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Bulletin Numismatique n°210 34 I l est très courant de nos jours de trouver dans des fonds de tiroirs, dans des placards, des greniers… des boîtes contenant des monnaies du XX e siècle. Cela n’est pas étonnant étant donné les frappes importantes de l’époque de plusieurs dizaines de millions d’exemplaires par année. De nombreux collectionneurs ont eu entre leurs mains des mon- naies d’un franc ou deux francs Morlon ou Bazor qui ont été démonétisées très tardivement. Je pense qu’un certain nombre de numismates s’intéresse à ce domaine de collection en choisissant une ou plusieurs séries, mais malheureusement mon apport sur la rareté ou la valeur de ces pièces va être limité et je m’en excuse, par contre cela ne m’empêche pas de faire certains commentaires. Je reconnais que parmi les quelques articles relatifs aux mon- naies françaises que j’ai présentés dans ce journal, il y en a en effet très peu consacrés aux monnaies postérieures à 1900. Cela n’est pas un hasard, mais un choix personnel car je n’ai pas assez d’informations concrètes sur ces séries qui me per- mettent de faire une analyse cohérente. Lorsque je publie un article sur une série en particulier c’est que j’ai « étudié » cette série et par conséquent l’information que je présente aux lec- teurs est basée sur du réel, à partir de données suffisantes en provenance de nombreuses ventes aux enchères, de maisons de grading…Ces informations sont facilement vérifiables par le lecteur car dans la majorité des cas on peut les retrouver sur internet. Mon « travail » en plus de rechercher toutes ces don- nées consiste à les organiser, les présenter de façon claire et en tirer certaines observations ou conclusions. Il est impossible de connaître avec une faible marge d’erreur pour les séries « récentes », les données correspondantes aux nombres d’exemplaires de qualité supérieure ou des résultats de ventes car elles n’existent pas ou bien il y a trop peu de données exploitables. Est-ce qu’un collectionneur va payer 25€ ou même 10€ pour faire grader une monnaie dont la cote est de 10€, 20€ ou 100€ ? La réponse est bien évidemment non. Dans ces conditions, il n’y aura pas de données quant aux monnaies gradées dans les états supérieurs et par consé- quent il est impossible de déterminer la rareté relative entre les différentes années de frappe. Il existe pour certaines va- leurs bien particulières des années pas courantes que les pro- fessionnels ainsi que les numismates spécialisés connaissent, mais c’est très difficile à évaluer et pour ces raisons je préfère m’en tenir à ce que disent les catalogues de cotation et par conséquent ce que l’on peut en déduire. Afin d’illustrer cela, je choisis au hasard la série d’un franc au type Morlon de 1941 à 1959 qui ne présente pas apparem- ment d’année rare (à part la Graziani qui est en fait un essai). A la vue des cotes, on peut conclure qu’en dessous de la qua- lité SUP, cette monnaie est extrêmement courante et on la trouve très facilement dans des lots ou lors de salons, à des prix dérisoires. En état SUP, les cotes sont également relative- ment basses et on doit pouvoir les acheter avec une décote importante 40%/50%. Les monnaies de l’atelier de Beau- mont sont plus difficiles à trouver en SPL ou FDC, mais seuls les numismates qui font cette série savent quelles sont les pièces clés de cette série ; en réalité la grande majorité des professionnels n’en savent trop rien car ce n’est pas une série commercialement intéressante. On trouve par contre des données très intéressantes sur le site de la CGB : • Dans la partie boutique, on peut voir les monnaies que propose cette société et je constate que par exemple pour les années 1947 et 1957, plusieurs exemplaires gradés FDC sont présents. Il est fort probable qu’un rouleau intact soit à l’origine de ces offres. • En regardant maintenant la partie archive, je remarque que les monnaies de très belle qualité se limitent aux années 1947, 1947B, 1948B, 1950, 1950B, 1957, 1959, par contre étrangement il n’y a pas d’exemplaires pour les années 1941, 1944, 1945 et 1946. Je ne sais pas à vrai dire ce qu’il en est, mais c’est peut-être une piste intéressante à exploiter. À partir de 1900, on trouve de nombreux essais selon les sé- ries. Ils ne sont pas toujours faciles à trouver et c’est une façon d’enrichir un domaine en particulier, car en réalité et selon mon point de vue c’est le vrai intérêt du collectionneur : cher- cher, fouiner. C’est à partir de ce simple exemple que l’on comprend qu’une série qui est a priori très courante est finalement intéressante dans la mesure où l’on cherche à aller plus loin, avec des don- nées « limitées » que l’on retrouve assez facilement et qui nous sont très utiles. Personnellement, je conseille de choisir des séries avant 1960 car elles sont moins courantes. Il faut savoir que les séries après 1960 sont très courantes en très belle qualité, ce qui si- LES SÉRIES FRANÇAISES À PARTIR DE 1900

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