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Bulletin Numismatique n°199 22 I l faut séparer les monnaies antérieures au Franc et celles émises en Franc (pratiquement à partir de 1800). LES MONNAIES ANTÉRIEURES AU FRANC L es monnaies royales ont été frappées dans divers ateliers sur toute la France : dans les différents catalogues, elles sont cotées par atelier. Cependant, force est de constater que les cotes diffèrent très peu pour un même type. Un collection- neur va donc prendre en compte la qualité d’une monnaie royale plutôt que l’atelier de frappe, c’est-à-dire qu’il préfèrera acheter une belle monnaie de Paris plutôt qu’une de qualité médiocre de Nantes. L’atelier d’origine n’a finalement que très peu de répercussion sur le prix. LES MONNAIES EN FRANC P our les monnaies en Franc, les choses changent radicale- ment, mais pas de façon homogène pour toutes les séries et l’on peut dire qu’il y a deux éléments qui jouent sur la cote d’une pièce selon l’atelier de frappe : a- La quantité frappée dans cet atelier. b- L’emplacement géographique de l’atelier. Rappelons tout d’abord que la qualité de la monnaie reste fondamentale quel que soit l’atelier. Une monnaie en état B trouvera difficilement preneur à moins que ce soit un atelier particulier et une monnaie très rare, connue à quelques exem- plaires. • La quantité frappée par atelier. Il existe des ateliers dont les quantités frappées à l’époque sont très faibles. Sachant que le « taux de survie » d’une monnaie frappée vers 1800 peut être de l’ordre de 1/1000, il est facile de comprendre que sur les 10 000 exemplaires frappés en 1805 il n’en existe plus qu’une petite douzaine de nos jours ! C’est le cas en général des types qui ont été frappés dans de nombreux ateliers, comme par exemple le type Union et Force frappé à presque 22 millions d’exemplaires ou de la 5 francs Napoléon I er au type Empire qui a été frappée à plus de 126 millions d’exemplaires et qui était une monnaie telle- ment courante bien après la chute de l’Empire que personne n’a pensé à garder les ateliers rares, car ils ne connaissaient probablement pas leur existence. Les monnaies émises dans un contexte historique particulier sont par contre plus « thésaurisées » que les autres et l’on constate à titre d’exemple que la 2 francs 1815A émise à 6 783 d’exemplaires n’est pas de nos jours une monnaie très rare. Par contre la pièce de 2 francs 1807A « tête de nègre » frappée à 24 000 exemplaires est beaucoup plus rare et pour- tant la frappe a été quatre fois plus importante. • L’emplacement géographique de l’atelier. En général, c’est dans les ateliers qui sont en dehors de la France que les frappes ont été les plus faibles. Cela peut se comprendre du fait de l’éloignement (problèmes de trans- port, de personnel qualifié…) et disons aussi pour des raisons d’ordre « politique », car une monnaie à l’effigie d’un souve- rain étranger pouvait ne pas être bien acceptée, bien au contraire car c’était un « envahisseur ». En fait il y a peu d’ateliers implantés à l’étranger. Dans le cas de la frappe des monnaies de cinq francs Union et Force, l’atelier se trouvait à Genève et dans le cas des frappes des différentes valeurs de Napoléon I er , on trouvait en plus trois ateliers en Italie (Gênes, Rome, Turin), et un atelier dans les Pays-Bas à Utrecht, ceci étant une conséquence des annexions successives. Etant donné que les monnaies de 5 francs sont plus collec- tionnées que celles de dénominations inférieures, on voit ra- rement proposer dans les ventes aux enchères des monnaies de 2 francs ou un franc par exemple d’ateliers rares ; il faut signaler aussi que les monnaies divisionnaires sont en général bien plus rares. À continuation, les quantités frappées selon les ateliers : GENÈVE (Différents : G et Lyon ou Poisson) 5 francs 2 francs 1 franc ½ franc AN9 Union et Force 6 985 AN10 Union et Force 4 447 ANXI Premier Consul 12 631 AN12 Premier Consul 13 792 2 859 7 397 7 407 AN13 Empereur 6 463 12 847 10 780 1 169 Les monnaies qui existent de nos jours de ces ateliers étran- gers sont très rares et très souvent en mauvais état de conser- vation, et malheureusement les amateurs doivent se contenter de ce qu’il y a. Pour le type Union et Force, on connait pour l’AN9 et l’AN10 une dizaine d’exemplaires en tout, pour une frappe totale de plus de 10 000 monnaies et l’on retrouve alors le taux de survie estimé de 1/1000. Union et Force AN9G 6 500€ GÊNES (Différents : CL et Proue de navire) 1813 1814 40 francs 3 034 20 francs 4 356 881 5 francs 13 552 1 185 2 francs 900 1 franc 7 199 ½ franc 8 361 INCIDENCE DE L’ATELIER DE FRAPPE SUR LE PRIX D’UNE MONNAIE

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