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Bulletin Numismatique n°207 23 liards de billon étrangers venant de Dombes et d’Orange. On remarquera la similitude avec un autre échec monétaire contemporain de Mazarin et Fouquet, celui du lis d’or et du lis d’argent. En 1711, Desmaretz, neveu de Colbert, sera plus heureux avec sa pièce de XV deniers de billon réservée aux Trois-Evêchés afin d’éliminer les espèces indésirables du duc de Lorraine, non sans rencontrer également d’autres difficul- tés. SOURCES ET BIBLIOGRAPHIE : Archives nationales, séries E et Z 1b Archives de la Monnaie de Paris (CAEF), MS4° (registres manuscrits XVIII e siècle) Archives personnelles de Chr. CHARLET CHARLET 1998 : Chr. CHARLET, Ordonnances monétaires de Louis XIV 1643-1689, manuscrit dactylographié non pu- blié, Paris, 1998. CHARLET 2018a : Chr. CHARLET, O. CHARLET, Mon- naies de Dombes : Rendons à Mademoiselle d’Orléans les monnaies qui n’appartiennent pas à son père Gaston, BSFN 73/06, juin 2018, pp. 269-276. CHARLET 2018b : Chr. CHARLET, O. CHARLET, Le liard de cuivre non daté de Gaston d’Orléans, prince usufrui- tier de Dombes, Cahiers numismatiques n°218, décembre 2018, pp. 43-47. DIVO 2004 : J. P. DIVO, Numismatique de Dombes, Corzo- nesco, 2004 DROULERS 1992 : F. DROULERS, Encyclopédie pratique, etc. , tome II, chapitre Lyon, pp. 19-21 et notes pp. 23 à 28, Pornic, 1992. DUPLESSY 1989 : J. DUPLESSY, Les monnaies françaises royales de Hugues Capet à Louis XVI, tome II, Paris-Maastricht, 1989. DUPLESSY 2010 : J. DUPLESSY, Les monnaies françaises féodales, tome II , Paris, 2010. LAFAURIE 1961 : J. LAFAURIE, Les liards de Lyon, BSFN 16/10, décembre 1961, p. 104 LAFAURIE, PRIEUR 1995 : J. LAFAURIE, P. PRIEUR, Les monnaies des rois de France, tome III, manuscrit dactylogra- phié non publié donné à Chr. Charlet en 1995. MANTELLIER 1844 : Ph. MANTELLIER, Notice sur la monnaie de Trévoux et de Dombes , Paris 1844. TRICOU 1959 : J. TRICOU, Recherches sur les monnaies frappées à Lyon de 1644 à 1800, Albums du crocodile (revue médicale) I, Lyon, juillet-août 1959. RÉFÉRENCES OUVRAGES DUPLESSY 1989 n°1576, 1577, 1578 ; DROULERS 2012 n°701, 702, 703 ; GADOURY 2018 n°76, 77, 78. Christian CHARLET recevoir des liards de billon de Lyon de la nouvelle fabrique. Le 14 octobre 1656, cet arrêt est cassé par le Conseil d’État du Roy qui fait défense au Parlement de Grenoble de donner cours en Dauphiné aux liards étrangers décriés par le roi. Le 22 novembre 1656, le Conseil d’État du Roy décharge Pierre Hazard de son bail à ferme de la Monnaie de Lyon pour la période du 7 juin 1655 au 1 er avril 1656. Cette déci- sion permet de penser que Grignart n’a pas monnayé dans les locaux de la Monnaie de Lyon, impression confirmée par le fait que le 5 décembre 1656, l’un des fabricants de liards de cuivre au Pont de l’Arche près de Rouen lui demande le trans- fert de balanciers prévus pour monnayer des liards de Lyon et qui n’ont pas été utilisés. À la suite d’erreurs commises par Hoffmann en 1878 et Ciani en 1926, le troisième liard de billon de Lyon a été appelé longtemps « double tournois » arbitrairement, avant d’être bien répertorié par J. Duplessy en 1989 (n°1578) qui lui donne néanmoins un titre faux (0,104 au lieu de 0,125 titre réel). La pièce montre à l’avers une croix fleurdelisée accompagnée de la légende « LVDOVI. XIIII. D. G. » et de la rose déjà re- marquée sur les deux liards de billon de Lyon précédents. Au revers on remarque trois lis sous une couronne accompagnés de la légende « FR. E. N. REX. 1656 ». La pièce est frappée au marteau afin de plaire plus facilement au public auquel elle est destinée, celui-ci étant habitué à utiliser des liards étran- gers frappés au marteau, tant à Trévoux qu’à Orange. Nous ne connaissons pas la date à laquelle a pris fin la fabri- cation du troisième liard de billon de Lyon, pièce refusée par le public comme les deux précédentes malgré la frappe au marteau et l’accroissement du poids et du titre. Ce liard royal n’inspire pas confiance, quelle que soit sa présentation. Selon J. Tricou, l’arrêt de sa fabrication est antérieur au 1 er janvier 1657. De fait, on ne connaît pas d’exemplaires de ce troi- sième liard de billon de Lyon au millésime 1657 alors qu’en revanche on connaît des monnaies de la série dite « à la mèche longue » au millésime 1657. En décembre 1656, des désordres et des troubles affectant l’activité des monnayeurs de ces liards de billon sont signalés par J. Tricou. Le 4 décembre 1656, Constant de Silvecane rend une ordon- nance confirmant les décris antérieurs concernant les liards étrangers et intimant en même temps à la population d’ac- cepter les nouveaux liards royaux. On ignore l’accueil reçu par cette ordonnance qui est pour nous la dernière connue. Parallèlement, la fabrique de liards de cuivre de Vimy-en- Lyonnais développe sa production tandis que la Grande Ma- demoiselle réduit la sienne de liards de billon à Trévoux. Selon le C2G, 12 849 000 liards de cuivre auraient été frappés à Vimy en 1655, 10 302 000 en 1656 et 10 473 000 en 1657. On peut penser que ces quantités importantes éliminèrent de la circulation des liards de billon de toute nature. CONCLUSION La création des liards de billon de Lyon en 1655-1656 par le gouvernement de Mazarin, Fouquet étant le surintendant des finances, fut une expérience sans lendemain et frappée d’échec en raison d’habitudes solidement ancrées dans la population qui refusa d’y déroger tant qu’elle put être approvisionnée en MONNAIES DE LOUIS XIV LES TROIS CURIEUX LIARDS DE BILLON DE LYON (1655-1656)

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