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Bulletin Numismatique n°199 35 coup de temps… avant de faire le plaisir… de ses conci- toyens… La loi française, un préfet, un maire, quatre adjoints, trente membres du Conseil réglaient l’organisation municipale de Liège et administraient un budget dont les ressources n’attei- gnaient que 341 240 francs, tandis que la rente de la dette constituée réclamait à elle seule 141 280 francs… L’introduc- tion des lois françaises amena une réorganisation de l’autorité judiciaire, avec l’instauration du Tribunal de commerce (1798), du Tribunal de première instance et de la Cour impé- riale (1811) ; ces entités eurent à appliquer le Code napoléon. Liège comprenait alors 236 rues, 11 places, 12 portes et 17 ponts. Sous le « temps français », on rétablit un certain niveau de sécurité en pays de Liège, on se débarrassa des ga- rotteurs, des chauffeurs, des malfaiteurs qui désolaient la ré- gion. L’éclairage des rues fut augmenté, on réorganisa le corps des pompiers et le service de la police. On entreprit de dimi- nuer le nombre des bras du fleuve qui parcouraient la ville. À l’aide des décombres de la cathédrale, dont il fallut treize an- nées pour démolir entièrement, on élargit le quai de la Sauve- nière, resserrant le cours d’eau. On prit des mesures pour en- lever les immondices et les débris de démolitions qui entravaient la circulation. L’enseignement public fut réorga- nisé selon le programme de l’Université de France. Napoléon fonda également à Liège un lycée en novembre 1807. Il était situé sur l’emplacement de l’université actuelle. Les lycéens étaient embrigadés, exercés et conduits en soldats. Ils sor- taient précédés d’un tambour. Ils portaient un uniforme et un chapeau claque à deux pointes. La société pastorale, le conseil d’agriculture, d’arts et de commerce, l’association pour le progrès des sciences physiques et médicales intégrèrent la so- ciété d’Emulation sous le contrôle de monsieur le préfet. En 1814, Liège est occupée par les armées alliées. Selon Eu- gène Dognée, l’annexion à la France avait laissé de trop pé- nibles souvenirs pour que la joie la plus grande ne se manifes- tât point hautement. On espérait voir reparaître l’antique indépendance nationale sous l’égide de lois nouvelles conquises par le progrès… Le Congrès de Vienne anéantit ces espérances : le pays de Liège fut incorporé, bien contre sa volonté et au mépris de ses aspirations, dans le royaume des Pays-Bas en 1815… Janvier 1814, la France évacue Liège. Nous n’étions plus français, pas encore belges certainement pas hollandais. Depuis 1789, notre région s’est inscrite avec force dans le principe des droits de l’homme et du citoyen. Dans un contexte de guerre permanente, de blocus commer- cial, l’aventure tricolore aura montré des difficultés inhérente. Pourtant, la loi, une administration structurée, la réorganisa- tion et la modernisation des « services » et des « secteurs », la régularisation, l’ouverture des frontières et des marchés avaient concédé au « savoir-faire principautaire » des espaces jamais pratiqués, jamais imaginés qui seraient le lit d’un déve- loppement et d’une prospérité formidables. Le dessin des neuf départements « belges » et la francisation, imposée par le décret du 2 thermidor an II, de l’administration, de l’ensei- gnement et des élitessignent le destin de notre pays, décan- tant les têtes et les cœurs, les esprits et les volontés, les « pro. » et les « anti. », les « contre » et les « pour ». De toute évidence, l’engagement de la République avait été sincère et désormais en France les Liégeois étaient des frères ! (pas les Belges, pas les Belges, pour eux du boudin, il n’y en avait plus car…). BELGIQUE, Royaume, AE médaille, 1830, Jehotte. Charlier dit « La jambe de bois ». Droit : B. à droite, en uniforme d’artilleur. Revers : REGENERA- TION DE LA BELGIQUE Charlier pointant son canon vers la gauche. En dessous, BRUXELLES/ 23,24,25,26/ SEPTEMBRE. Ref. : Guioth, Rév. belge, 31 ; Tourneur, 27. Dim : 39 mm. Avec l’amicale autorisation de la maison Jean Elsen & ses Fils s.a. https ://www.numisbids.com/n. php?p=lot&sid=931&lot=1548 Si j’ai dédié cette modeste approche d’une histoire de ma ville « au temps français »… à mon ami Thierry Lentz, nous ne pouvons manquer d’avoir une pensée pour le plus célèbre des canonniers liégeois. Charlier jambe de bois, l’illustre capi- taine, avait perdu une jambe à Waterloo. Le décoré de la mé- daille de Sainte-Hélène, le grognard de l’empereur, soldat au 4e bataillon de la 1re compagnie du 69e régiment de ligne in- corporé à Liège en 1813 devait s’illustrer dans les journées de 1830 qui portèrent les Liégeois vers un nouveau destin. Charlier dit jambe de bois Médaille de Sainte-Hélène LIÈGE EN FRANCE

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