cgb.fr

Bulletin Numismatique n°213 10 Comment rendre compte d’une telle somme en quelques pages sans passer à côté de grandes idées développées dans le corps du livre ? Ces quelques lignes ne se seront donc qu’un hors d’oeuvre et je ne puis qu’inviter les futurs lecteurs à l’ou- vrir et à le découvrir. Mais n’imagninez pas un instant le par- courir d’une seule traite, renoncez-y immédiatement. Comme un grand vin ou un alccol rare, il se déguste au coin du feu ! Si l’ouvrage débute dans la seconde phase de ce que l’on nomme la période héllénistique, l’auteur, après les remercie- ments de circonstance (p. 5-6) entame son parcours par une introduction générale (p. 7-26), placée « dans l’ombre de Crésus ». Faut-il rappeler pour ceux qui l’auraient oublié, que la monnaie est née à la fin du VIIe siècle avant J.-C. dans cette région où se côtoient les noms quasi-mythiques du Pactole et du roi Lydien dont la richesse et l’opulence étaient légen- daires et qui ont peut-être provoqué sa chute en 546 av. J.-C. Cette introduction est aussi le moyen de définir, outre le cadre géographique, les circonstances historiques des origines à la période gréco-romaine avec ses particularités et ses spéci- ficités. La première grande section de l’ouvrage porte sur l’étude et l’analyse numismatiques (p. 30-688). Elle se compose de trois chapitres, le premier consacré à la méthode de classement et de traitement du matériel numismatique (p. 29-36) avec l’établissement de la liste du matériel étudié réparti entre les collections publiques et privées, les trésors et les monnaies de fouilles ainsi que les catalogues de vente. L’ensemble du cor- pus comporte un ensemble de vingt-deux ateliers pour un total de 8281 exemplaires, 2204 coins de droit et 3908 coins de revers (en réalité 3925 avec Tmolos qui n’a pas été comp- tabilisé) : Apollonis (185 ex., 50 n°, 53 coins de droit et 74 de revers, p. 38-48), Attaleia (113 ex. 60 n°, 45 coins de droit et 77 de revers, p. 49-58), Bagis (248 ex., 89 n°, 76 coins de droit et 115 de revers, p. 59-74), Cilbiani Inférieur (172 ex., 102 n°, 69 coins de droit et 104 coins de revers, p. 75-89), Cilbiani Superieur (61 ex., 33 n°, 32 coins de droit et 39 de revers, p.90-95), Daldis (103 ex., 55 n°, 49 coins de droit et 59 de revers, p. 96-105), Dioshérion (187 ex. 80 n°, 78 coins de droit et 105 de revers), p. 106-120), Gordos Iulia (243 ex., 98 n°, 77 coins de droit et 117 de revers, p. 11-137), Hermo- capélia (131 ex., 42 n° (45) 44 coins de droit et 58 de revers), Hiéracomè/Hierocésarée, 225 ex. 83 n°, 79 coins de droit et 114 de revers, p. 146-159), Hypaipa (623 ex., 287 n°, 175 coins de droit et 335 de revers, p. 160-203), Hyrcanis (127 ex., 55 n°, 37 coins de droit et 64 de revers, p. 204-212), Magnésie du Sipyle (601 ex., 162 n°, 137 coins de droit et 248 de revers, p. 213-243), Maiona (378 ex., 120 n° 102 coins de droit et 159 de revers, p. 244-266), Mosténè (159 ex., 51 n°, 48 coins de droit et 85 de revers), Philadelphie (978 ex., 302 n°, (215) 216 coins de droit et 439 de revers, p. 277-328), Saitti (461 ex., 141 n°, 96 coins de droit et 192 de revers, p. 329-352), Sardes (1650 ex., 410 n°, (381) 382 coins de droit et 807 de revers), Silandos (232 ex., 78 n°, 63 coins de droit et 94 de revers, p. 433-446), Tabala (179 ex., 56 n° 52 coins de droit et 87 de revers, p. 447-457), Thyatire (1167 ex., 380 n°, 277 coins de droit et (534) 536 de revers) et enfin Tmolos Auréliopolis (38 ex., 17 n°, 17 coins de droit et de revers, p. 521-524). C’est l’une des plus