cgb.fr

Bulletin Numismatique n°207 34 Monnaie d’or, au droit la reine assise sur son trône tenant sceptre et globe, à ses pieds le portcullis et la légende ELIZA- BETH : D’ : G’ : ANG : FRA ET HIB REGINA ; au revers la rose des Tudor avec en son centre le blason royal aux armes de France et d’Angleterre et la légende A. DNO’. FACTV’. EST. ISTVD. ET. EST. MIRABIN. OCVLIS. NPS ; Ø 44 mm - 15,460 g. Cette monnaie se caractérise par une plus grande finesse que la précédente quant à son style mais aussi quant à sa plus grande pureté en or (99%). Au droit, la reine sur son trône, tenant les attributs du pouvoir, à ses pieds, le portcullis. Au revers, la rose ouverte des Tudor, en son centre un blason aux armes de France et d’Angleterre, on y lit A DOMINO FAC- TUM EST ISTUD ET EST MIRABILIS IN OCULIS NOSTRIS soit : Ceci est l’œuvre du Seigneur et c’est merveil- leux à nos yeux. La frappe de ce souverain a bénéficié de la technologie la plus moderne de l’époque, importée par des artisans italiens. C’est dans la netteté des petits détails, dans la beauté de cette piece et dans sa qualité que se trouve la justi- fication de son appellation. En quelque sorte cette finesse fi- gure le passage du monnayage médiéval au monnayage mo- derne avec l’effacement de ces monnaies minces et légères de style et de graphie gothiques comme le suggérait Philip Grier- son. Michelangelo Florio vit dans la famille de John CROLLA- LANZA à Stratford on Avon à 150 km de Londres. John tra- vaille les peaux et vend de la laine, il a huit enfants, il a perdu un fils qui s’appelait William, laissant une veuve et trois filles. Le vieil artisan se prend d’affection pour le jeune Michelan- gelo qui lui rappelle son enfant disparu, et se plaît à l’appeler William. Un des fils de John, Edmund, a quitté le village pour aller faire l’acteur à Londres. Edmund est peu instruit, mais sa diction et son accent sont parfaits. Michelangelo après avoir peut-être enseigné et dispensé des conseils de lé- giste, se joint à une compagnie théâtrale, the chamberlain’s men , et arrive à Londres. En moins de vingt ans il écrit onze tragédies, seize comédies, dix drames historiques et d’innom- brables poésies et sonnets. Quinze de ses œuvres trouvent leur décor en Italie. Une des premières comédies s’intitule… Much ado about nothing , ou beaucoup de bruit pour rien ! …De 1599 à 1613, il fréquente le Globe Theater où déclame son cousin Edmund. Ses pièces y seront toutes représentées. Michelangelo aurait confondu sa vie avec celle de son cousin pour rompre définitivement avec son hébraïcité et devenir pour toujours et officiellement anglais et chrétien. Depuis son enfance il n’a fait que fuir des dangers mortels à cause de son nom, de ses origines. Il est facile de comprendre qu’il ait sou- haité, lui l’homme pourchassé, vivre en paix, en sécurité même si pour assurer ce dessein il lui fallut changer d’identité et de nom, à l’image de son temps et de son monde. Juliette. -Ton nom seul est mon ennemi. Tu n’es pas ce nom, tu es toi-même. Qu’est ce qu’un nom ? Ce n’est ni une main, ni un pied, ni un bras, ni un visage, ni rien qui fasse partie d’un homme…Oh ! sois quelque autre nom ! Qu’y a-t-il dans un nom ? Ce que nous appelons une rose embaumerait autant sous un autre nom (…) renonce à ton nom ; et à la place de ce nom qui ne fait pas partie de toi, prends-moi tout entière. Roméo. -Je te prends au mot ! (…) et je reçois un nouveau baptême. (…). Je ne sais par quel nom t’indiquer qui je suis . mon nom (…) m’est odieux à moi-même, parce qu’il est pour toi un ennemi : si je l’avais écrit là, j’en déchirerais les lettres. Romeo et Juliette, acte II, scène II La famille de sa mère résidant en Angleterre depuis longtemps avait anglicisé son nom en le traduisant littéralement : Crol- lalanza en italien signifie : Scrolla Lanza (Lancia), Secoue la lance, en anglais : Shake speare , Shakespeare. Il décède le 23 avril 1616, n’étant pas très connu alors, il fut inhumé dans l’église de la Trinité à Stratford on Avon ; alors que d’autres dramaturges comme Ben JONSON, Francis BEAUMONT eurent des funérailles imposantes et reposent dans l’abbaye de Westminster. On lit cette épitaphe composée par lui-même sur sa pierre tombale : Mon ami, pour l’amour du Sauveur, abstiens-toi De creuser la poussière déposée sur moi. Béni soit l’homme qui épargnera ces pierres Mais maudit soit celui violant mon ossuaire SFERRAZZA Agostino RÉFÉRENCES • Le professeur IUVARA qui a publié : « un Sag- gio dal titolo Shakespeare era italiano » http://www.editoria- leagora.it/rw/allegati/1.pdf • Elizabeth I , British Coinage reference at WildWinds.com WILDWINDS • MUSEUMVICTORIA Melbourne Australie http://museu- mvictoria.com.au/collections • WIKIPEDIA, l’Encyclopedie libre. • La Moneta -La Moneta.it http://numismatica-italiana.la- moneta.it • La monnaie magazine, L’hégémonie du dollar espagnol • Philip Grierson, Monnaies du Moyen Âge - l’Univers des Monnaies. • J. North, English Hammered Coinage, Spink & Son Ltd., London, 1963, North 2002 Pages • Philip Skingley - Spink & Sons Ltd., Coins of England and the United Kingdom , Spink & Son Ltd., London, 2007, Spink 2571 Pages • Giuseppe Montesano, Repubblica, 8 settembre 2010 • John Florio. The Life of an Italian in Shakespeare’s England by Frances A. Yates, Cambridge University Press • Encyclopædia Britannica, XI edizione, Cambridge University Press, 1911 • Florio’s translation of Montaigne’s Essays • http://www.shakespeareandflorio.net • The Times, quotidien de Londres 8 Avril 2004 rapporte que selon les études menées par le Prof. Martino Iuvara de Ustica qui occupe la chaire de Litterature Italienne à l’université de Palerme,William Shakespeare serait né à Messine. • CIRCOLO NUMISMATICO MONTICELLO CONTE OTTO, Introduzione alle monete medioevali: Veneto, Europa e bacino mediterraneo , Editrice Veneta, 2009 • DE RUITZ MARIO, Monete a Venezia nel tardo medioevo, Canova 2001 • GAMBERINI DI SCARFEA CESARE, Prontuario prezzario delle monete, bolle e oselle di Venezia, Arnaldo Forni Editore • IVES H.-GRIERSON P., The Venetian gold ducat and its imi- tations., ANS, 1954 • PAPADOPOLI ALDOBRANDINI NICOLÒ, Le monete di Venezia, 1893-1919 • SACCOCCI A., Contributi di storia monetaria delle regioni adriatiche settentrionali (sec. X-XV), Esedra Editrice, 20 • Challis, C.E., The Tudor coinage , • Josset, C.R., Money in Britain MICHELANGELO FLORIO ET LE MONNAYAGE DE SON ÉPOQUE

RkJQdWJsaXNoZXIy MzEzOTE=