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Bulletin Numismatique n°204 40 Les essais de graveur montrent bien les passages des couleurs qui se chevauchent pour produire la teinte recherchée. Les variantes d'encrage, les différences de rendu final avec le billet émis sont parfois étonnantes (voir le Bonaparte). Certains de ces essais semblent précis et appliqués, d'autres plus simples ou ratés. La chance qu'offrent ces premiers essais est de pou- voir découvrir des vignettes non adoptées et des variantes in- connues. 3 - Les épreuves sur papier fiduciaire. Une fois satisfait de son travail, le graveur pouvait passer à l'étape suivante en réalisant des épreuves sur papier fiduciaire. Nous ne savons pas s'il avait le matériel adéquat pour les réa- liser, mais c'est peu probable ne serait-ce que pour des ques- tions de sécurité : cette étape était certainement réservée à l'administration. Les épreuves sur papier fiduciaire sont la dernière étape avant la validation définitive du billet, sa pro- duction en masse et sa diffusion. Elles sont destinées aux der- nières retouches parfois infimes. Le papier n'est pas filigrané mais il a le craquant et la qualité d'un billet, les marges sont grandes avec la plupart du temps les références des couleurs et quelques annotations au crayon. Chaque couleur est impri- mée seule, puis deux, puis trois, la taille-douce est à part, une fois que tout est validé, l'ensemble est imprimé sur un papier unique, l'épreuve est complète, avec ou sans certains textes et numérotation. Ces documents sont exceptionnels et sont les joyaux des collections les plus abouties. Les séries comme celle du 1000F Foch sont introuvables car souvent éparpillées et incomplètes. Nous avons tenu à la proposer dans son inté- gralité et espérons que l'heureux gagnant du lot saura la conserver telle quelle. Nous sommes heureux de pouvoir mettre en valeur le travail de Robert Armanelli, si présent dans les classeurs des collec- tionneurs, si absent des ouvrages sur les billets, les artistes ou la Banque de France. Ce catalogue est plus qu'une vente, c'est un hommage à un homme de l'ombre, à son métier et ses confrères, sans lesquels les billets de la Banque de France ne seraient pas ce qu'ils sont. ROBERT ARMANELLI, PROFESSION : GRAVEUR