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Bulletin Numismatique n°199 37 RÉPONSES À M. MARC MEINIER CONCERNANT SES QUESTIONNEMENTS DU BULLETIN NUMISMATIQUE N°198 C ommençons par le jeton en argent 1681. Après examen minutieux, il s'agit sans aucun doute pos- sible de l'avers du Daniel 23 (les 24 et 25 ayant en outre un avers à légende française). Celui décrit dans l'inventaire du musée Dobrée est bien un D24 (avers à légende française et revers avec une moucheture de plus au troisième quartier de l'écu). Daniel se trompe en effet en attribuant le même revers aux 23 et 24. Bien que son ouvrage soit le reflet d'un travail de bénédictin que tout jeto- nophile digne de ce nom se doit de posséder, il est bon de l'interpréter avec précautions car les erreurs n'y sont pas rares (descriptions hasardeuses, photos inadéquates, attribution de deux numéros à deux jetons qui s'avèrent être les mêmes). Voir les 26 et 27 (erreur photo), 42 et 43 (erreur photo), 55 et 57 (description douteuse), 127 et 128 (doublons)… En outre, les numismates du musée Dobrée ont accès aux ar- chives et à la collection de coins conservés à la Monnaie de Paris. Il est donc de bon aloi de faire confiance à leur classifi- cation. Le jeton de M. Meinier est donc bien une variante du D23 frappée avec le coin de revers du D24. Cette variante n'ap- paraît pas dans les archives du CGB. Collectionneurs, à vos loupes ! En ce qui concerne le jeton daté 1756, l'abeille + ARGENT frappée sur la tranche ainsi que l'axe 12 heures nous indiquent clairement qu'il s'agit d'une refrappe du 1 er octobre 1860 à 1880. Ce genre de refrappe est relativement courant et on en connaît des dizaines différentes, qui furent frappées à un très petit nombre d'exemplaires. J'en possède personnellemnt plusieurs. Certaines sont des refrappes « hybrides » et d'autres la réplique exacte de l'original. En effet, citons M. Georges Depeyrot dans son catalogue « Les jetons des Etats de Langue- doc (17 et 18 e siècle, 2007) » : « Nous pouvons penser qu'entre 1820 et 1900 environ la re- frappe des jetons était libre et que les coins historiques étaient employés pour ces refrappes. Dans de nombreux cas, lorsqu'un coin historique manquait, ces refrappes employaient d'autres coins, ce qui explique la multiplicité des associations ». En effet, la frénésie de certains collectionneurs les poussaient à faire fabriquer à leurs frais les jetons qui leur manquaient, quitte à ce que l'avers ou le revers ne correspondent pas exac- tement à l'original. C'est ce qui fait aujourd'hui le bonheur des collectionneurs comme moi. La valeur de ces refrappes est la valeur qu'on veut bien leur donner, mais je les considère personnellement au même titre que les originaux, car leur prix unitaire, supporté par le demandeur, devait être particu- lièrement élevé, même si les numismates de cette époque se groupaient avant de passer commande. Ce qui fait que ces refrappes en argent existent pour la plupart à quelques exem- plaires, voire à l'unité. Elles sont toujours d'une insigne rare- té. C'est le cas de cet exemplaire hybride « GP670A/D103 ». La refrappe de M. Meinier, comme toutes les autres, est donc tout à fait digne d'intérêt. Merci au CGB de faire avancer la recherche sur les jetons des Etats. Jean-Luc BINARD jean-luc.binard@orange.fr JETON DES ÉTATS DE BRETAGNE 1681 ET REFRAPPE 1756 Le Franc les monnaies, les archives réf. LF2019 59 €

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