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Bulletin Numismatique n°222 27 La première partie de l’ouvrage est centrée sur les prémices du monnayage : des premières pièces grecques aux premières frappes celtiques du Ve au IIIe siècle a. C. (p. 15-128). L’auteur débute par les frappes des monnaies grecques des cités d’Emporion (p. 16-33 et de Rhodè (p. 33-46). Il se penche ensuite sur l’apparition des monnayages en dehors des cités grecques (IIIe – IIe s. a. C.) (p. 46-80) en s’intéressant au prototype macédonien du statère d’or de Philippe II de Macédoine et à l’ensemble de ses imitations dans les régions concernées. Enfin dans une troisième partie, Eneko Hiriart procède à l’étude des imitations des drachmes grecques (Rhodè, Emporion) (p. 80-128). La seconde partie de l’ouvrage est consacrée au développement des monnayages celtiques (p. 129-269). Le développement de la circulation monétaire est envisagé selon un axe géographico-typologique. L’auteur aborde successivement l’axe Aude-Garonne et les monnaies à la croix (p. 129-151), puis les différents monnayages de la Vallée de la Garonne (p. 151-161). J’attire l’attention du lecteur sur la figure 77 des pages 151-152 qui constitue un remarquable tableau de synthèse pour les monnaies à la croix sur le plan, métrologique, chronologique et de la circulation monétaire. Il est suivi par l’étude des monnayages du Languedoc ibérique, des Pyrénées à l’Hérault (p. 161-190), puis du Médoc et de l’estuaire girondin (p. 190-203), complété par les monnayages au nord de la Dordogne et de l’estuaire girondin (p. 203-215). Cette étude se termine avec les monnayages aquitains (p. 215-222) que connaît très bien l’auteur. Dans un second temps, il se penche sur les dernières émissions celtiques dans le sud-ouest gaulois (seconde moitié du Ier s. a. C.) (p. 223-242). J’ai beaucoup apprécié la lecture concernant les séries post-conquête du centre-ouest et leur place dans la circulation régionale (p. 227-239) ainsi que la partie réservée aux monnayages postcésariens du sud-ouest de la Gaule (p. 239-242). La dernière partie de ce grand chapitre est réservée aux monnayages du nord-est de la péninsule ibérique (p.242-269). Les figures 142 (carte de l’Espagne avec synthèse sur la localisation des ateliers monétaires de péninsule ibérique, p. 266) auraient mérité d’être importantes afin d’en faciliter la lecture. De même pour le tableau de la page 269 fournissant un aperçu de la chronologie des monnayages du sud-ouest de la Gaule, qui est tout à fait évocateur. La troisième partie de l’ouvrage, peut-être la plus novatrice, a pour objet : monnaies, économies et sociétés (p. 271-367). C’est à partir des données recensées dans les deux premières parties que l’auteur nous livre ses analyses. Il trace d’abord un tableau des relations économiques et interactions chez les Grecs d’une part et les sociétés indigènes non monétarisées (Ve – IVe s. a. C.) (p. 271-286) d’autre part autour de trois axes portant sur les termes invisibles de l’échange et « la fable du troc » (p. 271-274), puis l’émergence des monnayages dans les cités grecques (p. 274-276) suivi des échanges entre les Grecs et les indigènes (p. 276-281) et enfin l’apparition des premiers monnayages indigènes (p. 281-286). Dans un second temps, il dessine les mutations socio-économiques et l’apparition des monnayages indigènes au IIIe siècle (p. 286329) autour de thèmes tournant sur un contexte d’innovation (p. 286-288) avec un très intéressant tableau repris de M. Py en 2006, de l’apparition des premières monnaies d’or (p. 288-293), le reflet d’une société en mutation centré sur le début de la monétarisation des échanges (p. 294-310) avec de nombreux diagrammes sur différents sites dont celui de La Peyrousse. Une vision croisée sur l’apparition des monnayages permet d’appréhender des tendances générales, des métissages, et des spécificités (p. 310-318). Cette partie se clôt sur la transition au tournant des IIIe – IIe s. a. C. (p. 318-329). Le lien est tracé pour la partie suivante qui porte justement sur cette transition (p. 329-346) avec un binôme entre deux situations géographiques différentes de la péninsule ibérique (p. 329-335) et du sud-ouest de la Gaule (p. 335-346). Enfin dans une dernière sous-partie, l’auteur aborde la grande transformation autour de l’intégration, du morcellement et des singularités monétaires entre la fin du IIe s. a. C. et le milieu du Ier s. a. C. (p. 346-367). Il y étudie les ruptures et continuités de la monnaie dans son contexte historique et humain (p. 346-351) pour dresser un panorama monétaire et culturel pour les années 130/120 à 60/50 a. C. (p. 351-367). Ce dernier point clôt la démonstration d’E. Hiriart avant de nous livrer la conclusion de l’ouvrage (p. 369-375). Nous ne pourrons plus aborder l’étude des monnayages de ses régions sans faire référence à ce travail novateur. LE COIN DU LIBRAIRE, AUX PREMIERS TEMPS DE LA MONNAIE EN OCCIDENT…

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