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Bulletin Numismatique n°203 11 FRANCE 27 UN CATALOGUE CONSACRÉ AUX MONNAIES ROYALES FRANÇAISES L e catalogue France 27 a été réalisé à partir d’une sélec- tion de 1812 monnaies royales frappées entre 996 et 1793. Une fois n’est pas coutume, et pour des raisons de place, nous n’avons pas intégré dans ce catalogue les mon- naies carolingiennes, féodales et les jetons. Ils figureront tou- tefois bien dans le prochain catalogue ; ces monnaies sont accessibles sur notre site internet dans les boutiques dédiées. De nombreuses monnaies ont été intégrées, parmi lesquelles des exemplaires particulièrement rares comme l’écu d’or de Charles VIII de Poitiers cantonné des lettres PT, frappé du- rant le premier semestre 1494 suite à une instruction d’un général maître des monnaies. Le catalogue présente aussi un joli louis dit « mirliton » frappé en 1624 à Paris. La significa- tion du mot « mirliton » a été oubliée et vient de faire l’objet d’un article approfondi signé de Jean-Yves Kind et Jérôme Jambu dans la Revue Numismatique de 2020, paru il y a quelques jours. Nous avons pu fournir de nombreux éléments d’archives relatifs à l’émission de ce louis. Il ressort que le mot « mirliton » est apparu à Paris, autour du Palais royal. Le mo- tif du nouveau louis créé en 1723 y fut comparé à un sexe féminin. Nombre de moqueries, chansons, placets ont alors vu le jour. Devant autant de railleries populaires, le roi et ses ministres n’ont eu d’autres choix que de modifier le motif du revers en allongeant les palmes (dont les branches étaient notamment comparées aux poils pubiens). Ces louis mirliton seront ainsi regardés sous un nouvel œil ! De rares monnaies d’argent sont également présentées dans ce catalogue comme l’écu au buste drapé à l’antique de Louis XIV, frappé en 1686 à Paris. Cette monnaie est l’une des premières monnaies françaises dont la tranche a été frap- pée selon le procédé de la virole brisée censée apparaître un siècle plus tard sous Droz. Il s’agit en fait d’un procédé qui avait été inventé par Castaing père et fils, arquebusiers de Li- moux et dont l’invention leur fut volée par un riche financier. Ils seront rétablis dans leurs droits suite à procédure intentée devant le Châtelet de Paris. Il s’agit de la première machine de Castaing. La seconde, mieux connue et illustrée dans l’ou- vrage de Jean Boizard en 1692, sera inventée spécifiquement en 1690 pour marquer les monnaies destinées à être réfor- mées. Elle avait vocation à s’adapter à la forme variée des flans. Vous découvrirez cet épisode totalement inédit dans l’introduction de l’ouvrage consacrée aux monnaies royales françaises. Ce catalogue présente en outre deux écus aux huit L du 2 e type à la tête laurée, l’un frappé en 1704 à Paris et l’autre en 1708 à Nantes. Pour le règne de Louis XV, vous découvrirez un demi-écu dit « au bandeau » de grande qualité frappé en 1741 à Paris. Arnaud CLAIRAND Pauline BRILLANT

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