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Bulletin Numismatique n°218 19 Cet acte de justice brutal, expression des querelles de droit féodal entre deux suzerains, va constituer l’affront que Jean de Beaufort avec sa famille et ses alliés vont devoir laver. Il était dans les prérogatives du seigneur de Goesnes de juger Engoran. Jean de Goesnes, Raes, châtelain de Beaufort, et Richard, seigneur de Fallais, avec les seigneurs de Celles et de Spontin, de leurs propres initiatives, prennent les armes, détruisent le château de Halloy, pillent Ciney et brûlent tout dans les alentours. De bonne guerre, Jean de Halloy réplique en ravageant les terres de Goesnes. Il pille et brule le hameau de Jallet. Les frères, les neveux, les alliés du seigneur de Goesnes amènent des renforts considérables. Quoique vassaux du prince de Liège, ils vont demander l’aide du marquis de Namur, Gui de Dampierre, du comte Henri V de Luxembourg puis de son fils Henri VI, du duc de Brabant, et des comtes de Flandre. Denier - Henri V le Blondel © smy77 Avers Chevalier galopant à gauche brandissant une épée de la main droite et se couvrant d’un écu au lion luxembourgeois de la main gauche. La légende est écrite à l’envers et débute près des pattes arrières du cheval. Le S, séparé du reste de la légende se trouve près de la tête du cheval. Le tout entouré par un grènetis extérieur. Inscription : hΛИRI S Traduction : Henri Revers Château sommé d’un donjon crénelé, surmonté d’une tête de guetteur de profil à droite. À gauche de la tour une fleur de lys, à droite une croisette. La légende débute sur le côté gauche du châtel. Grènetis extérieur. Inscription : LVSE NBOR Traduction : Luxembourg Tranche Lisse Commentaires Pièce rare, non datée, frappée à l’atelier de Luxembourgville. Peu de variantes au niveau des légendes connues, trois légendes différentes pour le droit, deux pour le revers dont une où le O a été gravé au moyen d’un poinçon V retravaillé pour l’occasion. Avers : a. HΛnRI S b. hΛИRI Sc. hAИRI S Bernays et Vannerus mentionnent un exemplaire au lys remplacé par un fleuron (BV, p. 36). Weiller conteste l’existence de cette pièce (musée de Bruxelles) et explique que la partie en question « est mal venu, mais pareille à toutes les autres pièces » (Weiller, p. 195). Probst ne mentionne pas cet exemplaire, ni aucune variante. Henri V, fils d’Ermesinde, reprit la succession des comtés de Luxembourg, Laroche et le marquisat d’Arlon. Il agrandit durant son règne considérablement le territoire du comté de Luxembourg. Son mariage avec Marguerite de Bar lui apporta la seigneurie de Ligny. Par différents conflits et par inféodations, il acquit les territoires de Marville, Arrancy, Salm-en-Ardenne, la deuxième partie de Diekirch ainsi que les seigneuries d’Amblève, Saint-Vith et Neundorf. https://fr.numista.com/catalogue/pieces80753.html Denier - Henri VI au fleuron © WAG Online Auktions Luxembourg Henri VI (1281-1288) Pièce courante 1281-1288 Denier Comté - Florin (963-1353) Argent 0,53 g Références L# 14-1, Weiller# 10, BV# 12, Bd# 1862 Avers Écu luxembourgeois, à simple nervure, champ burelé de 9 pièces au lion rampant et couronné, à la queue simple trilobée, à gauche, entouré par la légende débutant à 12 heures et un grènetis extérieur. x+x xhCO MES Henri comte Revers Châtel à quatre créneaux, à toit angulaire, surmonté d’un fleuron et flanquée de deux ouvrages défensifs. Légende entre un filet intérieur et un grènetis extérieur. xx DELVCEB de Luxembourg Tranche Lisse Ce denier fut frappé à l’atelier de Luxembourg-ville, ce qui était le cas pour toutes les pièces frappées sous Henri VI (6 deniers, 2 oboles). Le poids moyen de 51 pièces était de 0.53 g (Weiller, p. 13). Bernays et Vannerus mentionnent des poids extrêmes de 0.43 g. et 0.65 g. (BV, p. 51), selon eux, le numéraire d’Henri VI se caractérise par un sensible affaiblissement du poids comparé au frappes antérieures. https://fr.numista.com/catalogue/pieces80899.html Devant cette escalade de destruction et de violence, les gens du Condroz, de Dinant et de Huy se tournent vers leur suzerain le prince de Liège, Jean d’Enghien. LIÈGE - ÉVÊCHÉ DE LIÈGE - JEAN D’ENGHIEN Esterlin n.d. Huy Estimation : 750.00 € Esterlin Huy billon 19 mm Axe des coins : 3 h. 1,10 g. R2 RÉFÉRENCE OUVRAGE :Ch.207 - Mig.207AVERS: X I-OH-ANNE-SX EPCX. Lion à gauche tenant l’épée haute, dans un écusson triangulaire. (Jean, évêque). REVERS: X LE-ODI-EN-SIS, (N BOULETÉE). Croix coupant la légende, cantonnée au 1 d’un I, au 2 d’une h, au 3 d’un Y, au 4 d’un O (HOYI). (de Liège).LIÈGE - ÉVÊCHÉ DE LIÈGE - JEAN D’ENGHIEN (1274-1281) Jean d’Enghien succéda à Henri de Gueldre à Stavelot et Liège. Il entra à Liège le 31 octobre 1274. Il mourut le 24 août 1281, victime d’un guet-apens. https://www.cgb.fr/liege-eveche-de-liege-jean-denghien-esterlin-n-d-huy-ttbttb,v33_1488,a.html Jean d’Enghien est un intellectuel obèse et indolent peu coutumier du fait militaire. Sa mollesse, la médiocrité de son intervention, vont exaspérer les Liégeois qui décident de partir en campagne malgré lui. Les milices urbaines et rurales, les vassaux de l’Église de Liège, sont convoqués sous le commandement de Burchard d’Avesnes chanoine de Saint-Lambert. Les forces du comte de Namur entrent en Hesbaye pendant que le comte de Luxembourg ravage Ciney. De l’autre côté, les Dinantais attaquent Spontin, les Liégeois et les Hutois pénètrent sur les territoires des confédérés. Pendant 3 ans, cette terre va connaître une guerre affreuse faites de pillages, de ravages et de massacres. On aurait compté jusqu’à vingt mille victimes et la mise à feu et à sang d’une soixantaine de villages du Condroz. LA GUERRE DE LA VACHE DE CINEY

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