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Bulletin Numismatique n°201 22 L a première monnaie du système décimal est la 5 Dé- cimes Régénération Française frappée au début de 1794, mais il est important de souligner qu’elle est as- sociée à la livre tournois et non au franc. Il faut en effet at- tendre le 28 thermidor an 3 (15/08/1795) pour aboutir aux lois de création monétaire des monnaies décimales en franc. Ces lois prévoient pour le cuivre des monnaies d’un centime, deux centimes, cinq centimes, d’un décime et de deux dé- cimes et pour l’argent des monnaies d’un franc, de deux francs et de cinq francs. Parmi toutes ces monnaies, la priorité de mise en œuvre est donnée à la cinq centimes pour faciliter les transactions quo- tidiennes et mettre en circulation le plus rapidement possible une monnaie qui ne soit plus à effigie royale. Le Comité des finances Section des assignats et monnaies demande le 19 fructidor an 3 (05/09/1795) à l’agence moné- taire « si l’atelier monétaire est prêt à fabriquer la petite mon- naie, qu’il ne fallait que 2 décades au citoyen Dupré pour fournir les premiers carrés et que connaissant l’exactitu de cet artiste il y a lieu de penser que son travail pour cet objet doit être fini ou fort avancé. Le comité ajoute qu’à l’égard des autres détails il est per- suadé que l’agence y aura mis la même activité et qu’il a compté qu’il serait fait des versements de petite monnaie à la trésorerie nationale vers la fin de ce mois. L’agence a arrêté de donner connaissance de cette lettre au citoyen Dupré et de répondre au Comité que l’agence ne cesse de veiller à l’exécution de la loi du 28 thermidor et notamment pour que la fabrication de la menue monnaie soit mise le plus tôt possible en activité » [MEF-MACP, SAEF/X.Ms170]. Le 22 fructidor (08/09/1795), l’agence écrit au Comité des Finances Section Assignats et monnaies : « Vous nous avez in- vités le 19 de ce mois à vous informer si l’atelier monétaire est prêt pour la fabrication de la monnaie de cuivre, et vous nous avez mandé que vous comptiez que sur la fin de ce mois, il en serait fait des versements à la trésorerie nationale. Nous veillons sans cesse à l’exécution des mesures que nous avons faites pour l’exécution de la loi du 28 thermidor, et notamment pour que la fabrication de la menue monnaie soit mise le plutôt possible en activité. Pour cet effet le graveur nous a promis qu’à ce commen- cement de la décade prochaine il fournirait des carrés pour cette fabrication. A cette époque [un] et même plutôt deux balanciers pourront être employés. Bientôt après, il y en aura trois autres en état de service. Ainsi vous voyez que nous avons avancé autant qu’il est en nous la fabrication de la monnaie de cuivre, puisque nous n’avons négligé aucune des choses qui nous concernent. » [MEF-MACP, SAEF/X.Ms113]. Le même jour, l’agence précise à Dupré : « Nous vous préve- nons que le Comité des finances, section des assignats et mon- naies, désire que les pièces de cuivre soient cordonnées et qu’il en soit fabriqué quelques unes à la fin de cette décade. Il jugera l’effet d’un cordon sur ces pièces comparativement à celles qui n’en auront point et prendra une décision définitive à ce sujet. Nous nous déposons sur vous pour le dessin de ce cordon. Nous avons lieu de croire que le Comité des finances en sera satisfait. » [MEF-MACP, SAEF/X.Ms113]. Le registre [MEF-MACP, SAEF/X.Ms170] relate la première production de 5 Centimes qui a eu lieu le 28 fructidor an 3 (14/09/1795) devant des représentants du Peuple : « Les ci- toyens Daumy sont venus à la séance de l’agence et lui ont pro- posé de remettre au garde comptable 58 milliers [Livres en poids] de flans de Cinq Centimes lesquels proviennent de l’épuration du métal de cloches et peuvent être soumis à l’action des balanciers et des moutons. Un instant après sont survenus les représentants du peuple Loysel et Frécine membres du Comité des finances Section des assignats et monnaies et verbalement ils ont de nouveau auto- risé l’agence autant que de besoin à faire procéder à la fabrication des monnaies décrétées le 28 thermidor et notamment à celle de 5 Centimes ; en conséquence l’agence a fait cordonner les flaons présentés par les frères Daumy. Ensuite elle les a fait porter à la salle du monnayage et à l’atelier des moutons et en présence des représentants susnommés les flaons ont reçu l’empreinte détermi- née par la loi ; Cette empreinte est venue aussi bien sous le mou- ton que sous le balancier et les représentants en ont fait l’observa- tion pour en faire tel usage qu’il appartiendra. » [MEF-MACP, SAEF/X.Ms170]. Le registre de l’agence monétaire précise un peu plus cette première délivrance dans sa séance du 2 vendémiaire an 4 (24/09/1795) : « Vu les articles 1 2 3 4 et 5 de la loi du 28 thermidor de l’an 3 de la République française une et indivi- sible concernant la fabrication de la monnaie métal de bronze épuré. Vu aussi le bordereau de fabrication de 2671 pièces de cinq centimes adressé le 28 fructidor par le citoyen Dorigny contrôleur de l’atelier monétaire de Paris et préposé provisoire- ment à la délivrance des monnaies mentionnées en la loi susda- tée ; ouï le rapport du Cen Dibarrart. L’agence déclare le travail de cuivre monnoyé en l’atelier monétaire de Paris le 28 fructidor de l’an 3 droit de poids ; en conséquence elle ordonne que la déli- vrance en sera faite au garde comptable et pour cet effet elle arrête qu’expédition du présent jugement sera adressée au contrôleur de l’atelier monétaire. » [MEF-MACP, SAEF/X.Ms170]. © Collections historiques de la Monnaie de Paris, MEF-MACP,SAEF/X.Ms80 Le 6 vendémiaire an 4 (28/09/1795) l’agence écrit au Citoyen Dorigny : « Nous vous invitons à nous remettre sur le champ 100 pièces de 5 centimes pour les envoyer au Comité des finances Sec- tion A.M [Assignats et Monnaies] qui désire les présenter à la Convention Nationale ». [MEF-MACP, SAEF/X.Ms113]. « A la séance de la Convention Nationale, en date du 7 vendé- miaire an 4 (29 Septembre 1795), présidée par M.Baudin, dé- puté des Ardennes, M.Loisel, organe du Comité des finances, rend compte des mesures prises pour la fabrication de la nouvelle monnaie dans la première décade qui a suivi la publication du 225 E ANNIVERSAIRE DE LA FRAPPE DE LA PREMIÈRE PIÈCE DÉCIMALE DU FRANC

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