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Bulletin Numismatique n°228 27 Dans la LIVE AUCTION du 7 mars 2023, nous proposons un rare statère des Carnutes en or qui provient de la prestigieuse collection de Maître PierreCarloVian (1893-1975), fondateur duGroupeNumismatique du Comtat à Avignon en 1931 (GNC) devenu à partir de 1970 le GNCP. Sa collection fut dispersée en deux fois par Bernard Poindessault et Josiane Védrines en 1991 et 1993. Le statère proposé dans notre vente provient de la seconde session des 15 et 16 décembre 1993, n° 226 avec agrandissement. Les Carnutes étaient l’un des peuples les plus importants et les plus puissants de la Gaule indépendante. Leur territoire s’étendait entre Loire et Seine sur l’Orléanais, le Blésois et le pays chartrain jusqu’à Mantes, c’est-à-dire la plus grande partie des départements actuels du Loiret, du Loir-et-Cher et de l’Eure-et-Loir et une partie des Yvelines. Leur centre économique était situé à Genabum (Orléans), mais leur principal oppidum semble avoir été Autricum (Chartres). Ils auraient participé à l’expédition légendaire de Bellovèse jusqu’en Italie. Ils formaient le centre géographique de la Gaule et, bien avant le début de la Guerre des Gaules, les marchands romains connaissaient le chemin de Genabum (Orléans), alors un grand centre commercial. Les Carnutes étaient aussi réputés pour leur forêt où se tenait l’assemblée annuelle des Druides. Au début de la Guerre, César avait hiverné chez les Carnutes en 57 avant J.-C. et leur avait imposé comme roi Tasgetios, qui est assassiné en 54 avant J.-C. L’année suivante, ils se soumettent, mais au début de 52 avant J.-C., ils sont peut-être à l’origine de la révolte qui va soulever l’ensemble de la Gaule. Il est possible que les conjurés se soient retrouvés au cours d’une assemblée druidique. Les Carnutes massacrèrent les colons et les marchands romains de Genabum (Orléans) sous la conduite de Cotuatos et de Conconnétodumnos. César vint assiéger la ville qu’il prit, pilla et incendia, marquant le début des hostilités. Les Carnutes fournirent ensuite un contingent de douze mille hommes à l’armée de secours afin de dégager Alésia. Après la chute de Vercingétorix, l’année suivante, les Romains effectuèrent une nouvelle campagne de pacification et César punit les assassins de l’année précédente. César (BG. II. 35 ; V, 25, 29, 56 ; VI, 2-4, 13, 44 ; VII. 2, 3, 11, 75 ; VIII. 4, 5, 31, 38, 46). Strabon (G. IV, 2, 3) ; TiteLive (HR. V, 34). Ptolémée (G. II, 8). Kruta : 68, 187, 334 Statère d’or à la tête de face, imitation de Philippe II de Macédoine, classe 3, pseudo-légende, IIIe - IIe siècle avant J.-C., (or 7,51 g, 19,5 mm, 4 h) A/ Anépigrahe Tête laurée imitée de Philippe II, à droite. R/ ΠΠΠ Bige à droite sur une ligne d’exergue, conduit par un aurige ; la roue du char sous la queue des chevaux et une tête coupée de face entre leurs jambes ; pseudo légende à l’exergue. Au revers, sous la ligne d’exergue, on devine une partie de la légende géométrique et dégénérée de la légende ΦΙΛΙΠΠΟΥ. Cet exemplaire est d’un style particulier ; il s’insère dans la série 215 « type à la tête de face ». BN 6418-6420 -LT - DT 2013C - Sch/L 291 – Sch/ D 70 var. - Cahiers Ernest Babelon n° 6, L’or gaulois pl. III, n° 16 et IV, n° 1 Cet exemplaire provient de l’ancienne collection de PierreCarlo Vian Dans leur tome II du Nouvel Atlas, L.-P. Delestrée et M. Tache précisent que ce type de statère, « représenté par un nombre restreint d’exemplaires (...) a pourtant fait l’objet d’une typologie complexe et sans grande signification chronologique ». S. Scheers dans l’inventaire du musée de Lyon, classait l’exemplaire n° 291 en statère de la classe II, 2. Elle précisait pour sa part que «cette série abondante est encore mal connue. Les provenances recensée sont dispersées de part et d’autre de la Loire.» Ce statère semble pourtant assez rare, tant dans les collections de musées, dont la BN, que dans sa fréquence de passage en vente. Les statères de ce type sont plutôt réputés provenir du territoire des Carnutes. Concernant le n° 71 du musée Danicourt de Péronne, S. Scheers donne en référence le BN 5946 et précise que ce statère représente probablement une phase plus tardive du statère du type BN 6415-6416. Elle ajoute qu’un exemplaire de ce type a été trouvé à Rivarennes (Indre) et signale que l’attribution est incertaine. Ce très bel exemplaire, au « pedigree » prestigieux ira certainement rejoindre une collection digne de ce nom et si l’attribution est encore controversée, cette pièce illustre bien la seconde phase des statères d’or imités de Philippe II de Macédoine entre la fin du IIIe siècle et le IIe siècle avant J.-C. autour de la Loire moyenne. Viviane BECLIN et Laurent SCHMITT UN STATÈRE EN OR DES CARNUTES PROVENANT DE LA COLLECTION DE PIERRE-CARLO VIAN !

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