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Bulletin Numismatique n°198 14 LE COIN DU LIBRAIRE, ALEXANDER THE GREAT A lexander the Great. A linked Open World , Edited by Simon GLEEN, Frédérique DUYRAT and Andrew MEADOW, Bordeaux, 2018, Ausonius, Scripta ntiqua 116, (17 x 24 cm), 267 pages, nombreuses illustra- tions en N&B et en couleur dans le texte. Code : La76. Prix : 25€. Cette série qui a déjà publié près de 130 ouvrages est mainte- nant bien connue des numismates puisque plusieurs de ses opus ont été consacrés à la numismatique. En revanche, c’est la première fois qu’un ouvrage consacré à ce sujet est publié totalement en anglais, même quand les auteurs sont franco- phones. Il faut reconnaître que depuis longtemps, l’anglais est devenu « le latin des modernes » et que le plublic apte à de- couvrir ce type d’ouvrage est largement « gymnastiqué » avec la langue de Shakespeare. Il est le réultat d’un colloque qui s’est tenu à Oxford en 2017. Douze contributions sont réparties sur trois grandes parties : que la technologie peut-elle faire pour nous ? (p. 17-52) ; nouvelles données sur le monnayage d’Alexandre (p. 55- 178) ; enfin l’héritage d’Alexandre (p. 181-259). L’ouvrage est précédé d’une introduction des trois éditeurs (p. 9-14) et se termine par un index des noms (p. 261-267). Cet ouvrage nous ouvre les portes des traitements de l’infor- mation appliquée au monnayage d’Alexandre le Grand et de ses successeurs grâce à l’informatique, en particulier dans sa première partie avec les contributions d’Ethan Grueber por- tant sur le « Linked Open data and Hellenistic numismatic » (p. 17-33), assortie d’une bibliograpraphie informatique. Le se- cond article de cette partie de Sebastian Heath, « SPARQL as a first step for querying and transforming numismatic data: Examples for nomisma.org » (p. 35-52) vise à mettre en lu- mière l’utilisation de langage informatique associée à l’utilisa- tion de bases de données comme « nomisma.org ». La biblio- graphie de cet article repose encore une fois sur de nombreuses contributions de « la toile ». L’article d’Andrex Meadows qui inaugure la deuxième partie de l’ouvrage avec le titre « Qu’est ce qu’un Alexandre ? À par- tir de la base informatique PELLA avec la classification et l’interprétation du monnayage au nom d’Alexandre le Grand », (p. 56-74) permet à partir de l’ouvrage de Martin Price consacré à ce sujet et publié en 1991 de revisiter ce monnayage si riche à partir de graphes et de camemberts grâce à un échantillon portant sur 19 950 exemplaires se trouvant dans la base PELLA, répartis sur les trois métaux. Julien Olivier, conservateur, chargé des monnaies grecques au Cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale de France, s’est intéréssé aux nouvelles pistes de recherches offertes par la base PELLA sur l’étude du monnayage d’Alexandre le Grand (p. 75-89). Simon Gleen s’est penché sur un cas pratique : « une étude de coins des Alexandres de l’atelier de Damas » (p, 92-126) por- tant sur 493 tétradrachmes avec 59 coins de droit et 251 coins de revers. Il est remarquable de signaler que l’American Nu- mismatic Society dans l’AJA 29 (2017) a publié l’article de Llyod. W. H Taylor consacré au même sujet (p, 47-99, pl, 6-14) avec 456 tétradrachmes et 54 coins de droit. Ces deux études publiées de manière concomitante fournissent des ré- sultats différents, mais complémentaires ! Frédérique Duyrat, Julien Olivier, Caroline Carrier et Maryse Blet-Lemarquand se sont penchés sur l’argent monnayé dans l’empire d’Alexandre avec les différents apports de métal, an- cien et nouveau (p. 127-146) à l’aide d’analyses effectuées au centre Ernest Babelon d’Orléans (IRAMAT-CEB). L’article de Karsten Dahmen (p, 147-161) permet de revenir sur l’apport historique et numismatique des collections, en particulier celle du Cabinet numismatique de Berlin qui re- pose en autre sur la collection Anton Prokesh von Asten, mais aussi sur l’ouvrage précurseur de L. Müller publié en 1851. La collection du musée de Berlin intégrée dans le projet PELLA permet de découvrir la richesse de ce fonds numismatique. Caroline Carrier et Simon Gleen se sont penchés sur les Alexandres de Syrie (p. 163-178) en particulier sur les dépôts et les apports dus aux boulversements politiques et militaires intervenus dans la région depuis la fin du premier conflit mondial et qui se sont accélérés depuis une cinquantaine d’année renforcé depuis le début du troisième millénaire avec le pillage systématique de sites archéologiques de première importance. La troisième partie de l’ouvrage débute avec la contribution de Peter von Alfen qui s’est penché sur la destruction et la recréation de zones monétaires dans le cas d’Alexandre le Grand (p. 181-193. Quant à François de Callataÿ, il a pris le parti d’étudier les monnayages d’Alexandre le Grand et la République de Médailles (XVI e – XVIII e siècles) (p, 185- 233). L’article de Pierre Briant (p. 235-247) est un excellent témoin pour faire un aller-retour entre le présent et le passé et se projeter dans le futur autour d’un thème de réflexion au- tant méthodologique qu’historique, numismatique et écono- mique. L’ouvrage, en guise de conclusion, se referme sur un article de Robin Lane Fox, « Alexander : Loot, Debt and the Missing Coi- nage », (p. 249-259). Ceux qui feront l’effort de dépasser leur aversion pour l’an- glais découvriront un ouvrage qui opère une refondation complète d’un monnayage qui semblait si bien connu de tous, surtout depuis la publication de l’ouvrage de Martin Price en 1991, consacré à ces monnayages d’Alexandre le Grand, publication qui se trouve renouvelée grâce au deve- loppement de l’outil informatique et des bases de données dans le cadre d’une coopération internationale mondialisée. Laurent SCHMITT

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