Bulletin Numismatique n°226 44 Quand j’ai annoncé que j’allais passer le deuxième de weekend de décembre en Suisse, à Genève, mes amis m’ont demandé si j’allais voir ma banque ou mes lingots d’or, ce à quoi j’ai répondu qu’il n’y avait pas que les banques et l’or en Suisse, que le pays était aussi réputé pour son chocolat et que j’allais passer un moment en famille afin de participer à la fête de l’Escalade. Elle rappelle la tentative avortée de la prise de la ville protestante par les troupes catholiques du duc de Savoie Charles Emmanuel Ier, constituée principalement de mercenaires dans la nuit du 11 au 12 décembre 1602. Elle donne lieu à de nombreuses manifestations (défilé, reconstitutions, manifestations, et surtout marmites en chocolat) dans la ville qui est pavoisée aux couleurs de la cité. Le nom de l’Escalade vient du fait que les Savoyards essayèrent de prendre la ville de nuit en escaladant les fortifications à l’aide d’échelles en bois et qu’ils furent repoussés par les habitants et les milices genevoises. Genève qui est d’habitude si calme, s’anime et sa population ainsi que de nombreux touristes se retrouvent dans les rues escarpées de la ville haute autour de la Cathédrale Saint-Pierre afin d’assister aux festivités nombreuses à cette occasion. Une foule de bénévoles appartenant à différents groupes de reconstituants dont la Compagnie de 1602, costumés, arpentent pendant trois jours la Vieille ville afin de faire revivre l’événement qui se terminait cette année le 11 au soir par un grand défilé pour finir devant la cathédrale et enflammer un bûcher, symbole de la défaite des Savoyards et de la victoire de Genève. Outre des démonstrations en tout genre, vous pouviez trouver de nombreuses autres activités physiques et intellectuelles sans oublier la consommation de vin chaud, bien nécessaire en ce mois de décembre où le froid était particulièrement piquant ! Mais que vient faire la marmite en chocolat là-dedans ? Une Genevoise ébouillanta un Savoyard avec une marmite remplie de soupe. C’est la raison pour laquelle, depuis 1881, la tradition veut que pour commémorer cet anniversaire, des marmites en chocolat, aux armes de la cité, remplies de friandises soient brisées par les plus jeunes avec les poings au prononcé de la devise : « Ainsi périssent les ennemis de la République (de Genève) ». « Mais où est la numismatique » allez-vous me dire ? J’y viens ! Ce retour à Genève, pourtant si proche avec le TGV était l’occasion pendant les périodes creuses de me rendre au musée d’Art et d’Histoire (MAH) afin d’y découvrir ses trésors. Outre une très belle collection d’art égyptien, et un ensemble épigraphique de plus de 80 pierres, les collections d’art consacrées à l’antiquité gréco-romaine sont remarquables. La numismatique n’est pas oubliée, ayant une grande tradition numismatique de conservation et j’ai pu y découvrir outre un bel ensemble de monnaies grecques, une collection impressionnante de monnaies romaines, bien présentées où sont associés, par exemple, bustes et monnaies, glyptique et monnaies. L’ensemble des monnaies de la République est impressionnant par sa qualité et le nombre des pièces. Je ne peux que vous inviter à venir visiter le MAH qui « vaut le voyage » selon un guide bien connu. GENÈVE DU 9 AU 11 DÉCEMBRE 2022 : UN WEEK-END D’EXCEPTION
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