Bulletin Numismatique n°223 16 Les épreuves de l’ouvrage consacré aux monnaies royales de Louis XIII à la Révolution (1610-1794) seront présentées le 8 octobre prochain lors du salon du SNENNP (réfectoire du Couvent des Cordeliers). L’ouvrage est actuellement dans sa phase de maquettage et un soin tout particulier est accordé à la présentation et aux illustrations grâce aux talents d’Eric Prignac. Fruit de 30 ans de recherches, reposant notamment sur un fonds photographique de 766 000 photographies d’archives, cet ouvrage bouleversera de nombreux acquis et idées reçues. Des notices détaillées permettront de remettre en contexte chaque émission monétaire, tant sur le plan économique, historique que numismatique. Un grand ménage a été fait dans les appellations monétaires car celles-ci résultaient d’interprétations ou de noms donnés au XIXe siècle à l’étranger et/ou par des changeurs. 28 LOUIS XVI 1774-1791 Double louis d’or aux écus ovales 1775-1785 D LUD• XVI• D• G• FR• - ET NAV• REX•, (var. avec NA• RE• DB à Pau), buste du roi à gauche, le cou cravaté, portant le cordon bleu et la croix de l’ordre du Saint-Esprit sur une veste brodée, les cheveux noués sur la nuque par un ruban ; B. DUVIV. F. sur la tranche de l’épaule. R CHRS• REGN• VINC• IMPE (millésime), écus ovales inclinés de France et de Navarre ; au-dessous le différent d’atelier. 35001 Masse théorique 16,316 g Masse tolérée 16,264 g Titre 917 ‰ Titre toléré 901 ‰ Or 48 l.t. Taille au marc 15 Remède de poids 15 grains par marc Titre ancien 22 carats Remède de titre 12/32 de carat Références H.2 - Ciani.2178 - Dy.1703- G.362-362b - Dr1987.601-601a - Dr1998.611-611a - Dr2000.611-611a - Dr2009.875-876 - Dr2012.800-801 Les doubles louis d’or de Louis XVI reprennent les conditions d’émission des espèces d’or créées en 1726. La cessation de frappe de cette série monétaire pour l’or fut ordonnée par la déclaration du roi donnée à Fontainebleau le 30 octobre 1785 et enregistrée par la Cour des monnaies le 21 novembre 1785 (AN, Z1b 130, f° 158-159). Un arrêt de la Cour des monnaies du 14 décembre 1785 ordonna la difformation des poinçons et matrices destinées aux espèces d’or et détenus pas les officiers des ateliers monétaires (AN, Z1b 130, f° 171-171 v°). Tous les exemplaires frappés à Lille en 1782 ont été frappés avec des carrés gravés par erreur avec un poinçon d’effigie du cinquième d’écu d’argent (buste B). CARRÉS, COINS, POINÇONS ET MATRICES : - Lyon. 28 mars 1775, remise par les juges-gardes aux monnayeurs des premiers carrés : « trois tête et deux pile pour les louis de quarante-huit livres de la nouvelle effigie de louis sese » (AD Rhône, 6B 22). 35001 Nb TB TB+ TTB TTB+ SUP SPL Rar 1775 A 1er s. A 3 740 1 300 1 500 2 200 3 600 6 100 8 500 R3 cgb.fr A B Sur 16 819 monnaies attestées par les archives et/ou figurant en collection, 12 627 monnaies ont été retrouvées. Chaque monnaie attestée est accompagnée de son ou de ses différent(s) soigneusement reproduits, de la quantité frappée - lorsqu’elle est connue - ainsi que des cotes en six états de conservation (soit 75 762 cotes) et d’un indice de rareté qui seront utiles tant pour les experts que les collectionneurs. La numérotation adoptée, totalement inédite, prend en compte les différents règnes depuis Hugues Capet. Un ouvrage sur la période Charles VI - Henri IV est actuellement en préparation et est construit avec la même rigueur alliant travail en archives et monnaies conservées dans les collections ou passées en vente. Comme pour les monnaies royales frappées après 1610, un tel travail ne pourra se faire sans une collaboration étroite avec les collectionneurs. Ainsi serons-nous ravis de pouvoir échanger avec eux et de publier dans les prochains numéros du Bulletin Numismatique leurs monnaies rares ou inédites. 79 LOUIS XVI 1774-1791 Liard à l’écu 1777-1791 D LUDOV• XVI• - D• GRATIA•, tête nue du roi à gauche, les cheveux noués sur la nuque par un ruban. R FRANC ET - NAVARR• REX (millésime), (var• avec RE• DB à Pau), écu de France couronné ; au-dessous le différent d’atelier coupant la légende à 6 heures. 35202 Masse théorique 3,059 g Masse tolérée 2,913 g Cuivre 3 d.t. Taille au marc 80 au marc Remède de poids 4 pièces au marc Références H.19 - Ciani.2197 - Dy.1718- G.348-348a - Dr1987.614-614a - Dr1998.627-627a - Dr2000.627-627a - Dr2009.894-894a - Dr2012.822-823a Le 8 mai 1792, les poinçons et matrices de ces liards furent biffés à la Monnaie de Paris (CAÉF, MP, Ms Fol. 161, f° 50). 