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Bulletin Numismatique n°208 20 Imitation de Constance II pour Arles (coll. O.G.) C ette imitation de Constance II provient du trésor dit « deMonnéron », découvert il y a un demi-siècle, que L. SCHMITT évoque dans un article du BM CGB n°12. Elle est reproduite en 4 exemplaires en p. 51 de l’AMA de Ph. Ferrando, partageant tous les mêmes coins de droit et de revers. Selon F. Weber (1), le dépôt - comprenant quelques centaines de monnaies - était composé en grande majorité de bronzes de Constantin I, accompagnés de ceux de ses fils. Quelques Licinius, Constance Galle, Décence, Magnence, et de rares Julien complétaient le lot. Très peu d’imitations, dont celle-ci et une maiorina de Magnence. Il est donc probable que ce trésor fût enfoui entre 355 et 360, lors des invasions barbares que Julien César fut chargé d’endiguer. CGB ayant commercialisé 4 exemplaires de cette imitation (2), nous en connaissons la métrologie. J’ai donc pu comparer leurs poids avec, d’une part, les monnaies de Constance II de même type des années 349-350 (réf. AMA 1120 à 1141), et d’autre part, celles de Magnence des années 350-352 (AMA 1254 à 1279). Les données proviennent de 113 exemplaires enregistrés dans la base Nummus Bible II, soit 32 pour Constance II et 81 pour Magnence : UNE MONNAIE DE NÉCESSITÉ CONSTANCE II SOUS MAGNENCE ? On constate que le poids de l’imitation se situe dans la four- chette haute des monnaies de Constance II, et qu’il est singu- lièrement plus élevé (+30%) que les monnaies de Magnence. On notera que l’exemplaire le plus léger est déjà dans la moyenne de ceux de Magnence. Nous n’en connaissons pas le titre, mais celui des monnaies officielles Constance II de 348-349 n’atteignait qu’environ 2%, pourtant très « élevé » pour l’époque, et celui de la maio- rina de Magnence chuta immédiatement à 0,5%, soit guère plus que le pourcentage contenu dans le cuivre à l’état natu- rel (3) : si cette imitation avait été réalisée après 350, le fai- blage des monnaies de Magnence aurait fait perdre à l’atelier irrégulier l’éventuelle économie d’argent métal par le surpoids d’alliage ! Il me semble par ailleurs peu probable qu’elle ait été frappée à la même période que la monnaie officielle, car les imitations visaient en général des émissions antérieures. Ceci me conduit à émettre l’hypothèse qu’elle fût produite comme monnaie de nécessité durant la courte période de transition entre la dernière émission de Constance II et la première de Magnence, l’atelier irrégulier ignorant que Mag- nence déciderait d’un faiblage de la maiorina et d’un abaisse- ment de son titre, et les espèces ayant pu manquer par thésau- risation (temps d’incertitude) et dans l’attente des nouveaux types : la première émission d’Arles pour Magnence est d’ail- leurs rare (AMA 1254, 3 ex.), type de transition qui reprend simplement le revers FTR et le buste de Constance II, n’en modifiant que la titulature au profit de Magnence. Olivier GUYONNET (1) Frédéric WEBER, Les bronzes du IV e siècle du trésor dit de Monnéron , 2005. (2) Références CGB V24_0735, brm_497047, brm_517240, brm_524811. (3) I. Bollard et J.-N. Barrandon, Nouvelle contribution à l’étude du monnayage en bronze du IV e siècle après J.-C. , R.N. 2006, p. 277-310.

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