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Bulletin Numismatique n°198 30 WILLIAMWYON Birmingham 1795 - Brighton 1851 W illiam Wyon est un des plus grands graveurs an- glais de monnaie du XIX e siècle. Né à Birmingham (Angleterre) en 1795, c’est le fils aîné de Peter Wyon qui était graveur général à Birmin- gham. À partir de 1809, et donc âgé de 14 ans, il est apprenti chez son père, où il apprend le métier de graveur, jusqu’en 1816, date à laquelle il part définitivement à Londres. En 1812 il voyage à Londres et en 1813, lors d’un concours, la société des arts récompense Wyon de la médaille d’or pour son portrait de Cérès. Il étudie les travaux de John Flaxman, un sculpteur et dessi- nateur britannique, grande figure du néoclassicisme euro- péen, et poursuit ses études à la « Royal Academy of Arts », une institution privée, dirigée par d’éminents artistes et archi- tectes de l’époque. Dès 1816, il est choisi après concours pour occuper le poste d’assistant graveur à l’atelier de frappe Royale. Les grandes frappes à l’effigie de George III commencent en 1816 jusqu’en 1825 et William Wyon travaille à la fabrica- tion des matrices pour les monnaies britanniques et colo- niales de George III et George IV, sous les ordres de Bene- detto Pistrucci, graveur en chef, qui a également gravé ces monnaies. En 1828 Pistrucci est désigné à titre honorifique chef médail- liste et WilliamWyon devient graveur en chef jusqu’à sa mort en 1851. En 1830, Wyon réalisa les matrices à l’effigie de William IV. En 1831 il devient associé de la « Royal Academy of Arts » et à partir de 1838, il fait partie des académiciens de cette fon- dation. En 1835 il visite Lisbonne et réalise le portrait de la reine Doña María, dans le but de réaliser les matrices pour les nou- velles monnaies. À l’occasion de la préparation de la médaille pour le couron- nement de la reine Victoria, celle-ci fut attribuée à Pistrucci, mais en 1837 et 1838, une controverse apparut dans les jour- naux opposant les mérites de Wyon et de Pistrucci, ainsi que leur nationalité. Ce fut finalement Pistrucci qui réalisa cette médaille en 1838. En 1839, Wyon visita Paris et fut reçu par le roi Louis-Phi- lippe, lui offrant à cette occasion une médaille en or. Il continua à travailler dans la fabrication de monnaies et de médailles jusqu’à sa mort. C’est Wyon qui est à l’origine de la matrice du premier timbre au monde, le « one penny black » de 1840 à l’effigie de la reine Victoria. À partir de 1826, sont frappées les célèbres boîtes « proofset », qui sont des frappes «proof» des monnaies à usage courant, avec en plus d’autres valeurs qui apparaissent uniquement dans ces boîtes ; celles-ci sont très probablement destinées aux personnalités et aux collectionneurs. Dans la première boîte « proofset » de 1826, on trouve en plus de la série courante de 1826, la 5 pounds et 2 pounds en or ; celle-ci a été émise à 150 exemplaires et de nos jours il existe très peu de boîtes complètes. La « proofset » la plus chère et la plus recherchée, est celle de la reine Victoria de 1839, avec la magnifique mon- naie de 5 pounds. Pour les couronnes de George III, l’avers et le revers sont gé- néralement l’œuvre de Benedetto Pistrucci, mais pour les cou- ronnes postérieures, l’avers et le revers sont en général l’œuvre de deux graveurs, l’avers est de William Wyon, tandis que le revers est gravé par Jean Bap- tiste Merlen (un Fran- çais). Ci-dessous, nous pré- sentons quelques- unes des pièces les plus emblématiques de ce graveur. LES GRAVEURS D’EXCEPTION WILLIAM WYON

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