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Bulletin Numismatique n°203 28 P remière frappe en or de la troisième République, ce type reprend le motif révolutionnaire d’Augustin Du- pré. La première année de cette série est l’année 1878 et la dernière est 1906, avec des années sans production. Il existe pour la série des exemplaires en flan bruni pour les années 1878, 1889 ainsi que 1900, et les quantités frappées oscillent entre 38 892 et 143 exemplaires pour les frappes courantes. Par principe, lorsque je regarde de près une série, je prends en compte plusieurs paramètres afin de me faire une idée plus précise de la réalité quant aux prix et à l’existence de ces mon- naies dans des états de conservation supérieurs, et dans ce cas précis, à partir du SPL c’est-à-dire MS63. Je n’ai pas choisi le grade MS63 par hasard. En fait l’explication est toute simple car à l’exception des années rares, le prix de vente est de nos jours compris entre 1 600€ et 2 000€ pour des exemplaires en SUP et en dessous. Les catalogues ne peuvent pas donner avec précision plusieurs milliers de cotations qui dépendent directement pour une monnaie du nombre d’apparitions sur le marché dans un lapse de temps assez court. Si, pour une monnaie de un franc semeuse 1900, vous avez 20 résultats qui correspondent à dif- férentes qualités, vous pouvez déduire avec une faible marge d’erreur le prix réel de cette pièce et donc sa cote à ce moment précis. Par contre, si pour une pièce donnée, vous avez très peu de résultats et si la qualité des pièces ne dépasse pas le TTB, alors comment coter cette même monnaie en SPL ou FDC ? Ne vaudrait-il pas mieux dans ce cas ne pas donner de cote plutôt que donner une cote farfelue. C’est une possibi- lité. Ce dernier cas de figure particulier apparait uniquement dans le cas de monnaies de haute qualité et d’une certaine valeur. Dans le cas des 100 francs or au Génie, je peux sans être expert donner la cote actuelle de cette pièce jusqu’à un petit SUP qui est de 1 600€ alors que dans les catalogues la cote varie entre 1 350€ et 1 500€. La différence est tout sim- plement due au fait que le prix de l’or a augmenté en l’espace de 6 mois. Par contre pour les exemplaires SPL et FDC, c’est bien plus délicat, d’où le présent article. La façon la plus « sûre » en termes économiques de réaliser cette série est d’acheter uniquement des exemplaires beau TTB ou petit SUP aux alentours de 1 600€/1 700€, car en fait ce prix correspond à la teneur en or fin de la monnaie. Par conséquent, son prix fluctue uniquement avec le cours de l’or, il ne dépend pas de la qualité de la monnaie et finalement la revente sera très simple (pensez bien à garder les factures). L’unique façon de perdre de l’argent avec ce type de collection est que le cours de l’or baisse, mais par les temps qui courent, vous pouvez dormir tranquille car cela ne va pas arriver de sitôt. Dans le but d’avoir une idée plus claire concernant les exem- plaires de cette série dans des états de conservation supérieurs (à partir de MS63), je recherche des informations complé- mentaires et je procède de la façon suivante : • Nombre d’exemplaires gradés par NGC et PCGS. • Ces premières informations vont m’indiquer la rareté réelle de ces monnaies selon les années et les grades. • Je recherche les exemplaires de qualité proposés dans des ventes à partir de 2015 chez MDC et Gadoury. • J’ai choisi ces deux maisons de vente à Monaco car elles proposent une fois par an en novembre ou décembre une vente d’exception ou l’on trouve de très belles monnaies de nombreux pays. • Cela me permet de comparer les prix avec les cotes des catalogues et d’arriver à certaines conclusions. • Afin de compléter l’information recensée chez MDC et Gadoury, je recherche ce qu’il en est des exemplaires ven- dus chez Heritage aux USA. • Finalement, il m’a semblé intéressant d’ajouter un petit texte sur les différents états de conservation. Puisque de nom- breux numismates (dont je fais partie) ne sont pas familiers avec le système américain d’évaluation de la qualité, j’ai voulu montrer au lecteur l’écart visible entre les hauts états de conservation. Exemplaires gradés chez NGC et PCGS : MS63 MS64 MS65 MS66 Total % 1878 12814 11 7 1 19 0,148 1879 38601 44 22 7 73 0,189 1881 21670 17 14 4 35 0,16 1882 37420 51 31 10 92 0,246 1885 2894 16 10 0 26 0,90 1886 38892 196 85 10 1 292 0,75 1887 234 6 3 2 11 4,70 1889 100 3 2 2 7 7 1894 143 4 5 0 9 6,29 1896 400 4 4 3 11 2,75 1899 10000 10 6 0 16 0,16 1900 20260 23 7 1 31 0,15 1901 10121 15 4 2 21 0,21 1902 10000 10 4 0 14 0,14 1903 10096 9 7 0 16 0,16 1904 20000 24 8 2 34 0,17 1905 10000 18 5 0 1 24 0,24 1906 30247 56 21 2 79 0,26 À partir du tableau, on peut déduire des choses intéressantes : • On trouve les pourcentages de pièces de qualité les plus élevés dans le cas des frappes les plus faibles. Ces monnaies ont probablement été mises de côté par les numismates. • Sur les 18 années, il y en a cinq pour lesquelles il n’y a jusqu’à présent aucune monnaie gradée MS65, c’est-à-dire FDC, et si l’on regarde de plus près, il y a treize années pour lesquelles il y a deux monnaies FDC ou moins. • En plus des années qui ont une frappe faible, l’année 1899 ainsi que les années 1902 et 1903 avec des frappes de 10 000 exemplaires sont rares en très bel état. LES 100 FRANCS OR GÉNIE AU TYPE « DIEU PROTÈGE LA FRANCE »

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