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Bulletin Numismatique n°199 17 LE COIN DU LIBRAIRE MONNAIES GAULOISES EN BRONZE D’ÎLE-DE-FRANCE B runo FOUCRAY, Alain BULARD (+), Monnaies gau- loises en bronze d’Île-de- France , Paris, 2020, Re- vue Archéologique d’Île-de-France 6 e sup- plément (Raif ), broché, 21 x 29,7 cm, 631 pages, nombreuses illus n&b et couleur dans le texte, cartes, tableaux, gra- phiques, annexes, bibliographie. Code : Lm299. Prix : 50€. Plus qu’une synthèse comme l’indique son sous-titre, cet ou- vrage est un monument dédié aux monnayages d’Île-de- France, et pas seulement au Parisii, comme on pourrait l’ima- giner au départ. Cette somme renouvelle complètement la vision que nous pouvions avoir sur les monnayages en potin et les bronzes frappés en région parisienne correspondant aux huit départements (75, 91, 92, 93 , 94, 95, 77 et 78) qui constituent cette entité. Il s’agit d’un « Inventaire régional » comme l’indique la première ligne des conclusions de l’ou- vrage. Sans paraphraser l’ouvrage fondamental de Simone Scheers, publié en 1977, c’est un véritable « Traité » que constitue cet ensemble. 631 pages, 579 figures constituées de cartes, de graphiques, d’histogrammes, de tableaux et d’illustrations monétaires en noir et blanc pour les dessins et en couleur pour les monnaies, ornent l’ouvrage. Quatre grandes parties, avec plus de 1 400 notes dans le corps du texte, nous livrent le fruit de plus de vingt ans de recherches. Dix-huit annexes nous fournissent le fruit des découvertes sur des sites spécifiques. Quarante pages de bibliographie viennent clore cette somme qui forme un tout, très agréable à lire avec une mise en page soignée, une illustration de bonne qualité et un papier très agréable au toucher - en espérant que le broché, collé et cousu résistera dans le temps à une utilisation continue. Dernier point et pas le moins important, le prix de cet ouvrage reste imbattable (50 €) pour un tirage seulement de 500 exemplaires. Je pense pouvoir affirmer que ce livre va devenir un des « best sellers » consacrés aux monnayages celtiques et qu’il sera malheureuse- ment très vite, épuisé. Je côtoie l’un des auteurs depuis plus de tente ans et je peux l’affirmer, c’est un fin connaisseur des monnayages celtiques et l’une des références incontournables dans le cadre de la ré- gion parisienne du fait de son parcours professionnel. Il est difficile de donner un compte rendu objectif avec la place qui nous est impartie dans le cadre du Bulletin Numis- matique. Je vais donc vous donner quelques clés pour utiliser cet ouvrage et vous laisser en découvrir la richesse et exploiter l’intégralité de la base documentaire. L’ouvrage s’ouvre par une dédicace de Bruno Foucray à son co-auteur, Alain Boulard (1952-2016) à qui l’ouvrage est dé- dié (p. 5). Il est complété par un avertissement des auteurs (p. 7-8). Le sommaire que nous vous conseillons d’orner d’un marque page (p. 9-13) est détaillé. Chaque partie est séparée par une page grise qui marque une rupture entre les diffé- rentes sections de l’ouvrage. Le premier chapitre est une introduction consacrée à la défi- nition du cadre géopolitique des cités gauloises d’Île-de- France (p. 15-17), nécessaire afin d’appréhender l’étendue du sujet, complétée par l’étude des territoires et des limites des cités (p. 18-21). Dans cet ensemble complexe et imbriqué, les auteurs étudient l’émergence d’une numismatique des Parisii (p. 22-23). Cette introduction se clôt par un historique des recherches articulé autour du corpus documentaire (p. 24- 31). Le corps de l’ouvrage est composé autour des deux grandes séries : les potins (p. 33-153) chapitre 2 et les bronzes frappés (p. 155-457) chapitre 3. L’étude des potins repose sur trente séries réparties sur trois générations (la Tène C1 à la Tène C2) (p. 33-90), (transition C2/D1 à LT D1) (p.90-123) et (LT D2) (p. 123-145). Pour chacune des séries, exemple POT 30, réparties sur deux classes pour les « animaux affrontés », nous avons une description précise avec une série d’illustrations, un ou des histogrammes métrologiques, suivis de tableaux, de cartes régionales de répartition des trouvailles et complétée par une carte générale suivie par un inventaire des décou- vertes sur le territoire de l’Île-de-France et hors de celui-ci. Ce premier chapitre se conclut par les types non retenus et une réflexion générale sur les potins avec un résumé iconogra- phique des 30 séries de potins retenus (p. 150-153). Le troisième chapitre le plus important de l’ouvrage est consa- cré aux bronzes frappés qui sont répartis sur les différents peuples qui composent la région parisienne. Nous avons seize types de bronzes pour les Parisii (p. 155-229) avec un tableau de synthèse aux pages 228-229 qui suivent la même méthode de présentation. Suivent huit types de bronzes pour le mon- nayage attribué aux Meldes (p. 230-288) avec une table de synthèse. Nous trouvons ensuite vingt-huit types de bronzes Carnutes (p. 289-404) et neuf types de bronzes des Sénons (p. 405-452). Cette étude est complétée par une vision des monnayages concentrés sur le Vexin français avec les émis- sions des Bellovaques et des Véliocasses (p. 453-458). Le dernier chapitre du livre (le quatrième) est consacré aux réflexions, analyses et synthèses des données pour les potins et les bronzes (p. 459-548). Cette partie de l’ouvrage dépasse largement le cadre des monnayages concernés pour s’intéres- ser aux homotypies après avoir abordé les faciès numisma- tiques des sites franciliens afin d’essayer de mettre en valeur une dynamique de la circulation monétaire. Ces deux points sont complétés par une investigation sur la question des ate- liers, elle même agrémentée d’interventions sur les surfrappes, sur les faux et les imitations. Ce vaste tableau est suivi d’une étude sur les dépôts monétaires et sur les monnaies gauloises dans les contextes de l’Antiquité tardive ou des Mérovingiens. Ce quatrième chapitre se termine par une série de monnaies inédites ou rares découvertes en Île-de-France (p. 525-547). Il faudra vous attarder sur les conclusions de l’ouvrage (p. 549-551). Dix-huit annexes composées de trouvailles de sites (p. 553-586). Une table de concordance (p. 587-590) des dif- férents ouvrages depuis le XIX e siècle devra être marquée. Comme nous l’avons déjà indiqué, les quarante dernières pages de l’ouvrage sont réservées à une bibliographie exhau- tive. Vous l’aurez compris, vous n’aurez aucune excuse pour ne pas acquérir cet ouvrage, que vous vous intéressiez aux mon- nayages celtiques en général ou au cadre géographique des monnayages gaulois constitué par l’Île-de-France en particu- lier. Dernier point que nous devons signaler, c’est la présence sur la quatrième page de couverture du sigle de Cgb. fr qui a participé au financement en fournissant notamment les pho- tographies des monnaies ! Laurent SCHMITT

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