grosses études consa- crées aux coins de droit et monnayages hellénistique et grec impérial (provincial aujourd’hui). L’ensemble est complété par une clé pour l’utilisation du catlaogue. Le chapitre 2, le plus important de l’ouvrage en nombre de pages, est consacré au catalogue (p. 37-524) dont nous avons repris le pointage ci-dessus avec des erreurs minimes au ni- veau des coins sans avoir pointé l’ensemble des exemplaires ! Ce catalogue est complété aux pages 525-528 d‘une table des liaisons de coins entre cités différentes, mise en lumière pour certaines dès 1972 par K. Kraft dont l’ouvrage reste une source d’inspiration et de réflexion encore aujourd’hui et mérite toute notre attention. Le troisième chapitre de cette première partie est réservé à l’étude des ateliers lydiens aux époques hellénistiqueset et impériale (p. 528-688) avec pour chacun des monnyages des tableaux portant sur les rythmes et volumes de production et la métrologie pour la fin de la période attalide, le monnayage cistophorique et des différentes cités (p. 528-543). Cet en- semble est complété par l’étude des monnayages provinciaux, cette fois-ci pour les Julio-Claudiens et les Flaviens (p. 544- 549) puis la répartition par cité pour les mêmes périodes (p. 550-569) avec de nombreux tableaux, mettant en valeur le rapport entre poids et diamètre des espèces. Une partie im- portante est consacrée à la circulation monétaire entre le IIe s. av. J.-C. et le Ier s. ap. J.-C. avec l’étude des trésors et des grands sites fouillés comme Sardes. Le tout est complété par une cartographie irréprochable de Fabrice Delrieux (p. 570- 580). La même méthode de travail est ensuite appliquée pour la seconde période qui court du règne de Nerva à celui de Gallien (p. 581-688) avec la même rigueur et teneur scienti- fique, agrémentée et complétée par une série de tableaux, gra- phiques et cartes d’une grande précision et utilité. Ainsi se clôt le premier volume. La deuxième partie de l’ouvrage s’ouvre sur la « géohistoire » et la géographie historique de la Lydie antique avec un essai de définition critique (p. 695-746). Cette partie est illustrée par un nombre incroyable de cartes et de tableaux consacrés à Sardes et au « désert lydien » avec la répartition des différents ateliers depuis la Paix d’Apamée en 188 av. J-C. jusqu’ à la période sévérienne. Le second point abordé concerne les monnaies de fouilles trouvées sur les grands sites comme Sardes, Aphrodisias de Carie, Claros (Ionie), Didymes (Mi- let), Éphèse, Hierapolis de Phrygie, Ilion (Troie), Pergame ou bien encore Priène qui permet à l’auteur, d’étudier la présence des monnaies lydiennes sur ces différents sites et la circulation de ces monnaies dans l’espace géographique concerné (p. 704-746). La troisème grande partie de l’ouvrage a pour thème : l’his- toire de la Lydie par ses monnaies de 228 av. J-.C à 268 ap. J-C. (p, 747-922). Une première partie regroupant les cha- pitre 4 à 6 s’intéresse au sort de la Lydie à l’épreuve de Rome dans « l’entre deux mondes » (228 av. J.-C. - 96 ap. J-C.) (p. 747-826). Le chapitre 4 revient sur la transition attalide (p. 747-772) puis le cinquième chapitre en étudiant la province d’Asie s’interroge sur un changement de paradigme après le legs d’Attale en 133 av. J.-C. et l’organisation de la province dans les années qui suivent (p. 773-792) avant de voir com- ment se place la Lydie confrontée au régime du Principat dans un sixième chapitre qui termine la première partie de cette étude (p. 793-819).

RkJQdWJsaXNoZXIy MzEzOTE=