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Bulletin Numismatique n°204 35 LE MESSAGE CACHÉ DE LA PIÈCE DE 2€ 2020 DE MONACO à travers ce choix insolite pour cette pièce de 2€ est clair : depuis le traité de Péronne de 1641, fondement des relations privilégiées franco-monégasques encore en vigueur au- jourd’hui, les princes de Monaco, tout en étant indépendants, n’ont jamais hésité à servir la France en toutes circonstances. Les descendants d’Honoré III, malgré les spoliations de la Révolution, n’ont pas rechigné à servir loyalement dans les armées impériales d’un Napoléon Bonaparte qui les traita comme des laquais et n’hésita pas à transformer le magnifique palais de Monaco en asile pour clochards , préfigurant ainsi avec quelques décennies d’avance la tristement célèbre Mai- son de Nanterre . Le prince Albert I er a servi dans la marine nationale française, sous les ordres de l’amiral Fourichon, pendant la guerre de 1870, et on a vu plus haut ce qu’il en fut de Louis II. Quant à Rainier III, il s’engagea volontairement à 21 ans dans l’armée du maréchal de Lattre de Tassigny où il se distingua dans la reconquête de l’Alsace (décorations) à un moment où de futurs politiciens français, tels que Raymond Barre et Yvon Bourges, étaient exemptés de service militaire. Albert II a tenu à effectuer, comme volontaire étranger, un service militaire dans la marine nationale française à un mo- ment où plus un seul fils de notable français n’accomplissait un service militaire sérieux. Jaloux de leur indépendance, heureux de leur origine cultu- relle italienne, alliés privilégiés de la France depuis 1641, les Monégasques sont fiers de l’être et de promouvoir la connais- sance de l’histoire de leur pays. A Monaco, on applique la devise célèbre de Jean Babelon : Les monnaies racontent l’his- toire. Par les expositions numismatiques régulières au musée des Timbres et des Monnaies, par le souci d’émettre chaque année une pièce commémorative de 2€ en phase étroite avec l’histoire de la Principauté, l’histoire de Monaco nous fait connaître une autre approche, différente et complémentaire, de notre propre histoire de France si méconnue de nos gou- vernants, toutes étiquettes confondues. Alors, sachons remer- cier les autorités de la Principauté de nous éclairer en nous livrant le rappel de faits majeurs de leur propre histoire. Christian CHARLET Commissaire de l’exposition 2020 de Monaco TOUS LES PONTS DES BILLETS D’EUROS SONT AUX PAYS-BAS Q uand la banque européenne a créé l’apparence des billets d’euro en 2002, elle a décidé de mettre des- sus des ponts comme symboles d’un lien entre les pays de l’Union européenne. Le problème est qu’il y avait, à l’époque, 12 pays et seulement 7 billets. Pour qu’aucun pays ne se sente lésé par l’absence de l’un de ces ponts sur les nouveaux billets, on a demandé à l’Autri- chien Robert Kalina de dessiner 7 ponts imaginaires, ce qu’il fit en leur donnant des styles différents qui montraient des architectures à différentes périodes dans un style minimaliste. Ainsi, aucun des ponts qui garnissaient nos porte-monnaie n’existait. Sauf qu’en 2011, la petite ville de Spijkenisse aux Pays-Bas a profité de la construction d’un nouveau quartier résidentiel pour revendiquer 6 de ces ponts à elle toute seule. Il lui a suffi de les construire, cette fois en vrai grâce au travail de Robin Stam, pour permettre aux résidents et aux visiteurs de passer au-dessus d’un canal. Retrouvez cet article sur le site laboiteverte.fr

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