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Bulletin Numismatique n°222 37 STATISTIQUES ET POINTAGES… SE MÉFIER DES CALCULS TROP RAPIDES… Pour tous les billets rares, les statistiques trop générales sont faussées car la rareté et le prix entraînent forcément une concentration des propositions. Imaginons-nous marchands de… billes. Notre stock est de 1000 billes de 11 couleurs différentes : 99 par couleur mais seulement 10 bleues qui sont plus rares, plus chères et recherchées. Au marché aux billes (pourquoi pas !) nous avons un petit stand et nous ne pouvons en proposer que 50. Qu’allons nous apporter ? Les 10 bleues bien sûr, et 4 de chaque autre couleur. Le passant peu avisé, voyant le stand, se dira que les bleues sont les plus communes !! Et pourtant les plus chères ? C’est étrange ! Dans son pointage systématique des billets passés en vente, Kajacques répertorie 29814 billets sur 168 alphabets. Si l’on effectue un calcul – très basique – cela représente une moyenne de 177 billets par alphabet. Si on réduit par le nombre de lettres (de 15 à 20 selon les années), la moyenne est donc d’environ 9 billets par lettre. Avec une quinzaine d’exemplaires, le H.402 serait donc… très commun ! SAUF QUE ! Tous les H.402 qui apparaissent sont proposés à la vente quelle que soit leur qualité. Les stocks, les lots, les trouvailles, sont triés et tous les H.402 en sont extraits, le reste – sauf les états supérieurs – est conservé en vrac ou proposé en lot sans distinction. Il est plus simple de trouver à la vente un H.402 en TB qu’un J.086, un O.018 ou autre dans le même état, mais si les amateurs étaient prêts à payer cinq cents euros pour les ces alphabets, il y en aurait dix fois plus à la vente. La plupart des professionnels ont des stocks de Montesquieu non proposés à la vente car leur faible valeur ne permet pas de créer une fiche, prendre une image et facturer une vente. Tout ceci a un coût qui n’est pas absorbé par les 5 ou 10 euros que représentent un 200F en état TB ou TTB. Comme nos billes bleues, le H.402, mais aussi le Flameng, le Debussy A.26 ou le 100F LOM subissent cette concentration des propositions. Si les pointages sont essentiels, il faut aussi savoir les lire et croiser les informations avec les inventaires pour en tirer les bonnes conclusions. Jean-Marc DESSAL MONTESQUIEU H.402 (F.70TER) STATISTIQUES ET POINTAGES Sur certaines coupures, la Banque de France a utilisé les signes du zodiaque pour indiquer le mois de l’émission du billet. Les représentations des signes du zodiaque ne sont pas bien connues. Il en a résulté une erreur de placement qui enchante les collectionneurs. Étrangement, un seul signe, le lion (juillet), a été régulièrement placé à l’envers, mais surtout il est plus souvent à l’envers qu’à l’endroit ! Trois types de billets utilisent les signes du zodiaque : 100F type 1882 à Filigrane dégagé (F.A48), 5F Noir type 1871 (F.01), 5F Bleu type 1905 (F.02). Les trois types ont eu le même problème du signe du lion placé à l’envers ! - Pour le 100F 1882 et le 5F Noir aucun lion « normal » n’a été retrouvé à ce jour, il semble que tous les lions soient inversés. - Seul le 5F bleu possède donc les deux variantes. Pourtant tout commençait bien. En juillet 1912, le lion du 5F bleu est bien positionné (alph.571 à 726), en 1913 tout va bien (alph.2531 à 2790) le mois de juillet 1915 débute correctement… jusqu’à l’alphabet 7000, et là… patatras, ça recommence. Du 7001 au 7020 le lion est inversé, et cela continue durant tout juillet 1916 (alph.12641 à 13000) ! C’est certainement l’erreur la plus longue de l’histoire mondiale du billet ! Il est incroyable que de 1872 à 1916, cette faute ait pu être reproduite, d’autant que nous ne connaissons pas d’erreur du même type sur les autres signes. Jean-Marc DESSAL LE LION INVERSÉ…

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