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Bulletin Numismatique n°221 13 Rose BIGONI, Monnaies gauloises. La collection de potins au sanglier-enseigne de Moyenvic (Moselle), musée de la Cour d’Or, Eurométropole de Metz, Mémoires des réserves 3, Milan 2021, broché avec rabat, 21 x 29,7 cm, 96 pages, illus. n&b et couleurs dans le texte. Code : lm321. Prix : 20€. Ce très bel ouvrage, édité en Italie sur un papier de grande qualité avec des photos utilisables alors qu’habituellement, les potins au sanglier souvent de qualité médiocre, sont ici identifiables et reconnaissables. Mais ce n’est pas la seule qualité de cet ouvrage clair et synthétique, richement illustré et complété par des cartes et des dessins qui viennent l’agrémenter. L’ouvrage s’articule autour de deux grands thèmes. Le premier est consacré aux monnaies celtiques conservées au musée de la Cour d’Or – Eurométropole de Metz. Le second se concentre sur l’étude typologique du potin au sanglier-enseigne SST 186, complété par le catalogue des monnaies gauloises rattachées à la collection Merciol (exemplaires identifiés), qui comprend 218 monnaies. La préface, sous la plume de François Grosdidier, président de l’Eurométropole de Metz et maire de la cité ainsi que viceprésident de la Région Grand-Est, sert d’entrée en matière à l’ouvrage et rappelle l’importance des collections du musée de la Cour d’Or et de ces monnaies en particulier (p. 5). Elle est suivie d’un avant-propos de Philippe Brunella, directeur du musée de la Cour d’Or, rappelle que l’ouvrage décrit au total 218 monnaies sur un total de 635 exemplaires et insiste sur l’importance de la collection (p. 7). Un sommaire (p. 8-9) très détaillé permettra au lecteur de suivre le cheminement de l’ouvrage. Rose Bigoni, auteur de cette monographie, livre une petite introduction sur les origines de la monnaie gauloise et la naissance de la numismatique celtique (p. 11) en guise de préambule. La première partie, consacrée aux monnaies celtiques conservées au musée de la Cour d’Or-Eurométropole de Metz (p. 11-28) - s’attarde d’abord sur l’histoire et la composition du médaillier celtique, composé de deux grandes collections anciennes, celles du baron Marchant et de l’abbé Merciol composées respectivement de 147 pièces et 282 pièces, auxquelles viennent s’ajouter une partie du trésor de quinaires gaulois du trésor de Robache avec 61 pièces et six du site Le Hérapel,130 monnaies restant indéterminées. L’apport de la collection de l’abbé Merciol, entrée au musée, repose sur le fait que cet ensemble est constitué de matériel provenant d’un site unique, de la Côte Saint-Jean à Moyenvic (Moselle). Est ensuite abordée la constitution de la collection numismatique de l’abbé Merciol (p. 12-14) rédigée avec l’aide de Julien Trapp. Sur cet ensemble, quand en 2014 le constat fut établi que les deux grandes collections messines avaient été mélangées, sur les 282 monnaies de l’abbé Merciol, 218 purent être identifiées à l’aide des inventaires et des publications et font l’objet du présent volume. Ensuite l’auteur s’attarde sur l’étude du site de la Côte Saint-Jean à Moyenvic (p. 14-16). Elle dresse ensuite une liste des types monétaires présents dans la collection Merciol d’après l’inventaire d’E. Fridici en 1890 (p. 17-28). Cette étude repose sur l’incontournable ouvrage de La Tour publié en 1892. Pour cette partie, une monnaie en or des Trévires, 12 sur 31 des monnaies en argent et 12 sur 48 bronzes ont pu retrouver leur provenance liée à la collection de l’abbé, principalement des deniers de l’est de la Gaule, des bronzes des Médiomatriques, des Rèmes des Séquanes ou encore des Véliocasses, Turons ou Nerviens. La seconde grande partie de la collection Merciol est consacrée à l’étude du potin au sanglier-enseigne SST 186 (p. 28-39). L’auteur n’a pas retenu le classement repris par Delestrée-Tache, mais s’appuie sur celui de Simone Scheers dans le Traité de Numismatique de Gaule Belgique, publié en 1977 (p. 32). L’auteur en profite pour affiner et compléter le classement établi par S. Scheers (p. 36-37). Elle compare aussi le matériel de la Côte Saint-Jean avec d’autres ensembles (p. 34), comme ceux des oppida de Fossé de Pandours pour les Médiomatriques ; du Titelberg, de Donnersberg, de l’Heideltränk pour les Trévires, de Boviolles et du site de la Bure pour les Leuques. La seconde grande partie de l’ouvrage est réservée au catalogue des 218 monnaies gauloises identifiées sur les 282 de départ de la collection Merciol (p. 41-88, n° 1-218) avec parfois de très beaux agrandissements (p. 51, 57, 87) pour les potins au sanglier enseigne. Chaque monnaie est scrupuleusement décrite en regard de sa photo à l’échelle 1 avec le poids, le diamètre et l’axe des coins, une bibliographie précise (mais sans le DT), le reclassement effectué par R. Bigoni, le tout complété par le numéro d’inventaire de la monnaie. Une conclusion concise (p. 89) vient clore l’étude et rappelle l’importance du travail d’inventaire et de recollement des collections, complété par la publication qui met au service du public un outil indispensable à la compréhension des monnayages qui circulaient dans la région à l’époque antique. Une bibliographie (p. 91-92), un glossaire simplifié et une table des abréviations (p. 93) ainsi qu’une table des illustrations (p. 95) complètent utilement l’ouvrage. Ce beau livre, sans prétention, rigoureux et précis, mérite de rejoindre votre bibliothèque, où il viendra s’insérer entre ses grands devanciers, témoignage d’une belle collection régionale. Laurent SCHMITT LE COIN DU LIBRAIRE, LA COLLECTION DE POTINS AU SANGLIER-ENSEIGNE DE MOYENVIC

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