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Bulletin Numismatique n°221 30 Depuis quelques semaines, nous avons l’immense plaisir de présenter à la vente une large partie d’une de plus belles collections de jetons et médailles des assurances. De nombreux jetons sont illustrés dans la dernière édition de l’ouvrage de Raymond Gailhouste Numismatique de l’assurance française. Cette collection présente de très rares jetons ainsi que des inédits. Une large partie passera en vente en boutique à prix fixe, mais certains apparaîtront aux enchères dans les prochaines ventes Internet Auction et Live Auction. Ci-dessous, vous trouverez quelques mots rédigés à notre demande afin de nous expliquer le cheminement d’une telle collection. « Collectionneur dans l’âme, ce n’est pourtant que très fortuitement que je me suis intéressé à la numismatique de l’assurance. J’étais alors membre du Comité de Direction du groupe d’assurances Mutuelles Unies à l’époque où nous avons repris le Groupe Drouot, alors que le groupe Bouygues avait tenté de l’acheter pour lui éviter une nationalisation éventuelle, que l’élection de François Mitterrand en 1981 rendait plausible. La taille du groupe Drouot étant double de la nôtre, et son image plus brillante, il fallait tenter de rendre l’intégration un peu moins douloureuse pour l’équipe de direction de Drouot ; nous avions donc prévu un grand dîner d’accueil avec tous les directeurs et leurs épouses, ou conjoints, dans notre château de Belbeuf, jouxtant notre siège social près de Rouen ; nous devions trouver des idées de cadeaux de bienvenue symboliques : des bracelets pour les femmes, manifestant une nouvelle union, et pour les hommes, j’avais imaginé un objet également symbolique, l’inclusion de deux jetons provenant des deux groupes dans un bloc de bakélite transparent faisant presse-papier ; je savais que nous possédions en réserve un stock de jetons de toutes nos sociétés, de SeineMaritime, du Calvados ou de l’Orléanais ; l’idée avait été jugée bonne et je suis alors parti à la chasse aux jetons au Groupe Drouot, mais je suis rentré bredouille : ils avaient tous disparu… Nous avons tout de même conservé l’idée en incluant une mutuelle de la Seine-Inférieure et une du Calvados, mais le symbole définitif n’était pas à la hauteur de l’idée initiale. C’est alors que, conquis par les gravures des jetons et médailles, j’ai initié une nouvelle collection, les recherchant chez les principaux numismates parisiens, assez nombreux à l’époque, ou dans les salons spécialisés, comme celui organisé régulièrement à la Bourse ; j’ai eu également la chance de connaître Etienne Page dans les dernières années de sa carrière, qui m’a transmis ses connaissances, fourni les deux éditions du Gauvin, 1907 et 1913, premiers répertoires existants, et vendu une bonne partie de sa très belle collection… À l’occasion d’un salon de la Bourse, j’ai alors fait la connaissance de Raymond Gailhouste, assureur dans le Tarn, qui m’a expliqué son projet d’éditer un nouveau répertoire, beaucoup plus documenté que les Gauvin et comportant toutes les photographies et des estimations de prix ; j’ai tout de suite donné mon accord pour lui apporter mon concours, et il en est résulté une relation très agréable entre nous, physique à Paris, Rouen ou Castres, et surtout épistolaire puisque nous échangions très régulièrement des informations sur nos nouvelles pièces, frottis sur papier à l’appui, qui servaient de préludes aux séances photos ultérieures. D’où trois éditions successives, 1986, 1993 et 2002, peu à peu enrichies de nouvelles trouvailles, surtout de sociétés de secours mutuels vers la fin. Si j’ai été je crois un collaborateur prolixe sur la matière de ces livres, je reconnais tout de même que Raymond Gailhouste a pris en charge la totalité de sa réalisation, conception, mise en page, documentation, photographies, corrections des épreuves et édition définitive, et tout ceci avec un dynamisme et une détermination, qui ont forcé mon admiration. La dernière étape de ma collection a été l’élargissement aux sociétés d’assurances étrangères, surtout européennes, certaines répertoriées par Giacomo Landi. Mais, contrairement aux assurances françaises, ce nouveau territoire de recherches n’avait pas de limite et m’a conduit à m’arrêter puisque les « pièces manquantes » étaient trop nombreuses… » Jean-Paul SAILLARD JETONS D'ASSURANCES

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