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Bulletin Numismatique n°223 26 De 1850 à 1940, dans de nombreuses garnisons, ont été émis des jetons qui étaient utilisés – à l'intérieur des régiments – dans les différentes structures où l'on pouvait prendre un repas ou un verre. Des mess des sous-officiers aux cantines militaires, les émissions sont multiples et traversent tous les corps d'armée (infanterie, cavalerie, artillerie, génie, train des équipages, chars, aviation, écoles, Garde nationale et républicaine, marine…) ainsi que les garnisons, camps militaires et forts. L'ensemble des territoires où ont résidé ces régiments (outremer, ou territoires d'occupation comme la Rhénanie après la Première Guerre mondiale par exemple) est concerné. Les forces alliées, pendant la guerre 1914-18 et après 1945 (notamment les bases militaires américaines et de l'Otan) ont émis ces monnaies. Beaucoup de ces jetons sont aisément identifiables, à l'exception des cantines militaires dont la gestion était confiée à un civil (souvent un ancien militaire) qui éditait des jetons à son nom et dont l'identification n'est pas toujours aisée. Il existe également des jetons de coopératives militaires (352 en 1930 ) qui pouvaient coexister avec des foyers du soldat (dont un certain nombre à l'extérieur de la caserne, notamment dans les villes où circulaient les soldats) ou d'autres œuvres caritatives de l'UFF et de la Croix Rouge. Ce mode d'organisation a été aussi repris dans les camps de prisonniers militaires allemands après 1914, afin d'éviter que le pécule donné puisse être utilisé en dehors du camp en cas d'évasion. Il en fut de même pour les camps d'internement de civils. On peut même trouver des jetons de présence… à l'exercice. Un catalogue, unique en son genre, a été réalisé avant sa disparition en 2008 par Roland Elie, qui propose en 335 pages un inventaire de ces jetons-monnaies et un classement par type et régiment. Les jetons sont présentés sous forme de frottis. Disponible auprès de la CGB, il permet d'appréhender le mode de fonctionnement de ces régiments dans leur quotidien et constitue aujourd’hui le seul document permettant, notamment d'un point de vue régional, de connaître cette activité numismatique particulière et originale. L'ACJM (acjm@orange.fr), éditrice de ce livre, sera toujours intéressée par la découverte ou l'identification de jetons « militaires » qui n'auraient pas encore été recensés. Denis COURTOIS LA NUMISMATIQUE MILITAIRE… DU QUOTIDIEN !

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