ses adeptes. Je leur conseille bien sûr à tous de rendre visite à Christian Porcheron, afin de découvrir sa caverne d'Ali Baba du faux-monnayage ! À l'OCRFM (Office Central pour la Répression du Faux-Monnayage) ce n'est pas le travail qui manque. En plus des réseaux mafieux internationaux, la démocratisation des imprimantes et du matériel informatique a vu naître une multitude de néo-faux-monnayeurs plus ou moins doués. Avant ce développement, cette « branche » du banditisme était plus professionnelle. Dessinateur, graveur, imprimeur, réseau de distribution : les équipes devaient être importantes, organisées et discrètes. Pour la police, les faux étaient référencés par des numéros. Ainsi, Q.1 était la 1re contrefaçon du Quentin, Mo.8 la 8e du Montesquieu, etc. Le nom de l'affaire, attribué par rapport au LIVE AUCTION AVRIL : UNE COLLECTION HORS NORMES, SUITE

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