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Bulletin Numismatique n°211 34 Ce chapitre donne ainsi corps et vie à ce qui se cache derrière ce terme trop général d’« Administration des monnaies ». Le chapitre 5 est entièrement dédié à l’atelier du graveur gé- néral. Avec la nouvelle organisation, le rôle du graveur général change. Il ne produit plus seulement les poinçons mais se charge de la production des coins pour tous les ateliers. Après un rappel des responsabilités décrites par la loi, ce chapitre très détaillé énumère nominativement les salariés de Dupré et leurs fonctions (on a retrouvé 43 acteurs). Puis est décrit chaque processus au sein de cet atelier : prépa- ration des nouveaux types monétaires, réalisation des poin- çons et matrices de première création, des poinçons origi- naux, des matrices originales, des poinçons de reproduction et enfin des carrés. Grâce aux archives, on montre que cette époque fut charnière pour la création des carrés, passant du sur-mesure adapté à chaque machine en activité dans les dif- férents ateliers, à un modèle uniforme puis à une forme d’in- dustrialisation par le procédé de Droz. Ce chapitre est riche- ment illustré par les coins et poinçons de cette époque préservés au sein du musée monétaire de la Monnaie de Paris. Carré de Cinq Centimes © Collections historiques de la Monnaie de Paris / Photo ADF L’Administration des monnaies rendait obligatoire l’épreuve des carrés avant leur livraison aux différents ateliers ; cette étape est décrite et illustrée par des épreuves qui ont subsisté. A cette époque, la regravure des dates et différents est cou- rante afin d’employer des coins qui n’ont pu l’être pour l’an- née où ils ont été initialement créés et pour la destination prévue. Ce procédé est mis en lumière par les archives d’une part et par des illustrations de monnaies d’autre part. Ce qui interpelle tout particulièrement dans la gravure des « Union et Force », ce sont les variations dans la couronne du revers constatées depuis seulement près de 20 ans. Grâce à l’apport cumulé de plusieurs collectionneurs, de nouvelles caractéristiques ont été mises à jour récemment. En réanaly- sant, à la lumière de ces nouveaux éléments, près de 1 500 Union et Force couvrant l’intégralité des différentes lignes connues, il a été possible de distinguer 72 variations diffé- rentes de la couronne de revers (!) et nous avons dû créer une trentaine de nouvelles variantes de monnaies. En plus de ces diverses descriptions, nous avançons une explication à ces variations aussi multiples du revers. Par ailleurs, la gravure étant artisanale, les coins de cette époque, qu’ils soient pour la frappe d’argent ou celle de cuivre, présentent parfois des erreurs qui sont également dé- crites et illustrées dans ce chapitre. Nous évoquons aussi que parmi ses missions, Dupré était amené à expertiser les monnaies suspectées de fausseté. Ce chapitre se conclut par un focus sur les aciers et leurs qualités qui étaient une préoccupation majeure du graveur général. Le chapitre 6 est consacré au fonctionnement générique d’un atelier monétaire et aux responsabilités des acteurs définies par la loi du 22 vendémiaire an IV : directeur d’atelier, com- missaire national, contrôleur du monnayage, caissier, barreurs et monnayeurs. Les étapes de fabrication monétaire de l’époque sont également décrites : fontes, préparation des flans, marquage de la tranche, frappe des monnaies (au balan- cier, au mouton), contrôle des monnaies… Les erreurs de fabrication dans ces étapes sont expliquées et illustrées. À la suite de ce chapitre, chaque atelier fait l’objet d’un traite- ment propre avec la présentation des acteurs et du fonction- nement de ces ateliers pendant toutes leurs périodes de pro- duction. Pour chaque atelier, outre une idée de la vie de l’atelier et parfois ses « petites histoires », l’analyse des archives nous a permis de donner le nombre de coins fournis, les déli- vrances effectuées. Plan de l’emplacement de l’Hôtel des monnaies de Genève © Collections historiques de la Monnaie de Paris / MEF-MACP, SAEF/T.PL_7 / Photo ADF Est dressé par ailleurs un inventaire des variantes connues qui sont toutes illustrées par le plus bel exemplaire connu (ou du moins la plus belle photo connue) avec une présentation de leurs cotes. Pour constituer cette collection « incroyable et merveilleuse » (clin d’œil à l’époque du Directoire), nous avons fait appel aux collectionneurs spécialisés (dont bon nombre sont membres de notre association « l es Amis du Franc »), aux musées français et étrangers, à l’ANS (American Numismatic Society) et plus généralement aux professionnels de la numismatique. Les chapitres 7 à 21 couvrent ainsi les ateliers de Paris (A), Metz (AA), Rouen (B), Strasbourg (BB), Lyon (D), Genève (G), Limoges (I), Bordeaux (K), Bayonne (L), Toulouse (M), Marseille (MA), Perpignan (Q), Orléans (R), Nantes (T) et LE LIVRE : « LE FRANC D’AUGUSTIN DUPRÉ »

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