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Bulletin Numismatique n°223 36 ÉLISABETH II (1953-2022) : 70 ANS DE NUMISMATIQUE Avec le décès de la reine Élisabeth II, c'est une longue page de la numismatique qui se tourne après des centaines voire des milliers de types monétaires frappés à son effigie. Si le roi Georges VI décède le 6 février 1952 et sa fille aînée devient reine le même jour, ce n'est qu'en 1953 qu'apparaissent les premières monnaies à l'effigie de la souveraine. La sculptrice et graveuse britannique Mary Gillick (1811-1965) est choisie en 1952 parmi 17 candidats pour représenter la jeune Élisabeth II. Mary Gillick présentant l'épreuve en plâtre de l'avers à l'effigie de la reine Élisabeth II et sa transposition sur un souverain en or Ce choix supervisé par le duc d'Édimbourg en personne ne s'avère pas très judicieux car la matrice de Mary Gillick manque de relief et doit être reprise par le médailleur Cecil Thomas, auteur entre autres du crown du couronnement. De fait, on observe que toutes les monnaies frappées à partir du modèle de Mary Gillick souffriront d'un indéniable manque de relief. Cet avers ne sera pas repris dans la perspective de la décimalisation de 1971. On lui préfèrera l'avers dessiné en 1968 par Arnold Machin qui est par ailleurs l'auteur de la série définitive des timbres d'usage courant de 1967 à 2022. Il représente le buste de la reine coiffée de la tiare des « Girls of Great Britain and Ireland » qui avait été offerte à sa grandmère la reine Mary lors de son mariage avec le futur Georges V. À gauche le modèle d'Arnold Machin utilisé pour les modèles courants des timbres-poste. À droite l'avers conçu par Arnold Machin pour les monnaies, ici pour l'avers du Dollar Canadien Fleuve Mackenzie de 1989. Le modèle est un succès et est utilisé pour de très nombreuses monnaies tant au Royaume-Uni que dans les territoires d'outre-mer et dans les autres pays du Commonwealth dont la reine est la souveraine. Cependant en 1984, il est décidé de vieillir l'effigie de la reine. Le 8 août 1984, le projet du sculpteur Raphael David Maklouf est sélectionné. La reine est désormais coiffée du diadème d'État du roi Georges IV déjà représenté sur les timbres-poste par Arnold Machin. Le type de Raphael Maklouf utilisé de 1985 à 1997 est reconnaissable grâce à la présence des initiales RDM au niveau du cou. L'avers de Raphael David Maklouf utilisé pour une monnaie de 20 Dollars des Îles Cook En 1997, un nouveau concours est organisé afin de créer une nouvelle effigie. Il est remporté par Ian Rank-Broadley (initiales IRB) qui réintroduit la tiare avec un portrait encore une fois vieilli. Avers de Ian Rank-Broadley utilisé pour une monnaie en argent de 2 Pounds Britannia de 2010 En 2015, une dernière effigie est introduite. Suite à une soumission anonyme, le travail de Jody Clark est choisi. Alors âgé de seulement 33 ans, cet employé de la Royal Mint est le premier à n'avoir pas travaillé à partir d'un plâtre mais à partir d'un dessin transformé par le biais d'un logiciel puis d'un tour en modèle en bas relief. Il est aussi le premier employé de la Royal Mint depuis plus de 100 ans à réaliser le portrait du monarque. Sauf erreur de ma part, le précédent était George William de Saulles (1862-1903) graveur entre autres de l'effigie d'Édouard VII et du Trade Dollar britannique.

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