cgb.fr

Bulletin Numismatique n°224 33 Il existe aussi des billets entièrement dessinés à la main, comme un cinq sous de Vienne (figure 4) reproduisant les billets émis, ou un billet de trente sous de Grenoble (figure 5) totalement inventé. Ce dernier, conservé à la Bibliothèque municipale de Grenoble, provient de la collection d’Eugène Chaper qui l’avait lui-même acquis de celle d’Achille Colson. Il l’accompagne du commentaire suivant : « Dans la collection Colson se trouvait un assignat de trente sous que j’ai recueilli et qui, bien que fort médiocrement imité, avait trompé un amateur. Il est dessiné sur papier jaune, et d’après un type qui n’est même pas Dauphinois. […] Cette pièce est certainement du temps, et vient probablement, comme une grande partie de la Coll. Colson, des Archives du Gard. » Enfin, certains billets contrefaits ont été réalisés par collage de fines bandes de papier pour en changer la valeur. LES FAUX POUR COLLECTIONNEURS Les billets de confiance se rencontrent, pour la plupart, assez rarement, car ils ont été émis sur une courte période et leur remboursement fut facilité dès l’émission d’assignats nationaux de petite valeur. Figure 6 - Grenoble, troisième émission, faux billet de cinq sous (collection Antoine Clerc) Figure 7 - Grenoble, troisième émission, faux billet de vingt sous (collection Antoine Clerc) Pour l’Isère, les billets de confiance de Grenoble semblent les plus courant, mais ce sont en réalité des faux qui sont proposés pour la grande majorité. Ces faux, réalisés au XIXe siècle (on en trouve plusieurs dans la collection Chaper), sont tous de la troisième émission du 10 avril 1792 et présentent tous la signature tamponnée de Baudot. L’étude d’un grand nombre d’entre eux montre que le papier n’est pas toujours de qualité équivalente. Les numéros sont généralement petits, et de nombreuses variantes s’observent dans le positionnement du rappel de la valeur dans le cadre. L’élément déterminant pour caractériser ces billets comme faux est leur valeur : il existe des faux billets de cinq (figure 6), huit, dix, douze et vingt sous (figure 7), alors que seuls des billets de cinq sous étaient autorisés par l’émission. Ces billets sont référencés comme authentiques par Kolsky. Figure 8 - La-Côte-Saint-André, faux billet de 2 sous 6 deniers (collection Antoine Clerc) De faux billets similaires, de 2 sous 6 deniers, ont été produits pour La-Côte-Saint-André, portant tous la signature tamponnée de Jardinet (figure 8). Figure 9 - Pont-de-Beauvoisin, faux billet de cinq sous moderne sur papier ancien (vente eBay ftcnet15) Plus récemment sont apparus sur eBay des faux billets de confiance, produits par une imprimante moderne, mais sur du papier d’époque, portant parfois des annotations sans rapport avec la monnaie. Ces billets se distinguent à la loupe, des pigments rouge ou bleu apparaissant, mais peuvent facilement tromper sur de mauvaises photographies. L’exemplaire LES BILLETS DE CONFIANCE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE : QUELQUES EXEMPLES DE FAUX EN ISÈRE

RkJQdWJsaXNoZXIy MzEzOTE=