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Bulletin Numismatique n°208 32 J e pensais à tort lorsque j’ai commencé à rédiger cet ar- ticle, qu’il serait assez court, mais je me rends compte que finalement, il y a beaucoup de choses à expliquer, que faire une estimation prend du temps et que ce n’est pas si simple ; MAIS d’une part la démarche est intéressante et peut rapporter ses fruits et d’autre part, vous aurez la conscience tranquille ayant estimé la valeur de votre collection. Un ap- partement sera bien plus simple à estimer, il suffit de connaître la surface, le prix du mètre carré dans le quartier et de prendre en compte l’état général de l’appartement, l’étage, la vue, la terrasse, le box. Combien de fois n’ai-je pas lu ou entendu : « je connais la valeur de ces monnaies, je ne vais pas les brader, ces monnaies sont très anciennes et par conséquent très chères… » Il m’est arrivé de voir des offres de monnaies décrites comme étant très anciennes et qui datent de 1960 ! Dans de nombreux cas, cela est en vérité très éloigné de la réalité, mais les vendeurs sont convaincus qu’ils détiennent un trésor, alors qu’ils n’ont jamais ouvert un catalogue de numismatique. La science infuse n’existe pas et pour savoir il faut en tout premier lieu apprendre ! Faire une estimation précise pour une monnaie exception- nelle ou une monnaie très rare de très belle qualité est impos- sible, car il suffit de deux amateurs avec des moyens impor- tants pour arriver à un résultat délirant et inimaginable. L’explication est simple : généralement l’argent arrive avec l’âge, l’argent à la banque est un gage de sécurité mais cela n’apporte aucune satisfaction particulière, alors que vous pouvez contempler un objet d’art tout le temps et l’émotion est toujours présente et impérissable. N’étant pas éternel, c’est un plaisir que l’on peut s’offrir à différentes échelles ! Dans la grande majorité des cas, réaliser une estimation est « relativement » simple, bien que cela puisse prendre un cer- tain temps et en particulier quand vous ne l’avez jamais fait auparavant. Comment font les experts et les professionnels ? Et bien, d’abord cela fait plusieurs années qu’ils travaillent dans ce domaine et ils ont acquis une certaine expérience et des connaissances qui sont indispensables dans tous les do- maines et tous les métiers. D’autre part, il y a une certaine façon de procéder qui bien évidemment nécessite préalable- ment des connaissances minimales. Par exemple, supposons qu’un vendeur propose à un professionnel un lot de monnaies du XX e siècle. Il y a en réalité très peu de monnaies correspon- dant à cette période qui ont une cote élevée. Une douzaine au plus, donc la recherche du professionnel va se focaliser sur ces douze pièces principalement et aussi sur les pièces neuves. Des monnaies qui ont une cote de l’ordre de 20€/30€ ont très peu d’intérêt pour les professionnels, car elles sont en général très courantes. Il y a très peu de marge et ce que recherche le professionnel en tout premier lieu n’est pas d’avoir du stock, mais plutôt d’acheter des pièces qui vont se vendre rapide- ment avec une marge correcte. Une collection de 100 pièces avec une cote totale de 2 000€ sera bien plus difficile à vendre qu’une seule belle pièce à 2 000€ qui par contre se vendra très rapidement. Pour les monnaies antérieures disons à 1900, l’estimation est bien plus compliquée, car il existe bien plus de monnaies « intéressantes » en termes de prix et il faut donc réaliser une certaine démarche, qui est l’objectif de cet article. Bien que les catalogues de cotation soient en général assez précis, en tout premier lieu, rappelez-vous que les catalogues de cotation ne sont pas imprimés toutes les années et bien qu’en temps « normal » les cotes varient faiblement, ce n’est pas le cas lors d’une forte croissance économique ou au contraire lors d’une récession. De plus, il faut savoir que les cotes sont valables si et seulement si : il existe d’une part une quantité suffisante d’exemplaires proposés et d’autre part un certain nombre d’acheteurs potentiels. Dès que vous sortez de ce cas de figure, les cotes peuvent varier dans des proportions très importantes. Dans le cas des monnaies françaises, les cotes pour la grande majorité des monnaies postérieures à 1900 correspondent à ces critères. Quant aux monnaies plus anciennes, il faut prendre en considération trois paramètres pour arriver à estimer une pièce en particulier : - La qualité est fondamentale, que la monnaie soit courante ou pas. - La rareté est un paramètre essentiel à prendre en compte. - La quantité d’amateurs intéressés par cette monnaie. Vous allez en tout premier lieu commencer par trier vos mon- naies en mettant de côté les plus belles, c’est-à-dire celles qui ont un potentiel de valeur. Ensuite vous allez regarder à nou- veau le lot mis de côté et pour cela il vous faut obligatoire- ment une loupe X10 afin d’évaluer la qualité des monnaies. Si votre monnaie a de nombreux petits coups ou des signes d’usures (des petits plats) sur une grande partie de la surface, ce n’est pas une monnaie de qualité. Vous vous apercevrez à ce moment qu’il ne reste pas beaucoup de pièces du lot. Une fois cette opération réalisée, vous allez faire deux lots en séparant les monnaies par période, c’est-à-dire XX e ou XIX e siècle et vous allez vous intéresser en priorité aux monnaies du XIX e siècle. Il existe des pièces très rares qui ont une cote élevée ou très élevée pour des états de conservation « assez bas », par exemple la 5 francs 1807A au type transitoire dont la cote en TB est de 2 000€ ou la 5 francs 1814CL qui en TB a une cote de 7 500€. C’est un fait que ces deux monnaies sont très rares, mais en réalité, il n’y a pas beaucoup d’ama- teurs disposés à payer ces prix car elles ne sont tout simple- ment pas belles et l’esthétique est la première chose que l’on voit, que la monnaie soit rare ou pas ! Pour savoir si une monnaie est rare ou pas très courante, il suffit de regarder la cote correspondante dans un catalogue de cotation ou sur le site internet de CGB www.lefranc.net. Si la cote la plus élevée qui correspond à l’état FDC est par exemple de l’ordre de 100€/200€, la monnaie n’est pas rare ; par contre si la pièce n’est pas cotée pour l’état SPL ou FDC ou la cote est élevée, alors il faut faire des recherches plus approfondies et pour cela, il faut être certain de la qualité réelle de la mon- naie. COMMENT ESTIMER LA VALEUR D’UNE MONNAIE FRANÇAISE RARE OU PAS COURANTE DU XIX E OU XX E

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