cgb.fr

Bulletin Numismatique n°201 19 L e volume VII du Roman Impérial coinage rédigé par M. Bruun et édité en 1966, reste un ouvrage incon- tournable pour le référencement du monnayage ro- main entre les années 313 et 337. Bien que complété par de nombreuses suites s’attachant à des ateliers en particulier (Aquilée, Arles, Londres et Trèves no- tamment), il reste des découvertes à effectuer. Ces quelques lignes mettront en évidence deux monnaies du type « SOLI INVICTO COMITI », les unes pour Arles et les autres pour Trèves, qui n’ont pas été relevées par les ouvrages de référence. Constantin II, Ae3, Follis réduit, A/ CONSTANTINVS IVN NOB CAES, buste lauré, drapé et cuirassé, à droite, R/ SOLI INVICTO COMITI, Soleil debout à gauche levant la main droite et tenant un globe, C/S dans le champ, PARL à l’exergue Arles - 317 - Ferrando II & RIC. manque - 19 mm / 4,03 g - NBD 75733 - Provenant d’une vente Savoca Constantin II, Ae3, Follis réduit A/ CONSTANTINVS IVN NOB CAES, buste lauré, drapé et cuirassé, à droite, R/ SOLI INVICTO COMITI, Soleil debout à gauche levant la main droite et tenant un globe, C/S dans le champ, SARL à l’exergue - Arles - 317 - Ferrando II & RIC. Manque - NBD 89201 - 2,73 g A priori ces deux monnaies pourraient être des hybrides avec des revers empruntant l’iconographie de Constantin I et Lici- nius I. Cependant elles sont issues de deux officines diffé- rentes, de deux paires de coins différentes et présentent une même rare césure de revers ininterrompue. Frappées en 317, année de l’accession de Constantin II au rang de césar, elles soulignent peut-être le lien dynastique avec son père, la volonté de l’assimiler à lui. Habituellement est donné en Arles à Constantin II le revers CLARITAS REIPVB , se traduisant par « l’éclat de l’Etat » (Galléazzi page 28) et figurant aussi le soleil dont l’éclat est l’émanation comme Constantin II celle de son géniteur. 3 Ae3 Follis réduit Constantin I er A/ CONSTANTINVS P F AVG, buste lauré et cuirassé à droite, R/ SOLI INVIC-TO COMITI, Soleil radié debout à gauche levant la main et tenant un globe, T/F dans le champ (TEMPORVM FELICITAS), STR à l’exergue - Trèves - cf. RIC. 105 ; la 1 re porte le numéro NBD 84402 et provient d’une vente Leu Numismatik du 8 décembre 2019, les mensurations données sont 19 mm / 3,68 g ; la seconde porte le numéro NBD 27865 et provient d’une vente e-bay, son poids est de 3,42 g, la dernière des 3 provient de la collection « Stardennes », porte le numéro NBD 89599 le diamètre et le poids sont 20 mm / 3,15 g. Ces 3 monnaies sont issues de la réforme de l’année 313 qui voit le poids du follis passer du 1/72 e de la livre (4,55 g) au 1/96 e (3,36 g). Avec la marque T/F dans le champ, il paraî- trait tout à fait logique de les classer à l’année 313 (Bruun, pages 167 et 168) comme le propose M. Depeyrot. Il est à remarquer l’absence de mention d’une seconde officine pour cette émission sur les autres types monétaires « MARTI CONSERVATORI » et « GENIO POP ROM » mais de fu- tures découvertes sont toujours possible. Cependant resterait la question de savoir pourquoi une officine a été spécialement ouverte pour produire une série peu abondante. Il est en effet à remarquer que les 3 exemplaires partagent le même coin de revers, et que deux coins d’avers ont au moins été utilisés (les monnaies 1 et 3 semblent issues de la même paire de coins). Nous pourrions avoir à faire à une monnaie de la mi-313, avant l’émission de type A/S - PTR, qui serait une queue de l’émission T/F - PTR. Une autre hypothèse peut être soulevée avec une monnaie très récemment mise en vente. Ae3 Constantin II A/ FL CL CONSTANTINVS IVN N C, buste nu-tête drapé et cuirassé à droite vu de dos, R/ PRINCIPI • I-VVENTVTIS, le prince lauré en habit militaire debout à droite, tenant une haste transversale et un globe T/F (=Temporum Felicitas) dans le champ, PTR à l’exergue - Trèves - 317 - 2,66 g - Source vente Cayon Subastas, Rapida 66 electronica, 27 juillet 2020 – NBD 90821 Ici à l’exergue, l’émission semble reprendre les signes des émissions de 313. Constantin II est né en 316 et a bénéficié de frappes, selon Bruun, le célébrant comme césar par antici- pation (RIC.107, 125, 126). M. Depeyrot, lui, précise que l’émission T/F - ATR/BTR ne commence qu’après mars 317, ce qui semble tout à fait logique, Constantin II n’ayant été élevé au césarat qu’en 317 (le 1 er mars précise P. Maraval) avec ses frères et Licinius II. Le P de l’exergue n’a pas l’air d’être le B de BTR pour l’émis- sion de type T/F - ATR/BTR. Il semble alors possible de lier nos SOLI INVICTO COMITI à marque T/F - STR à cette très courte émission de la 1 re moitié de l’année 317 ; peut être liée à l’élévation des césars. D. BERTHOD BIBLIOGRAPHIE / LIENS INTERNET : • Patrick M. Bruun : Roman imperial coinage, Volume VII « Constantin and Licinius » , Londres, 1966 • Georges Depeyrot , Le numéraire gaulois du IV e siècle, Aspects quantitatifs, 1982, BAR International Series 12J(i) • Michel Galléazzi ; Dictionnaire Latin-Français appliqué aux inscriptions monétaires romaines - Revigny-sur-Ornain - 1994 • Pierre Maraval : Les fils de Constantin, CNRS éditions, Pa- ris, 2013 • NBD : Nummus Bible database, un moteur de recherche pour les monnaies de la période 313 / 476 : https://www. nummus-bible-database.com/ DEUX SOLI INVICTO COMITI INCONNUS DE BRUUN