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Bulletin Numismatique n°223 30 Non, le Cabinet des médailles ne disparaît pas, il se transforme et telle une chrysalide, après dix ans de travaux, la chenille devient un magnifique papillon. Le site a ouvert ses portes à l’occasion des Journées du Patrimoine, les 17 et 18 septembre derniers, tandis que le nouveau musée était inauguré, en grande pompe avec la ministre de la Culture, le 13 septembre en la présence de Frédérique Duyrat, directrice du département des Monnaies, médailles et antiques. En réalité, c’est l’ensemble du site « quadrilatère Richelieu » qui referme la porte des travaux, et qui complètement rénové, offre sur 58 000 m² de surface totale dont 35 000 occupés par la BnF, au cœur de Paris, entre les rues Vivienne et de Richelieu d’un côté, les rues Colbert et des Petits Champs de l’autre, un espace exceptionnel réservé à la culture. Trois institutions se trouvent réunies sur ce lieu unique : Bibliothèque nationale de France (BnF), Institut National de l’Histoire de l’Art (INHA) et École Nationale des Chartes (ENC). Au total, ce sont huit salles de lecture qui sont mises à la disposition de la population (salle Ronde, ouverte à tous) et des chercheurs (par exemple, la salle Labrouste devenue bibliothèque de l’INHA). Six départements sont abrités dans l’enceinte du nouvel espace : Arts du spectacle ; Cartes et plans ; Estampes et photographies ; Manuscrits ; Monnaies, médailles et antiques ; Musique ! Bien sûr, dans le cadre du Bulletin Numismatique, c’est le département des Monnaies, médailles et antiques qui va retenir notre attention avec ses 800 000 numéros concernant ce département particulier. D’ailleurs, les chiffres varient parfois, mais pour ce fonds ce sont plus de 650 000 monnaies et médailles, 40 000 antiques et autres objets non monétaires dont 10 000 camées et intailles qui sont gardés dans les salles séculaires du département, et dont environ 900 sont artistiquement présentés dans les nouvelles salles réaménagées, dans le cadre du musée de la BnF. Il est par ailleurs indiqué que certaines des pièces présentées feront l’objet d’un renouvellement des collections, trois fois par an. Nous entrons donc dans un musée en perpétuel renouvellement, un musée « Vivant ». Il est de plus interactif, grâce à des bornes informatiques et informatives et permet aux plus jeunes d’entre nous de se familiariser avec le sujet grâce à des panneaux explicatifs, de s’initier à l’« art difficile » du numismate ou de l’archéologue. Au cœur de ce dispositif, riche et complexe à la fois, s’est bâti l’espace muséal de plus de 1 200m² d’exposition permanente, complètement rénové s’agissant du Cabinet des médailles, monnaies et antiques et nouveau s’agissant de la Galerie Mazarin, ouverte au public, qui occupe le 1er étage du bâtiment, entièrement réorganisé. L’entrée du site, ou plutôt les entrées se font par le 5 bis rue Vivienne ou plus traditionnellement par le 58 rue de Richelieu. La nouvelle entrée de la rue Vivienne, passés les contrôles d’usage, nous permet de découvrir le jardin de papyrus, encore en devenir, mais qui constitue déjà un point fort de la nouvelle organisation avec un espace presque surréaliste, une oasis de verdure, un hommage au papier, à la lecture, au repos et à la déambulation, voire au vagabondage, qui devrait devenir luxuriant quand son aménagement sera terminé. Si l’aspect et l’organisation du rez-de-chaussée ont été complètement repensés et aérés avec la disparition programmée de l’ancien escalier qui menait le visiteur au musée, le nouveau, de métal, hélicoïdal est un défi lancé aux plus anciens d’entre nous qui avaient connu et monté le précédent. Si la matière du nouveau n’offre pas la richesse de l’ancien, son épure et l’ouverture qu’il offre au visiteur sur le hall est à la fois une gageure et une réussite ! Nous voici arrivés devant l’entrée du « Graal numismatique », aux portes de la salle des Colonnes, complètement repensée, qui a perdu sa mezzanine, mais retrouvé son intégrité et sa grandeur architecturales où se déploient une dizaine de vitrines de verre aux sujets thématiques multiples, consacrés à l’Antiquité et qui démontre, si cela était nécessaire, la richesse et la diversité des objets conservés. LE CABINET DES MÉDAILLES DE LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DE FRANCE DEVIENT LE MUSÉE DE LA BNF

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