35202 Nb TB TB+ TTB TTB+ SUP SPL Rar 1777 H 88 458 20 30 80 220 550 800 PC 1777 W 473 770 15 25 75 200 500 750 C 1778 H 48 000 40 55 120 300 800 1100 R2 1778 N 22 684 40 55 120 300 800 1100 R2 1778 W - - - 15 25 75 200 500 750 C 17781 & 22 000 15 25 75 200 500 750 C 1779 H 82 440 20 30 80 220 550 800 PC 1779 I 180 198 20 30 80 220 550 800 PC 1779 N 121 080 20 30 80 220 550 800 PC 1779 W * 15 25 75 200 500 750 C 1779 & * 30 40 100 270 600 900 R1 1780 A 1er s. * 15 25 75 200 500 750 C 1780 I 301 085 15 25 75 200 500 750 C 1780 N 24 696 40 55 120 300 800 1100 R2 1780 W * 40 55 120 300 800 1100 R2 1781 H 40 530 20 30 80 220 550 800 PC 1781 I 54 102 30 40 100 270 600 900 R1 1781 W 824 250* 15 25 75 200 500 750 C 1 Chiffre de frappe estimé à partir du nombre de pièce mises en boîte et semblant sous estimé par rapport au nombre de pièces retrouvées. cgb.fr L’ouvrage sera disponible en novembre/décembre 2022. Les annonceurs souhaitant faire figurer une page publicitaire en fin d’ouvrage peuvent contacter Joël Cornu à joël@cgb.fr. Arnaud CLAIRAND LES ÉPREUVES DE L’OUVRAGE CONSACRÉ AUX MONNAIES DE LOUIS XIII À LA RÉVOLUTION (1610-1794) SERONT PRÉSENTÉES LE 8 OCTOBRE 2022 27 LOUIS XV 1715-1774 Écu aux branches d’olivier, buste habillé janvier 1726-1741 D LUD• XV• D• G• FR• ET NAV• REX•, (var. NA• RE• DB à Pau), buste du roi à gauche, la tête nue, le cou cravaté, portant le cordon bleu et la croix de l’ordre du Saint-Esprit sur une veste brodée. R SIT NOMEN DOMINI - BENEDICTUM (millésime), écu de France ovale, couronné, entre deux branches d’olivier nouées sous l’écu ; le différent d’atelier coupant la légende à 6 heures. 34125 Masse théorique 29,488 g Masse tolérée 29,258 g Titre 917 ‰ Titre toléré 906 ‰ Argent 5 l.t. (janvier 1726) porté à 6 l.t. (26 mai 1726) Taille au marc 8,3 au marc Remède de poids 36 grains par marc Titre ancien 11 deniers Remède de titre 3 grains Références H.50 - Ciani.2117 - Laf.684 - Dy.1675- G.321-321a - Dr1987.552552a - Dr1998.579-579a - Dr2000.579-579a - Dr2009.819819a - Dr2012.746-746a Ce type monétaire fut créé par un édit donné à Marly au mois de janvier 1726 et enregistré par la Cour des monnaies le 4 février 1726 suivie de remontrances (AN, Z1b 110, p. 407-420). Au sujet de cette réforme se reporter à la notice du louis d’or aux écus ovales et au buste habillé. Pour des questions de coûts, les ateliers monétaires préféraient frapper les écus à ses divisions. Suite à différentes plaintes, le 23 août 1728, le contrôleur général des finances demanda aux intendants de province « qu’il soit monoyé des demys-écus, des cinquièmes, dixièmes et vingtièmes jusqu’à concurrence de ce qu’il faut de chacun de ces espèces pour égaler le nombre des écus cy-devant fabriqués et de deffendre que jusques-là il soit fait d’autres écus que ceux actuellement fondus en lames ». Cette mesure fut mal reçue par les officiers et monnayeurs de Toulouse qui « sont d’autant plus malheureux que depuis le onze septembre 1728 il leur a été défendu de fabriquer des écus et permis seulement de fabriquer des louis d’or et des demy-écus, de cinquièmes, dixièmes et vingtièmes ce qui leur cause un grand préjudice » (AD Hérault, C 1793). Les ateliers monétaire du royaume demandèrent des précisions au sujet de la gravure des carrés de droit et de agencement des légendes. Le 26 janvier 1726, Rambach, commis de Grassin, directeur général des monnaies de France adressa une lettre aux juges-gardes de la Monnaie de Montpellier à ce sujet : « Plusieurs de vos confrères, messieurs, demandent avec empressement une empreinte de la tête d’écu pour servir de modèle à leurs graveurs dans l’arrangement de la légende de leurs carrés où ils se trouvent embarassés et craint que le vôtre ne soit dans le même cas. J’ay cru devoir vous envoyer l’empreinte cy-jointe. Je n’en feray pas de même de celle des louis, d’autant que l’ordre y est égal et qu’il n’y a que la proportion à observer. À l’égard du revers la matrice que vous devez avoir en forme de carré doit luy suffire. » (AD Hérault, 3B 41). Au 31 décembre 1826, 59,67 % des écus et demi-écus frappés entre 1726 et 1794 n’avaient pas encore été refondus dans les ateliers monétaires français (CAÉF, MP, F 25-1). Dans un procès-verbal du 3 décembre 1753 dressé à la Monnaie de Besançon, ces écus sont décrits comme étant à « l’ancienne marque » afin de les distinguer de ceux dits « au bandeau » (AD Doubs, 16B 25). Depuis le XIXe siècle cet écu a été appelé par erreur « aux lauriers ». Hennin, cgb.fr
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